Le ministère de la Défense et des anciens combattants est chargé de la mise en œuvre de la politique de défense de la France, comprenant la mise à disposition et l’entretien d’une force de combat opérationnelle, la gestion des infrastructures de défense, et la capacité à répondre à une crise sécuritaire à l’étranger comme à une menace directe à l’encontre des intérêts français.
Depuis près de deux siècles, le ministère de la Défense occupe l’hôtel de Brienne, dans le 7e arrondissement, et ses alentours. Il gère un budget de près de 40 milliards d’euros et emploie un peu plus de 300.000 hommes et femmes.
L’Ancien régime avait son secrétariat d’Etat à la Guerre et son secrétariat d’Etat à la Marine, la Révolution opère un changement sémantique en créant les ministères de la Guerre et de la Marine. Celui consacré à la Guerre, trop vaste, se répartit alors dans plusieurs hôtels parisiens : hôtel de Castries, rue de Grenelle, hôtel de Tessé, rue de Varenne, ou encore dans celui de Choiseul, rue de la Grande Batelière ou de Noailles, rue de l’Université (7ème arrondissement). Une dispersion qui n’a plus cours à compter de 1804 : l’ensemble des bureaux se trouvent désormais rassemblés dans le couvent des Filles de Saint Joseph et dans ses alentours.
A partir de 1817, le ministère de la Guerre s’installe à l’hôtel de Brienne, rue Saint Dominique et étend ses bureaux à tout le voisinage au cours du XIXe siècle. En 1948, le ministère de la Guerre fusionne avec celui de la Marine - qui était jusque-là étroitement lié à celui des Colonies - ainsi qu’avec le ministère de l’Air, créé en 1915, pour former le ministère de la Défense nationale. Après plusieurs changements de nom – il fut plusieurs fois appelé ministère des Armées – le ministère devient celui de la Défense en 1974.
Longtemps dans l’histoire du ministère, le problème majeur fut celui du commandement en opérations, et celui de la préparation de la guerre en temps de paix. Ainsi, jusqu’à la défaite contre les troupes prussiennes de 1870, il n’y avait pas l’embryon d’un état-major. Les décisions et la planification des actions étaient le seul fait du roi, du major général sous l’Empire, puis du ministre en charge de la Guerre. En 1871, le ministère se voit doter de trois directions (personnel, matériel, contrôle et comptabilité) et d’un état-major du ministre, mais les militaires disposent de bien peu d’autonomie dans la prise de décision. Cette situation s’améliore quelque peu trois ans plus tard, quand le haut commandement est réorganisé en six bureaux et que le chef d’état-major n’est plus le chef du cabinet du ministre. En 1884, ce dernier dispose même de deux sous-chefs d’état-major général.
Mais ce n’est qu’à partir de 1890 qu’un véritable état-major de l’armée (et non pas des armées) est institué avec, à sa tête, un chef d’état-major ayant rompu ses liens de dépendances vis-à-vis de son ministre de tutelle (http://rha.revues.org/index1373.html). Tourné complètement vers l’opérationnel, cet état-major a pour charge de mettre en place les structures nécessaires à la défense du territoire, et de préparer le pays et son armée à d’éventuelles opérations de guerre.
Mais lorsque le France entre en guerre en 1914, elle ne dispose ni d’un ministère de la Défense réunissant l’ensemble des troupes utiles à la défense du territoire, ni d’état-major interarmées. La seule avancée notable avant le déclenchement du premier conflit mondial est la création, en 1906, du Conseil supérieur de la défense nationale, réunissant le président du Conseil et les principaux ministres concernés par l’effort militaire. En 1921, le CSDN se voit doter d’un secrétariat général qui préfigure l’état-major des armées, tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Si le Secrétariat général de la Défense nationale a bien un officier à sa tête, il faut attendre les années 1930 pour que la question de la création du poste de chef d’état-major des armées (et donc la concentration du pouvoir décisionnaire en matière d’opérations sur tous les terrains) soit débattue (http://rha.revues.org/index1573.html). Une création qui interviendra bien tard, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. De plus ce nouveau chef des armées n’a pas d’état-major qui lui serait dévolu et n’a que des prérogatives limitées sur la Marine.
Le second conflit mondial voit, pour la première fois, les armées de terre, de l’air et les forces navales réunies sous la seule et même autorité du ministre de la Défense : d’abord, de façon non aboutie (en raison de réticences de certains corps d’armée) entre les mains du général Weygand, puis à Alger, dans celles du général de Gaulle, qui prend la tête de toute la Défense nationale. Pour le seconder, un état-major interarmées est créé, l’Etat-major général de la défense nationale (EMGDN), sur la base du Secrétariat général de la défense nationale, dont le chef a autorité sur tous les hauts gradés. La IVe République, elle, renonce à ce lien fort entre le chef de la défense et son état-major, pour lui préférer une répartition en départements ministériels sous l’autorité relative du ministre de la Défense. L’EMGDN est marginalisé au profit de l’État-major général des forces armées, sous la coupe unique du ministère. Ses fonctions, comme son appellation, fluctuent au gré des changements de gouvernement, nombreux au cours de cette période. Mais la nouveauté est qu’à partir de 1952, et ce jusqu’à nos jours, un chef d’État-major général des forces armées sera en permanence au sommet de la hiérarchie militaire française.
Avec le retour de de Gaulle aux affaires, en 1958, un Etat-major général de la défense nationale revoit le jour, aux mains du président du Conseil, et non du ministre de la Défense, comme ce fut le cas au moment de la Libération. On voit donc deux états-majors coexister. Les trois secrétaires d’État aux forces armées disparaissent. La Ve République voit l’autorité du ministre de la Défense diminuer au profit de celui du Premier ministre. Dans les faits pourtant, c’est le président de la République qui s’arroge la direction des forces armées et qui dialogue directement avec l’EMGDN. Le ministre des Armées voit donc ses prérogatives s’amoindrir, jusqu’en 1961 où une série de décrets (le poste est alors détenu par Pierre Messmer) donne à la fonction la latitude d’action qu’elle connaît aujourd’hui.
C’est à cette époque aussi qu’est créé le Secrétariat général pour l’administration, et que les directions industrielles fusionnent pour former l’embryon de ce que sera la Direction générale de l’armement. Par ailleurs, le « putsch des généraux » d’avril 1961 en Algérie inverse le rapport de force entre l’Etat-major général de la défense et l’Etat-major interarmées : le second, moins suspect, résiste mieux à l’épisode et s’arroge toutes les prérogatives d’ordre militaire. Il devient l’Etat-major des armées en 1962, nom qu’il gardera jusqu’à nos jours.
La mission du ministère de la Défense et de son ministre, est décrite dans l’article L1142-1 du code de la Défense (version en vigueur à compter du 7 août 2009) : « Le ministre de la défense est responsable de la préparation et de la mise en œuvre de la politique de défense. Il est en particulier chargé de l'infrastructure militaire comme de l'organisation, de la gestion, de la mise en condition d'emploi et de la mobilisation des forces armées, sous réserve des dispositions de l'article L. 3225-1. Il a autorité sur les armées et leurs services. Il veille à ce que les armées disposent des moyens nécessaires à leur entretien, leur équipement et leur entraînement. Il est responsable de leur sécurité ».
Le ministre a également la charge de la prospective de la défense, du renseignement extérieur (via la DGSE) et du renseignement militaire, de l’anticipation et de la gestion des crises sécuritaires, et de la politique industrielle de défense. Il est aussi le garant du lien entre l’armée et la nation, et gère les questions ayant trait aux anciens combattants et aux victimes de la guerre. En revanche, il ne décide pas de l’emploi de la force, rôle dévolu au président de la République, chef des armées, sous la Ve République.
Pour l’ensemble de ces tâches, le résident de l’hôtel de Brienne est directement assisté par le chef d’Etat-major des armées (CEMA) pour ce qui est de la préparation des troupes et l’organisation des armées, par le délégué général pour l’armement, en ce qui concerne les capacités matérielles des armées (recherche, politique industrielle de défense, contrats avec l’étranger) et par le secrétaire général pour l’administration pour tout ce qui touche aux questions d’administration générale, de budget, de patrimoine ou d’ordre juridique.
Plusieurs organismes sont rattachés directement au ministre et l’aident dans sa prise de décision quotidienne : la Délégation aux affaires stratégiques (DAS), le Conseil supérieur de la réserve militaire (CSRM), la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), le Contrôle général des armées (CGA), le Conseil général de l’armement, le Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), la Direction générale des systèmes d’information et de communication (DGSIC), le Bureau des officiers généraux (BOG), le Bureau enquête accidents défense (BEAD), la Délégation à l’information et à la communication de la défense, la Mission PME, ou encore la Commission armées jeunesse (CAJ).
Depuis 2009, la Gendarmerie nationale est passée sous le giron du ministère de l’Intérieur, et ne dépend donc plus, d’un point de vue budgétaire et organisationnel, de celui de la Défense. Néanmoins, les gendarmes conservent leur statut de militaire et la Gendarmerie nationale conserve son appellation de « force armée » française. Ainsi, le ministre de la Défense garde autorité sur les personnels militaires de la gendarmerie engagés dans des missions militaires quel que soit l’endroit où ils se déploient.
Selon la loi de finance initiale publiée au Journal officiel le 29 décembre 2011, le budget du ministère de la Défense pour l’année de 2012 se monte à 41,23 milliards d’euros en crédits de paiement (43,2 en autorisations d’engagement). Par rapport à 2011 (40,8 milliards d’euros), ce budget est en légère hausse. La répartition de cette somme au sein du ministère doit se faire comme suit : 38 001 433 791 euros pour la mission « Défense », 3 032 621 832 euros pour la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation et 192 868 745 euros pour la mission « Recherche et enseignement supérieur »
Au sein de la classe politique, le clivage s’accentue : l’opposition de gauche se positionne pour un désengagement. Mais le Parlement confirme, le mois suivant, la poursuite de l’action de la France au côté de ses partenaires. Néanmoins Paris ne répondra pas favorablement à la demande américaine de déployer 1500 militaires supplémentaires sur les théâtres d’opération en 2010. Lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande, futur président, affiche sa volonté de d’organiser le retour des troupes d’Afghanistan avant la fin de l’année, soit deux années plus tôt que le calendrier négocié avec Washington, et un an avant le projet révisé de l’ancien président Nicolas Sarkozy (http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/03/11/01039-20120311ARTFIG00225-hollande-promet-d-accelerer-le-retrait-d-afghanistan.php)
Parallèlement, une nouvelle menace est apparue, celle de l’islamisme radical dans les pays du Sahel. Le ministère français de de la Défense (de par la présence de troupes mais surtout de ressortissants français dans la zone) se retrouve lié aux questions sécuritaires que soulève cette menace. S’il n’est pas en première ligne, le ministère de la Défense doit coopérer avec les forces militaires du Mali, du Niger ou encore de la Mauritanie dans leur combat. D’autant que la France est directement visée, suivant le chemin tracé par l’islamisme algérien des années 1990, par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Une coopération pas toujours couronnée de succès : trois otages français sont morts en 2010 et 2011 (dont deux dans une opération visant à les libérer), quand six autres sont toujours aux mains de leurs ravisseurs (http://www.lefigaro.fr/international/2012/04/14/01003-20120414ARTFIG00429-aqmi-devoile-une-video-des-deux-otages-francais-au-mali.php).
En mars 2012, la ville de Paris, opposée au projet – un garage à bus devait y être transférer libérant la place pour 500 logements sociaux neufs - dépose un recours en justice contre le permis de construire. (http://www.challenges.fr/economie/20120403.CHA4952/pourquoi-la-mairie-de-paris-ne-veut-pas-du-pentagone-francais-a-balard.html).
Projet de réforme : Avec l’élection, en mai 2012, du socialiste François Hollande à la tête du pays, un nouveau livre blanc sur la défense est en préparation. S’il veut un contrôle du Parlement accru en matière politique industrielle et concernant les opérations extérieures, le nouveau président ne semble pas vouloir revenir sur les grands principes énoncés par le Livre blanc de 2008.
Sollicité par Nicolas Sarkozy pour occuper le poste de ministre de la défense, il refuse. Mais le 16 mai 2012, l’homme au ciré jaune dit oui à son ami François Hollande et au gouvernement socialiste.
Cet agrégé d’histoire, inspecteur général honoraire de l’éducation nationale et ami proche de François Hollande, a exercé différentes fonctions politiques, telles que secrétaire d’État à la mer, président du conseil régional de Bretagne, ou encore député-maire. Carrière au cours de laquelle, souvent qualifié « d’homme d’écoute », « loyal » et « obstiné », il a été élevé au rang de commandeur du Mérite maritime et chevalier des Palmes académiques. Ce spécialiste de la marine, qui considère Jacques Delors comme sa « référence morale et intellectuelle en politique », a décliné l’invitation de Nicolas Sarkozy à entrer dans son gouvernement en tant que ministre de la Défense, avant d’accepter le poste, à 64 ans, au sein du gouvernement Ayrault le 16 mai 2012, après l’élection de François Hollande.
Une jeunesse sous le signe de l’engagement
Jean-Yves Le Drian est né le 30 juin 1947 à Lorient, dans le Morbihan. Son nom (variante du nom Dréan) proviendrait des racines bretonnes « drech » signifiant « beau, remarquable » et « houuen » signifiant « aimable », mais certains considèrent qu’un autre terme breton pourrait être à son origine : « draen » signifiant « épine ». Ses parents, magasinier et femme au foyer, lui transmettent leur passion pour l’engagement. Ils sont militants au sein des JOC (jeunesses ouvrières chrétiennes) avant d’intégrer des organisations syndicales et familiales, telle que la CSF (confédération syndicale des familles), au sein desquelles Jean, son père, exerce diverses responsabilités.
Il suit donc les traces de ses parents en commençant, dès la classe de seconde (au lycée Saint-Louis à Lorient), par militer pour la JEC (jeunesse étudiante chrétienne). Organisation au sein de laquelle, il évoluera : de premier secrétaire dans le Morbihan, en terminale, il passera secrétaire général national de la branche universitaire en 1968. Durant cette période, il exerce également des responsabilités à l’Unef.
Bon élève, il intègre hypokhâgne à Quimper en 1965, pour une année, avant d’entamer ses études d’histoire à l’université de Rennes. C’est dans cette faculté qu’il obtient son agrégation d’histoire contemporaine en 1971, et qu’il débute sa carrière en tant que maître assistant. Quant à son service militaire, selon Jean Guisnel, il l’effectue au sein du 512e régiment du train de Saint-Lô (dans la Manche).
De la mairie de Lorient au club « Témoin »
Tout d’abord réticent à l’idée de rejoindre le Parti socialiste, il s’est dit « subjugué » par François Mitterrand et touché par l’enthousiasme de la campagne présidentielle qui bat son plein en 1974. C’est pourquoi il se décide à adhérer au parti, à la section de Lorient, dont il devient secrétaire en 1975. Dès 1976, il se prépare à la perspective des législatives de 1978 et se rapproche de Michel Rocard.
En 1977, il entre au conseil municipal de Lorient et devient adjoint en charge des affaires économiques au sein de l’équipe du maire socialiste, Jean Lagarde, qui compte lui passer la main à ses 70 printemps. Jean-Yves Le Drian précise que le maire avait cependant posé une condition : « que je me coupe les cheveux ! » Il y siège jusqu’en 2004 et exerce la fonction de maire après le départ de Jean Lagarde, de 1981 à 1998. Entre 1983 et 2004, il préside également le SIVOM (syndicat intercommunal à vocations multiples) du Pays de Lorient, qui devient le district du Pays de Lorient en 1990, la communauté d’agglomération du Pays de Lorient en 2000, puis Lorient agglomération en 2012.
Son premier mandat de député, il l’obtient à l’âge de 30 ans, dans le Morbihan (5e circonscription) en 1978, à la faveur du retrait de la vie politique du député-maire, Yves Allainmat, qui le soutient en se présentant comme son suppléant. Il déclare, dans une interview en 2003, que cette première élection est son meilleur souvenir politique : « Je viens d'un milieu populaire où devenir député était invraisemblable ». Réélu trois fois, il conserve ce mandat parlementaire jusqu’en 1991. En 1986, il intègre la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, dont il devient vice-président en 1988. Date à laquelle il se voit confier une mission de réflexion et de propositions sur la marine marchande, qui donne lieu à un rapport en 1989.
C’est à cette période qu’il rencontre pour la première fois François Hollande, par l’intermédiaire de l’avocat Jean-Pierre Mignard. « Le courant passe » tout de suite. Avec ces derniers, ainsi qu’avec Jacques Delors, Jean-Pierre Gaillard et Jean-Pierre Jouyet, il participe à la création, en 1985, du club « Démocratie 2000 » qui donnera ensuite naissance, en 1992, au club « Témoin », dont la philosophie est de dépasser les divisions internes du parti. Issu du mouvement transcourants autour de Jacques Delors, ce club sert de think tank, compte alors quelques 2000 membres, intellectuels et politiques qui organisent et contribuent à des colloques et des revues, et se réunit chaque année à Lorient.
En 1989, ce passionné de cyclisme, de football et de cinéma entre au comité directeur du Parti socialiste.
L’expérience ministérielle
En 1991, sous l’ère Mitterrand, Jean-Yves Le Drian est appelé par Édith Cresson au poste de secrétaire d’État à la mer, auprès du ministre de l’Équipement, du logement, des transports et de l’espace, Paul Quilès. À ce poste, qu’il occupe jusqu’en 1992, il met notamment en place la politique de modernisation de la filière portuaire. Petit-fils de docker et pragmatique, il engage la difficile réforme du statut des dockers. Celle-ci jouera un rôle dans sa défaite aux élections législatives de 1993, face à Michel Godard, le candidat UDF.
S’il considère qu’il a mené à bien ses réformes, de cette période, il retient « surtout la façon dont » il a « été vidé » qui constitue une véritable « blessure », mais qui lui a aussi « permis de revenir plus fort ». Puis, c’est le renouveau : à la lumière des résultats victorieux aux municipales de 1995, il comprend que la région peut être gagnée.
Retour à l’Assemblée nationale
En 1997, l’héritier politique d’Yves Allainmat revient à l’Assemblée nationale et se voit une nouvelle fois élu en 2002 (jusqu’en 2007). Dans ce cadre, Il siège à la commission de la défense où il est rapporteur pour avis du budget de la marine nationale. Il est également membre de différents groupes d’études, tels que « littoral et pêcheries » dont il est vice-président, « politique portuaire » ou « déchets industriels, agricoles et ménagers », de plusieurs groupes d’amitié (« Allemagne », « Maroc » etc.), ainsi que de groupes d’études à vocation internationale (« Palestine » et « Taiwan »). En 2000, il est rapporteur de la commission d’enquête sur la sécurité du transport maritime des produits dangereux ou polluants, qui aboutit au rapport Après l’Erika, l’urgence.
Il ne présentera pas sa candidature aux élections législatives de 2007 et soutiendra celle de Françoise Olivier-Coupeau, son ancienne responsable du pôle presse puis chargée de mission à son cabinet.
L’homme au ciré jaune à la conquête de la Bretagne
En 1998, afin d’éviter un cumul des mandats et de se consacrer à celui de conseiller régional de Bretagne et surtout de chef de l’opposition à la conquête de la région, il abandonne ses fonctions de maire de Lorient, tout en restant au conseil municipal. Pour lui, ce départ est « une déchirure, comme couper un cordon ombilical, tant Lorient est dans mes tripes. Je ne serais pas parti si je n'avais pas laissé la ville entre de bonnes mains avec Norbert Métairie ».
Paré de son ciré jaune pour la campagne régionale, il relance le bureau régional d’études et d’informations socialiste (BREIS) qui regroupe les socialistes bretons et dont il est porte-parole. Pari réussi, il fait basculer la région à gauche en remportant les élections de 2004 et succède à Josselin de Rohan à la présidence du conseil régional (et doit, cette fois, renoncer à son mandat de conseiller municipal). Selon lui l’instrument de la victoire a été le BREIS, qui a notamment contribué à l’élaboration du programme. Il est de nouveau investi aux élections de 2010, pendant lesquelles il suscite la polémique en refusant la fusion avec Europe Écologie dans le cadre d’un accord national. (Une nouvelle pomme de discorde apparaîtra encore entre ce parti et l’élu breton en 2011, concernant sa plainte déposée contre l’association France nature environnement suite à leur campagne d’affichage sur les algues vertes.)
Au sein de l’ARF (association des régions de France), dont il est deuxième vice-président, il assume la charge de la présidence de la commission sur l’Europe ainsi que celle de la vice-présidence de la commission consultative sur l'évaluation des charges.
Un Européen convaincu
2010 est l’année de son élection à la tête de la conférence des régions périphériques maritimes d’Europe (CRPM) qui promeut les intérêts des régions littorales au niveau européen.
Cette même année, il est également reconduit en tant que membre du comité des régions, qui regroupe des élus locaux et régionaux des 27 États membres afin de faire entendre leur voix dans l’Union européenne. Il est l’un des deux vice-présidents de la délégation française. Il y siège depuis 2005, notamment au sein des commissions « ressources naturelles », « politique de cohésion territoriale » et de l’intergroupe sur la crise automobile dont il est à l’initiative.
De « shadow minister » à ministre de la Défense
N’entendant travailler que pour un gouvernement socialiste, il refuse l’offre de poste de ministre de la Défense faite par Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l’ouverture de 2007.
Après avoir été le délégué national chargé des questions militaires auprès du premier secrétaire du PS, il devient, durant la campagne présidentielle, le « shadow minister of defence » de François Hollande. Comme il l’avait déjà fait pour Ségolène Royal en 2007, il met en place et anime un groupe d’études, regroupant différents experts civils et militaires, afin de préciser les positions du candidat socialiste dans le domaine de la défense. Il est également chargé de prendre contact avec les administrations étrangères pendant la campagne, notamment à Washington, en vue du sommet de l’OTAN.
À l’hôtel de Brienne, l’attendent d’épineux dossiers, tels que la promesse de retrait d’Afghanistan en 2012, la question des réductions de budget et le nouveau Livre blanc ou encore le dossier de l’industrie de la défense.
Engagé successivement auprès de l’extrême droite, puis de l’UDF et de l’UMP, Gérard Longuet est, depuis le 27 février 2011, ministre de la Défense et des Anciens combattants au sein du gouvernement Fillon 3.
Etudes et premiers engagements politiques
Né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le 24 février 1946, Longuet étudie au lycée Henri-IV à Paris avant de se lancer dans des études de droit et de lettres. En 1966, il décroche son diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris. Etudiant, il participe à la création, en 1964 et en compagnie d'Alain Madelin, du mouvement d'extrême droite Occident, qui se revendique pro-Algérie française.
Au delà des simples manifestations, il s’engage en rédigeant tracts et manifestes.
En 1967, accusé d’avoir participé à une expédition punitive contre des étudiants d'extrême gauche à l’Université de Rouen, il écope d’une amende de 1000 francs pour "complicité de violence et voie de fait avec armes et préméditation" en compagnie de douze autres militants d'extrême droite dont Alain Madelin.
1968 marque la dissolution d’Occident par le conseil des ministres et le nouvel engagement de Longuet auprès du GUD (Groupe union défense), groupuscule étudiant d'extrême droite, dont il écrit la charte puis auprès d’Ordre nouveau, mouvement destiné à rassembler les nationalistes, dissous à son tour en 1973 pour atteinte à la sûreté de l’Etat. En parallèle de ses activités politiques, il obtient un diplôme d'études supérieures (DES) de sciences politiques en 1968.
Il intègre l’ENA en 1971 et c’est depuis ce prestigieux établissement qu’il rédige le programme économique d’un nouveau parti, le Front National, avant d’être diplômé en 1973.
Depuis, il dit s’être trompé de combat même s’il assume son passé. Il confiait d’ailleurs au journal “Le Monde” en 2005 : "Pour des raisons personnelles, j'étais Algérie française et anticommuniste. J'ai fait un bout de chemin avec la Fédération des étudiants nationalistes, avant de basculer vers Occident. Nous étions une bande de copains. Je n'ai jamais supporté que l'on m'interdise de m'exprimer […]. On se spécialisait dans la relation conflictuelle et musclée avec l'extrême gauche. On s'est pris des raclées, j'ai eu le cuir chevelu entamé."
Sa carrière politique au sein de la droite
Sa sortie de l’ENA lui ouvre les portes d’une carrière de haut-fonctionnaire dans plusieurs cabinets préfectoraux. Il ne se détache pourtant pas de toutes fonctions politiques mais revient vers une droite plus modérée en ralliant le Parti républicain en 1974 dont il est tout d’abord trésorier de 1982 à 1988, puis secrétaire général de 1988 à 1990 et finalement président de 1990 à 1995.
Il est élu député de la Meuse en 1978 et conseiller général en 1979 puis est, tour à tour, directeur des cabinets des préfets de l'Eure entre 1973 et 1974, de la Somme (1974-1976) et de Jacques Dominati, secrétaire d’État auprès du Premier ministre Raymond Barre entre 1977 et 1978.
Député, puis vice-président du conseil général de la Meuse sous la bannière UDF-PR, membre du conseil général de la Meuse pour le canton de Seuil-d'Argonne de 1979 à 1992, il en devient vice-président de 1982 à 1986. En parallèle, Gérard Longuet siège à la Commission des affaires sociales et de l’emploi puis à la Commission de l’énergie, de la recherche et de la technologie ainsi qu’à la Délégation pour les relations avec les Etats du Golfe.
Emporté par la vague rose de 1981, il obtient un mandat européen en 1984 sur la liste UDF-RPR menée par Simone Veil et retrouve son siège de député en 1986.
De mars à août 1986, Gérard Longuet accède au poste de Secrétaire d’Etat chargé des Postes et Télécommunications. Puis, de 1986 à 1988, il est nommé ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme, chargé des Postes et Télécommunications sous le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac. Il perd son ministère après la victoire du parti socialiste à la présidentielle et aux législatives, et redevient député de la Meuse, poste auquel il avait été élu en 1978.
En 1992, il devient président du conseil régional de Lorraine, poste qu’il occupera jusqu’en 2004.
Le 29 mars 1993, c'est Edouard Balladur, premier ministre de la deuxième cohabitation sous François Mitterrand qui le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce extérieur. Mais rapidement, il se retrouve cerné par des affaires judiciaires et est obligé de démissionner le 14 octobre 1994 et de se retirer de la vie politique tout en restant à la tête de la région Lorraine.
Des affaires judiciaires le tiennent éloigné de la politique
Il se retrouve au centre de plusieurs affaires dont un dossier sur la construction de sa villa à Saint-Tropez dans lequel il est soupçonné de recel d'abus de biens sociaux avant d'être relaxé en 1998. De plus, une information judiciaire contre X est ouverte contre lui en octobre 1994 visant de potentiels abus de confiance, abus de biens sociaux, recel, complicité de faux et usage de faux pour trois sociétés qu'il a monté lui même : Avenir 55 (une société de conseil créée en 1986 qui fournit à des grands groupes des prestations de conseil et des rapports), Investel (créée en 1989) et la Financière du 25 rue de l'Arcade à Paris. Il est finalement relaxé, en partie pour prescription.
La justice soupçonne également Gérard Longuet dans une affaire de financement présumé occulte du Parti républicain. Une information judiciaire est ouverte. Un an après, en 1995, il est mis en examen. Après quinze ans d'instruction, l'ancien ministre Gérard Longuet bénéficie d’un non-lieu le 8 mars 2010 en partie grâce à la loi d'amnistie de 1990 sur les financements politiques.
Dans un article du Figaro repris par Le Nouvel Obs au lendemain du non-lieu, il admettait ressentir une immense satisfaction. « Après quatorze ans, quatre mois et dix jours d'attente, c'est la fin d'une procédure qui aurait pu être traitée en un an. Il me semble que les problèmes de procédures qui conduisent au non-lieu auraient pu être relevés dès 1995. »
Dans les années 90, il préside la société Herbemont-César et Associés tout en demeurant à la tête de la région Lorraine et en réintégrant en 1998 le conseil général de la Meuse pour le canton de Fresnes-en-Woëvre. En 2004, il fonde une holding spécialisée dans le conseil, Sokrates Group, dont il est le président.
Retour en politique
Il entre au Sénat après les élections de 2001 et adhère à l’UMP (Union pour un mouvement populaire) en 2002 en y devenant membre du bureau politique. En juillet 2002, il prend la tête de l'Association des régions de France (ARF).
Suite aux élections régionales de 2004 qui ont vu une nette victoire de la gauche, Gérard Longuet perd les présidences du conseil régional de Lorraine et de l'ARF. En 2005, il devient président de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF).
Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée (2007-2009), il devient président du groupe UMP du Sénat en juillet 2009.
Son retour au gouvernement ne se fait que le 27 février 2011 lorsqu’il remplace Alain Juppé - devenu ministre des Affaires étrangères en remplaçant Michèle Alliot-Marie- au poste de ministre de la Défense et des Anciens combattants. Il doit ainsi quitter son mandat parlementaire de président du groupe UMP au Sénat et est remplacé par Jean-Claude Gaudin.
Ses prises de position font de lui un habitué des polémiques
La personnalité de Gérard Longuet et ses prises de positions sont souvent contestées et tendent à créer la polémique.
Le ministère de la Défense et des anciens combattants est chargé de la mise en œuvre de la politique de défense de la France, comprenant la mise à disposition et l’entretien d’une force de combat opérationnelle, la gestion des infrastructures de défense, et la capacité à répondre à une crise sécuritaire à l’étranger comme à une menace directe à l’encontre des intérêts français.
Depuis près de deux siècles, le ministère de la Défense occupe l’hôtel de Brienne, dans le 7e arrondissement, et ses alentours. Il gère un budget de près de 40 milliards d’euros et emploie un peu plus de 300.000 hommes et femmes.
L’Ancien régime avait son secrétariat d’Etat à la Guerre et son secrétariat d’Etat à la Marine, la Révolution opère un changement sémantique en créant les ministères de la Guerre et de la Marine. Celui consacré à la Guerre, trop vaste, se répartit alors dans plusieurs hôtels parisiens : hôtel de Castries, rue de Grenelle, hôtel de Tessé, rue de Varenne, ou encore dans celui de Choiseul, rue de la Grande Batelière ou de Noailles, rue de l’Université (7ème arrondissement). Une dispersion qui n’a plus cours à compter de 1804 : l’ensemble des bureaux se trouvent désormais rassemblés dans le couvent des Filles de Saint Joseph et dans ses alentours.
A partir de 1817, le ministère de la Guerre s’installe à l’hôtel de Brienne, rue Saint Dominique et étend ses bureaux à tout le voisinage au cours du XIXe siècle. En 1948, le ministère de la Guerre fusionne avec celui de la Marine - qui était jusque-là étroitement lié à celui des Colonies - ainsi qu’avec le ministère de l’Air, créé en 1915, pour former le ministère de la Défense nationale. Après plusieurs changements de nom – il fut plusieurs fois appelé ministère des Armées – le ministère devient celui de la Défense en 1974.
Longtemps dans l’histoire du ministère, le problème majeur fut celui du commandement en opérations, et celui de la préparation de la guerre en temps de paix. Ainsi, jusqu’à la défaite contre les troupes prussiennes de 1870, il n’y avait pas l’embryon d’un état-major. Les décisions et la planification des actions étaient le seul fait du roi, du major général sous l’Empire, puis du ministre en charge de la Guerre. En 1871, le ministère se voit doter de trois directions (personnel, matériel, contrôle et comptabilité) et d’un état-major du ministre, mais les militaires disposent de bien peu d’autonomie dans la prise de décision. Cette situation s’améliore quelque peu trois ans plus tard, quand le haut commandement est réorganisé en six bureaux et que le chef d’état-major n’est plus le chef du cabinet du ministre. En 1884, ce dernier dispose même de deux sous-chefs d’état-major général.
Mais ce n’est qu’à partir de 1890 qu’un véritable état-major de l’armée (et non pas des armées) est institué avec, à sa tête, un chef d’état-major ayant rompu ses liens de dépendances vis-à-vis de son ministre de tutelle (http://rha.revues.org/index1373.html). Tourné complètement vers l’opérationnel, cet état-major a pour charge de mettre en place les structures nécessaires à la défense du territoire, et de préparer le pays et son armée à d’éventuelles opérations de guerre.
Mais lorsque le France entre en guerre en 1914, elle ne dispose ni d’un ministère de la Défense réunissant l’ensemble des troupes utiles à la défense du territoire, ni d’état-major interarmées. La seule avancée notable avant le déclenchement du premier conflit mondial est la création, en 1906, du Conseil supérieur de la défense nationale, réunissant le président du Conseil et les principaux ministres concernés par l’effort militaire. En 1921, le CSDN se voit doter d’un secrétariat général qui préfigure l’état-major des armées, tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Si le Secrétariat général de la Défense nationale a bien un officier à sa tête, il faut attendre les années 1930 pour que la question de la création du poste de chef d’état-major des armées (et donc la concentration du pouvoir décisionnaire en matière d’opérations sur tous les terrains) soit débattue (http://rha.revues.org/index1573.html). Une création qui interviendra bien tard, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. De plus ce nouveau chef des armées n’a pas d’état-major qui lui serait dévolu et n’a que des prérogatives limitées sur la Marine.
Le second conflit mondial voit, pour la première fois, les armées de terre, de l’air et les forces navales réunies sous la seule et même autorité du ministre de la Défense : d’abord, de façon non aboutie (en raison de réticences de certains corps d’armée) entre les mains du général Weygand, puis à Alger, dans celles du général de Gaulle, qui prend la tête de toute la Défense nationale. Pour le seconder, un état-major interarmées est créé, l’Etat-major général de la défense nationale (EMGDN), sur la base du Secrétariat général de la défense nationale, dont le chef a autorité sur tous les hauts gradés. La IVe République, elle, renonce à ce lien fort entre le chef de la défense et son état-major, pour lui préférer une répartition en départements ministériels sous l’autorité relative du ministre de la Défense. L’EMGDN est marginalisé au profit de l’État-major général des forces armées, sous la coupe unique du ministère. Ses fonctions, comme son appellation, fluctuent au gré des changements de gouvernement, nombreux au cours de cette période. Mais la nouveauté est qu’à partir de 1952, et ce jusqu’à nos jours, un chef d’État-major général des forces armées sera en permanence au sommet de la hiérarchie militaire française.
Avec le retour de de Gaulle aux affaires, en 1958, un Etat-major général de la défense nationale revoit le jour, aux mains du président du Conseil, et non du ministre de la Défense, comme ce fut le cas au moment de la Libération. On voit donc deux états-majors coexister. Les trois secrétaires d’État aux forces armées disparaissent. La Ve République voit l’autorité du ministre de la Défense diminuer au profit de celui du Premier ministre. Dans les faits pourtant, c’est le président de la République qui s’arroge la direction des forces armées et qui dialogue directement avec l’EMGDN. Le ministre des Armées voit donc ses prérogatives s’amoindrir, jusqu’en 1961 où une série de décrets (le poste est alors détenu par Pierre Messmer) donne à la fonction la latitude d’action qu’elle connaît aujourd’hui.
C’est à cette époque aussi qu’est créé le Secrétariat général pour l’administration, et que les directions industrielles fusionnent pour former l’embryon de ce que sera la Direction générale de l’armement. Par ailleurs, le « putsch des généraux » d’avril 1961 en Algérie inverse le rapport de force entre l’Etat-major général de la défense et l’Etat-major interarmées : le second, moins suspect, résiste mieux à l’épisode et s’arroge toutes les prérogatives d’ordre militaire. Il devient l’Etat-major des armées en 1962, nom qu’il gardera jusqu’à nos jours.
La mission du ministère de la Défense et de son ministre, est décrite dans l’article L1142-1 du code de la Défense (version en vigueur à compter du 7 août 2009) : « Le ministre de la défense est responsable de la préparation et de la mise en œuvre de la politique de défense. Il est en particulier chargé de l'infrastructure militaire comme de l'organisation, de la gestion, de la mise en condition d'emploi et de la mobilisation des forces armées, sous réserve des dispositions de l'article L. 3225-1. Il a autorité sur les armées et leurs services. Il veille à ce que les armées disposent des moyens nécessaires à leur entretien, leur équipement et leur entraînement. Il est responsable de leur sécurité ».
Le ministre a également la charge de la prospective de la défense, du renseignement extérieur (via la DGSE) et du renseignement militaire, de l’anticipation et de la gestion des crises sécuritaires, et de la politique industrielle de défense. Il est aussi le garant du lien entre l’armée et la nation, et gère les questions ayant trait aux anciens combattants et aux victimes de la guerre. En revanche, il ne décide pas de l’emploi de la force, rôle dévolu au président de la République, chef des armées, sous la Ve République.
Pour l’ensemble de ces tâches, le résident de l’hôtel de Brienne est directement assisté par le chef d’Etat-major des armées (CEMA) pour ce qui est de la préparation des troupes et l’organisation des armées, par le délégué général pour l’armement, en ce qui concerne les capacités matérielles des armées (recherche, politique industrielle de défense, contrats avec l’étranger) et par le secrétaire général pour l’administration pour tout ce qui touche aux questions d’administration générale, de budget, de patrimoine ou d’ordre juridique.
Plusieurs organismes sont rattachés directement au ministre et l’aident dans sa prise de décision quotidienne : la Délégation aux affaires stratégiques (DAS), le Conseil supérieur de la réserve militaire (CSRM), la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), le Contrôle général des armées (CGA), le Conseil général de l’armement, le Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), la Direction générale des systèmes d’information et de communication (DGSIC), le Bureau des officiers généraux (BOG), le Bureau enquête accidents défense (BEAD), la Délégation à l’information et à la communication de la défense, la Mission PME, ou encore la Commission armées jeunesse (CAJ).
Depuis 2009, la Gendarmerie nationale est passée sous le giron du ministère de l’Intérieur, et ne dépend donc plus, d’un point de vue budgétaire et organisationnel, de celui de la Défense. Néanmoins, les gendarmes conservent leur statut de militaire et la Gendarmerie nationale conserve son appellation de « force armée » française. Ainsi, le ministre de la Défense garde autorité sur les personnels militaires de la gendarmerie engagés dans des missions militaires quel que soit l’endroit où ils se déploient.
Selon la loi de finance initiale publiée au Journal officiel le 29 décembre 2011, le budget du ministère de la Défense pour l’année de 2012 se monte à 41,23 milliards d’euros en crédits de paiement (43,2 en autorisations d’engagement). Par rapport à 2011 (40,8 milliards d’euros), ce budget est en légère hausse. La répartition de cette somme au sein du ministère doit se faire comme suit : 38 001 433 791 euros pour la mission « Défense », 3 032 621 832 euros pour la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation et 192 868 745 euros pour la mission « Recherche et enseignement supérieur »
Au sein de la classe politique, le clivage s’accentue : l’opposition de gauche se positionne pour un désengagement. Mais le Parlement confirme, le mois suivant, la poursuite de l’action de la France au côté de ses partenaires. Néanmoins Paris ne répondra pas favorablement à la demande américaine de déployer 1500 militaires supplémentaires sur les théâtres d’opération en 2010. Lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande, futur président, affiche sa volonté de d’organiser le retour des troupes d’Afghanistan avant la fin de l’année, soit deux années plus tôt que le calendrier négocié avec Washington, et un an avant le projet révisé de l’ancien président Nicolas Sarkozy (http://elections.lefigaro.fr/presidentielle-2012/2012/03/11/01039-20120311ARTFIG00225-hollande-promet-d-accelerer-le-retrait-d-afghanistan.php)
Parallèlement, une nouvelle menace est apparue, celle de l’islamisme radical dans les pays du Sahel. Le ministère français de de la Défense (de par la présence de troupes mais surtout de ressortissants français dans la zone) se retrouve lié aux questions sécuritaires que soulève cette menace. S’il n’est pas en première ligne, le ministère de la Défense doit coopérer avec les forces militaires du Mali, du Niger ou encore de la Mauritanie dans leur combat. D’autant que la France est directement visée, suivant le chemin tracé par l’islamisme algérien des années 1990, par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Une coopération pas toujours couronnée de succès : trois otages français sont morts en 2010 et 2011 (dont deux dans une opération visant à les libérer), quand six autres sont toujours aux mains de leurs ravisseurs (http://www.lefigaro.fr/international/2012/04/14/01003-20120414ARTFIG00429-aqmi-devoile-une-video-des-deux-otages-francais-au-mali.php).
En mars 2012, la ville de Paris, opposée au projet – un garage à bus devait y être transférer libérant la place pour 500 logements sociaux neufs - dépose un recours en justice contre le permis de construire. (http://www.challenges.fr/economie/20120403.CHA4952/pourquoi-la-mairie-de-paris-ne-veut-pas-du-pentagone-francais-a-balard.html).
Projet de réforme : Avec l’élection, en mai 2012, du socialiste François Hollande à la tête du pays, un nouveau livre blanc sur la défense est en préparation. S’il veut un contrôle du Parlement accru en matière politique industrielle et concernant les opérations extérieures, le nouveau président ne semble pas vouloir revenir sur les grands principes énoncés par le Livre blanc de 2008.
Sollicité par Nicolas Sarkozy pour occuper le poste de ministre de la défense, il refuse. Mais le 16 mai 2012, l’homme au ciré jaune dit oui à son ami François Hollande et au gouvernement socialiste.
Cet agrégé d’histoire, inspecteur général honoraire de l’éducation nationale et ami proche de François Hollande, a exercé différentes fonctions politiques, telles que secrétaire d’État à la mer, président du conseil régional de Bretagne, ou encore député-maire. Carrière au cours de laquelle, souvent qualifié « d’homme d’écoute », « loyal » et « obstiné », il a été élevé au rang de commandeur du Mérite maritime et chevalier des Palmes académiques. Ce spécialiste de la marine, qui considère Jacques Delors comme sa « référence morale et intellectuelle en politique », a décliné l’invitation de Nicolas Sarkozy à entrer dans son gouvernement en tant que ministre de la Défense, avant d’accepter le poste, à 64 ans, au sein du gouvernement Ayrault le 16 mai 2012, après l’élection de François Hollande.
Une jeunesse sous le signe de l’engagement
Jean-Yves Le Drian est né le 30 juin 1947 à Lorient, dans le Morbihan. Son nom (variante du nom Dréan) proviendrait des racines bretonnes « drech » signifiant « beau, remarquable » et « houuen » signifiant « aimable », mais certains considèrent qu’un autre terme breton pourrait être à son origine : « draen » signifiant « épine ». Ses parents, magasinier et femme au foyer, lui transmettent leur passion pour l’engagement. Ils sont militants au sein des JOC (jeunesses ouvrières chrétiennes) avant d’intégrer des organisations syndicales et familiales, telle que la CSF (confédération syndicale des familles), au sein desquelles Jean, son père, exerce diverses responsabilités.
Il suit donc les traces de ses parents en commençant, dès la classe de seconde (au lycée Saint-Louis à Lorient), par militer pour la JEC (jeunesse étudiante chrétienne). Organisation au sein de laquelle, il évoluera : de premier secrétaire dans le Morbihan, en terminale, il passera secrétaire général national de la branche universitaire en 1968. Durant cette période, il exerce également des responsabilités à l’Unef.
Bon élève, il intègre hypokhâgne à Quimper en 1965, pour une année, avant d’entamer ses études d’histoire à l’université de Rennes. C’est dans cette faculté qu’il obtient son agrégation d’histoire contemporaine en 1971, et qu’il débute sa carrière en tant que maître assistant. Quant à son service militaire, selon Jean Guisnel, il l’effectue au sein du 512e régiment du train de Saint-Lô (dans la Manche).
De la mairie de Lorient au club « Témoin »
Tout d’abord réticent à l’idée de rejoindre le Parti socialiste, il s’est dit « subjugué » par François Mitterrand et touché par l’enthousiasme de la campagne présidentielle qui bat son plein en 1974. C’est pourquoi il se décide à adhérer au parti, à la section de Lorient, dont il devient secrétaire en 1975. Dès 1976, il se prépare à la perspective des législatives de 1978 et se rapproche de Michel Rocard.
En 1977, il entre au conseil municipal de Lorient et devient adjoint en charge des affaires économiques au sein de l’équipe du maire socialiste, Jean Lagarde, qui compte lui passer la main à ses 70 printemps. Jean-Yves Le Drian précise que le maire avait cependant posé une condition : « que je me coupe les cheveux ! » Il y siège jusqu’en 2004 et exerce la fonction de maire après le départ de Jean Lagarde, de 1981 à 1998. Entre 1983 et 2004, il préside également le SIVOM (syndicat intercommunal à vocations multiples) du Pays de Lorient, qui devient le district du Pays de Lorient en 1990, la communauté d’agglomération du Pays de Lorient en 2000, puis Lorient agglomération en 2012.
Son premier mandat de député, il l’obtient à l’âge de 30 ans, dans le Morbihan (5e circonscription) en 1978, à la faveur du retrait de la vie politique du député-maire, Yves Allainmat, qui le soutient en se présentant comme son suppléant. Il déclare, dans une interview en 2003, que cette première élection est son meilleur souvenir politique : « Je viens d'un milieu populaire où devenir député était invraisemblable ». Réélu trois fois, il conserve ce mandat parlementaire jusqu’en 1991. En 1986, il intègre la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, dont il devient vice-président en 1988. Date à laquelle il se voit confier une mission de réflexion et de propositions sur la marine marchande, qui donne lieu à un rapport en 1989.
C’est à cette période qu’il rencontre pour la première fois François Hollande, par l’intermédiaire de l’avocat Jean-Pierre Mignard. « Le courant passe » tout de suite. Avec ces derniers, ainsi qu’avec Jacques Delors, Jean-Pierre Gaillard et Jean-Pierre Jouyet, il participe à la création, en 1985, du club « Démocratie 2000 » qui donnera ensuite naissance, en 1992, au club « Témoin », dont la philosophie est de dépasser les divisions internes du parti. Issu du mouvement transcourants autour de Jacques Delors, ce club sert de think tank, compte alors quelques 2000 membres, intellectuels et politiques qui organisent et contribuent à des colloques et des revues, et se réunit chaque année à Lorient.
En 1989, ce passionné de cyclisme, de football et de cinéma entre au comité directeur du Parti socialiste.
L’expérience ministérielle
En 1991, sous l’ère Mitterrand, Jean-Yves Le Drian est appelé par Édith Cresson au poste de secrétaire d’État à la mer, auprès du ministre de l’Équipement, du logement, des transports et de l’espace, Paul Quilès. À ce poste, qu’il occupe jusqu’en 1992, il met notamment en place la politique de modernisation de la filière portuaire. Petit-fils de docker et pragmatique, il engage la difficile réforme du statut des dockers. Celle-ci jouera un rôle dans sa défaite aux élections législatives de 1993, face à Michel Godard, le candidat UDF.
S’il considère qu’il a mené à bien ses réformes, de cette période, il retient « surtout la façon dont » il a « été vidé » qui constitue une véritable « blessure », mais qui lui a aussi « permis de revenir plus fort ». Puis, c’est le renouveau : à la lumière des résultats victorieux aux municipales de 1995, il comprend que la région peut être gagnée.
Retour à l’Assemblée nationale
En 1997, l’héritier politique d’Yves Allainmat revient à l’Assemblée nationale et se voit une nouvelle fois élu en 2002 (jusqu’en 2007). Dans ce cadre, Il siège à la commission de la défense où il est rapporteur pour avis du budget de la marine nationale. Il est également membre de différents groupes d’études, tels que « littoral et pêcheries » dont il est vice-président, « politique portuaire » ou « déchets industriels, agricoles et ménagers », de plusieurs groupes d’amitié (« Allemagne », « Maroc » etc.), ainsi que de groupes d’études à vocation internationale (« Palestine » et « Taiwan »). En 2000, il est rapporteur de la commission d’enquête sur la sécurité du transport maritime des produits dangereux ou polluants, qui aboutit au rapport Après l’Erika, l’urgence.
Il ne présentera pas sa candidature aux élections législatives de 2007 et soutiendra celle de Françoise Olivier-Coupeau, son ancienne responsable du pôle presse puis chargée de mission à son cabinet.
L’homme au ciré jaune à la conquête de la Bretagne
En 1998, afin d’éviter un cumul des mandats et de se consacrer à celui de conseiller régional de Bretagne et surtout de chef de l’opposition à la conquête de la région, il abandonne ses fonctions de maire de Lorient, tout en restant au conseil municipal. Pour lui, ce départ est « une déchirure, comme couper un cordon ombilical, tant Lorient est dans mes tripes. Je ne serais pas parti si je n'avais pas laissé la ville entre de bonnes mains avec Norbert Métairie ».
Paré de son ciré jaune pour la campagne régionale, il relance le bureau régional d’études et d’informations socialiste (BREIS) qui regroupe les socialistes bretons et dont il est porte-parole. Pari réussi, il fait basculer la région à gauche en remportant les élections de 2004 et succède à Josselin de Rohan à la présidence du conseil régional (et doit, cette fois, renoncer à son mandat de conseiller municipal). Selon lui l’instrument de la victoire a été le BREIS, qui a notamment contribué à l’élaboration du programme. Il est de nouveau investi aux élections de 2010, pendant lesquelles il suscite la polémique en refusant la fusion avec Europe Écologie dans le cadre d’un accord national. (Une nouvelle pomme de discorde apparaîtra encore entre ce parti et l’élu breton en 2011, concernant sa plainte déposée contre l’association France nature environnement suite à leur campagne d’affichage sur les algues vertes.)
Au sein de l’ARF (association des régions de France), dont il est deuxième vice-président, il assume la charge de la présidence de la commission sur l’Europe ainsi que celle de la vice-présidence de la commission consultative sur l'évaluation des charges.
Un Européen convaincu
2010 est l’année de son élection à la tête de la conférence des régions périphériques maritimes d’Europe (CRPM) qui promeut les intérêts des régions littorales au niveau européen.
Cette même année, il est également reconduit en tant que membre du comité des régions, qui regroupe des élus locaux et régionaux des 27 États membres afin de faire entendre leur voix dans l’Union européenne. Il est l’un des deux vice-présidents de la délégation française. Il y siège depuis 2005, notamment au sein des commissions « ressources naturelles », « politique de cohésion territoriale » et de l’intergroupe sur la crise automobile dont il est à l’initiative.
De « shadow minister » à ministre de la Défense
N’entendant travailler que pour un gouvernement socialiste, il refuse l’offre de poste de ministre de la Défense faite par Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l’ouverture de 2007.
Après avoir été le délégué national chargé des questions militaires auprès du premier secrétaire du PS, il devient, durant la campagne présidentielle, le « shadow minister of defence » de François Hollande. Comme il l’avait déjà fait pour Ségolène Royal en 2007, il met en place et anime un groupe d’études, regroupant différents experts civils et militaires, afin de préciser les positions du candidat socialiste dans le domaine de la défense. Il est également chargé de prendre contact avec les administrations étrangères pendant la campagne, notamment à Washington, en vue du sommet de l’OTAN.
À l’hôtel de Brienne, l’attendent d’épineux dossiers, tels que la promesse de retrait d’Afghanistan en 2012, la question des réductions de budget et le nouveau Livre blanc ou encore le dossier de l’industrie de la défense.
Engagé successivement auprès de l’extrême droite, puis de l’UDF et de l’UMP, Gérard Longuet est, depuis le 27 février 2011, ministre de la Défense et des Anciens combattants au sein du gouvernement Fillon 3.
Etudes et premiers engagements politiques
Né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le 24 février 1946, Longuet étudie au lycée Henri-IV à Paris avant de se lancer dans des études de droit et de lettres. En 1966, il décroche son diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris. Etudiant, il participe à la création, en 1964 et en compagnie d'Alain Madelin, du mouvement d'extrême droite Occident, qui se revendique pro-Algérie française.
Au delà des simples manifestations, il s’engage en rédigeant tracts et manifestes.
En 1967, accusé d’avoir participé à une expédition punitive contre des étudiants d'extrême gauche à l’Université de Rouen, il écope d’une amende de 1000 francs pour "complicité de violence et voie de fait avec armes et préméditation" en compagnie de douze autres militants d'extrême droite dont Alain Madelin.
1968 marque la dissolution d’Occident par le conseil des ministres et le nouvel engagement de Longuet auprès du GUD (Groupe union défense), groupuscule étudiant d'extrême droite, dont il écrit la charte puis auprès d’Ordre nouveau, mouvement destiné à rassembler les nationalistes, dissous à son tour en 1973 pour atteinte à la sûreté de l’Etat. En parallèle de ses activités politiques, il obtient un diplôme d'études supérieures (DES) de sciences politiques en 1968.
Il intègre l’ENA en 1971 et c’est depuis ce prestigieux établissement qu’il rédige le programme économique d’un nouveau parti, le Front National, avant d’être diplômé en 1973.
Depuis, il dit s’être trompé de combat même s’il assume son passé. Il confiait d’ailleurs au journal “Le Monde” en 2005 : "Pour des raisons personnelles, j'étais Algérie française et anticommuniste. J'ai fait un bout de chemin avec la Fédération des étudiants nationalistes, avant de basculer vers Occident. Nous étions une bande de copains. Je n'ai jamais supporté que l'on m'interdise de m'exprimer […]. On se spécialisait dans la relation conflictuelle et musclée avec l'extrême gauche. On s'est pris des raclées, j'ai eu le cuir chevelu entamé."
Sa carrière politique au sein de la droite
Sa sortie de l’ENA lui ouvre les portes d’une carrière de haut-fonctionnaire dans plusieurs cabinets préfectoraux. Il ne se détache pourtant pas de toutes fonctions politiques mais revient vers une droite plus modérée en ralliant le Parti républicain en 1974 dont il est tout d’abord trésorier de 1982 à 1988, puis secrétaire général de 1988 à 1990 et finalement président de 1990 à 1995.
Il est élu député de la Meuse en 1978 et conseiller général en 1979 puis est, tour à tour, directeur des cabinets des préfets de l'Eure entre 1973 et 1974, de la Somme (1974-1976) et de Jacques Dominati, secrétaire d’État auprès du Premier ministre Raymond Barre entre 1977 et 1978.
Député, puis vice-président du conseil général de la Meuse sous la bannière UDF-PR, membre du conseil général de la Meuse pour le canton de Seuil-d'Argonne de 1979 à 1992, il en devient vice-président de 1982 à 1986. En parallèle, Gérard Longuet siège à la Commission des affaires sociales et de l’emploi puis à la Commission de l’énergie, de la recherche et de la technologie ainsi qu’à la Délégation pour les relations avec les Etats du Golfe.
Emporté par la vague rose de 1981, il obtient un mandat européen en 1984 sur la liste UDF-RPR menée par Simone Veil et retrouve son siège de député en 1986.
De mars à août 1986, Gérard Longuet accède au poste de Secrétaire d’Etat chargé des Postes et Télécommunications. Puis, de 1986 à 1988, il est nommé ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme, chargé des Postes et Télécommunications sous le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac. Il perd son ministère après la victoire du parti socialiste à la présidentielle et aux législatives, et redevient député de la Meuse, poste auquel il avait été élu en 1978.
En 1992, il devient président du conseil régional de Lorraine, poste qu’il occupera jusqu’en 2004.
Le 29 mars 1993, c'est Edouard Balladur, premier ministre de la deuxième cohabitation sous François Mitterrand qui le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce extérieur. Mais rapidement, il se retrouve cerné par des affaires judiciaires et est obligé de démissionner le 14 octobre 1994 et de se retirer de la vie politique tout en restant à la tête de la région Lorraine.
Des affaires judiciaires le tiennent éloigné de la politique
Il se retrouve au centre de plusieurs affaires dont un dossier sur la construction de sa villa à Saint-Tropez dans lequel il est soupçonné de recel d'abus de biens sociaux avant d'être relaxé en 1998. De plus, une information judiciaire contre X est ouverte contre lui en octobre 1994 visant de potentiels abus de confiance, abus de biens sociaux, recel, complicité de faux et usage de faux pour trois sociétés qu'il a monté lui même : Avenir 55 (une société de conseil créée en 1986 qui fournit à des grands groupes des prestations de conseil et des rapports), Investel (créée en 1989) et la Financière du 25 rue de l'Arcade à Paris. Il est finalement relaxé, en partie pour prescription.
La justice soupçonne également Gérard Longuet dans une affaire de financement présumé occulte du Parti républicain. Une information judiciaire est ouverte. Un an après, en 1995, il est mis en examen. Après quinze ans d'instruction, l'ancien ministre Gérard Longuet bénéficie d’un non-lieu le 8 mars 2010 en partie grâce à la loi d'amnistie de 1990 sur les financements politiques.
Dans un article du Figaro repris par Le Nouvel Obs au lendemain du non-lieu, il admettait ressentir une immense satisfaction. « Après quatorze ans, quatre mois et dix jours d'attente, c'est la fin d'une procédure qui aurait pu être traitée en un an. Il me semble que les problèmes de procédures qui conduisent au non-lieu auraient pu être relevés dès 1995. »
Dans les années 90, il préside la société Herbemont-César et Associés tout en demeurant à la tête de la région Lorraine et en réintégrant en 1998 le conseil général de la Meuse pour le canton de Fresnes-en-Woëvre. En 2004, il fonde une holding spécialisée dans le conseil, Sokrates Group, dont il est le président.
Retour en politique
Il entre au Sénat après les élections de 2001 et adhère à l’UMP (Union pour un mouvement populaire) en 2002 en y devenant membre du bureau politique. En juillet 2002, il prend la tête de l'Association des régions de France (ARF).
Suite aux élections régionales de 2004 qui ont vu une nette victoire de la gauche, Gérard Longuet perd les présidences du conseil régional de Lorraine et de l'ARF. En 2005, il devient président de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF).
Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée (2007-2009), il devient président du groupe UMP du Sénat en juillet 2009.
Son retour au gouvernement ne se fait que le 27 février 2011 lorsqu’il remplace Alain Juppé - devenu ministre des Affaires étrangères en remplaçant Michèle Alliot-Marie- au poste de ministre de la Défense et des Anciens combattants. Il doit ainsi quitter son mandat parlementaire de président du groupe UMP au Sénat et est remplacé par Jean-Claude Gaudin.
Ses prises de position font de lui un habitué des polémiques
La personnalité de Gérard Longuet et ses prises de positions sont souvent contestées et tendent à créer la polémique.