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Résumé

Le ministère délégué aux Anciens Combattants comprend deux établissements publics à caractère administratif :

 

-L’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONAC) qui exerce envers ses ressortissants limitativement désignés par la loi (anciens combattants, victimes de guerre et assimilés) une mission d’assistance administrative et sociale à la fois sur le territoire métropolitain et dans les départements et territoires d’Outre-mer.

 

- L’Institution Nationale des Invalides.

Il a pour mission de témoigner, au nom de la Nation, sa reconnaissance à ceux qui ont combattu dans les rangs de l'Armée française.


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Histoire:

La création d'un département ministériel chargé des anciens combattants est une conséquence de la Première Guerre mondiale. Le 16 novembre 1917 est nommé le premier sous-secrétaire d'Etat aux effectifs et pensions pour les anciens combattants, et le ministère des pensions, primes et allocations de guerre est créé le 20 janvier 1920. Ce nouveau ministère absorbe en 1946 l'éphémère ministère des prisonniers, déportés et réfugiés, créé en 1944, et prend le nom de ministère des anciens combattants et victimes de guerre. Un réseau de services déconcentrés, les directions interdépartementales des anciens combattants et victimes de guerre, est mis en place entre 1947 et 1954. 

Depuis 1970, ces directions conservent les dossiers de pensions versées aux anciens combattants et à leurs veuves, ascendants ou descendants. 

En 1999, l'administration des anciens combattants est réunie à celle du ministère de la défense. L'office national des anciens combattants a été créé en 1916 pour aider à la réinsertion des invalides de guerre. Il a été conçu pour reconnaître et réparer les préjudices subis par ces anciens combattants. 

Aujourd'hui, cet établissement public autonome, sous tutelle du ministère chargé des anciens combattants compte plus de 4 millions d'anciens combattants. Sa tâche majeure est d'entretenir la mémoire collective des anciens combattants et de véhiculer les valeurs qui ont poussé à l'engagement.

 

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Ses missions:

Le ministère délégué aux Anciens Combattants a pour mission de témoigner, au nom de la Nation, sa reconnaissance à ceux qui ont combattu dans les rangs de l'Armée française.  La France honore ses morts mais aide aussi les anciens combattants encore en vie.

 

Le monde combattant rassemble tous ceux qui, anciens combattants, militaires, victimes civiles d'actes de guerre ou de terrorisme, peuvent se prévaloir du bénéfice du code des pensions militaires d'invalidité, ainsi que les associations et fondations qui œuvrent pour la mémoire des conflits du XXème siècle.

 

 

La réforme de l'administration des anciens combattants a fait de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) l'unique guichet, à maillage départemental, de prestations de service aux anciens combattants. Ce dernier

 

  • gère les différents statuts et titres d'anciens combattants et victimes de guerre à travers l'action coordonnée de plusieurs structures complémentaires (une direction générale, des services départementaux, des maisons de retraite et des écoles de reconversion professionnelle).

 

 

L'Institution nationale des Invalides (INI) intervient également au bénéfice du monde combattant en assurant l'hébergement des plus grands invalides de guerre.

 

 

 

La mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » s’articule autour des trois programmes :

 

  • « Liens entre la Nation et son armée », qui promeut l'esprit de défense et de citoyenneté au sein de la population et qui inclut la dimension mémorielle ;
  •  « Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant », qui témoigne de la reconnaissance de la Nation à l'égard des anciens combattants et des victimes de guerre ;
  •  « Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale ».

 

Les deux premiers programmes ont pour objectif de garantir les droits et la qualité des prestations fournies aux anciens combattants et à la population. Le troisième programme, plus spécifique, relève du Premier ministre. Il vise à assurer une indemnisation en faveur de victimes, ou de leurs ayant-cause, de persécutions antisémites ou d’actes de barbarie intervenus pendant la Seconde Guerre mondiale

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Où va l’argent
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Polémiques:

La première polémique concerne les « oubliés de la République », ces Anciens Combattants jamais reconnus par la France, comme en atteste cet article du Figaro du 08 mai 2009 :

A l'occasion de la commémoration du 8 mai 1945, quelque 150 personnes se sont rassemblées vendredi place du Trocadéro à Paris autour d'une douzaine d'anciens combattants issus des colonies françaises afin de réclamer un alignement de leurs pensions sur celles des ex-combattants français. Le cortège a réclamé que la France règle a l'égard de ces hommes « sa dette d'honneur ».

Et si on supprimait le secrétariat d'Etat aux Anciens combattants pour économiser 850 000 euros par an ? titre le site Politique.net le 5 décembre 2011, ironisant :

Créé en 1920, ce secrétariat d'Etat, rattaché au ministère de la Défense, avait été supprimé en 2010. A l'époque, le ministère avait promis que "cela n'influait en rien sur la prise en compte des intérêts du monde combattant". Traduction : ce secrétariat d'Etat symbolique ne sert à rien, le ministère de la défense peut gérer les affaires courantes.

Les mêmes questions sont abordées dans cet article du Point daté du 2007 et dont le titre est explicite :

A quoi sert le ministère des Anciens Combattants ?

Enfin, un rapport du Sénat évoque, à propos du budget 2012, « une stratégie budgétaire qui pénalise les Anciens Combattants » et le bilan est cinglant :

 

[Les pratiques de régulations budgétaires] se font au détriment d'une politique ambitieuse et plus juste envers nos anciens combattants et les ressortissants de l'Onac alors que les besoins, notamment dans le domaine social, se font terriblement sentir. Le budget de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » ne doit pas servir de variable d'ajustement compensant une politique budgétaire générale inadaptée à la situation économique de la France.

 

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Débats:
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Suggestions de réformes:
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Anciens directeurs:
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Création: 1920
Budget annuel: 3 milliards d’euros
Employés: 412.000

Secrétariat d'Etat aux Anciens combattants et à la Mémoire

Kader Arif
Ministère délégué aux anciens combattants

Kader Arif est nommé depuis le 16 mai 2012, Ministre délégué aux anciens combattants dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault. Aux fins de respecter le non cumul des mandats, il a démissionné de son poste de député européen qu’il occupait depuis 2004.

Fils de harki

Ce fils de harki né le 3 juillet 1959 à Alger représente la diversité au sein du gouvernement Ayrault mais sa nomination au ministère des Anciens combattants constitue aussi un symbole très fort. Les harkis étaient en effet ces supplétifs de l’armée française qui avaient choisi de se battre avec elle contre les nationalistes algériens pendant la guerre d’Algérie (1954-1962). Or, après la guerre, ils furent abandonnés par la France et massacrés en Algérie. Ainsi, nommer Kader Arif aux anciens combattants est le signe d’une reconnaissance certes tardive mais reconnaissance tout de même, de ces soldats de l’armée française. D’ailleurs François Hollande alors candidat, s’était engagé dans un manifeste du 5 avril 2012 « à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France ».

L’ancien rugbyman

Dès la fin de la guerre, la famille de Kader Arif s’exile en France et s’installe dans le Sud-Ouest où le jeune garçon âgé de quatre ans, prendra son accent chantant. Il noue alors pour le rugby une vraie passion qui ne le quittera plus. Pendant des années, il sera talonneur au Castres Olympique et exportera son sport au parlement européen où il fonde en 2009, l’intergroupe rugby. Même s’il se définit lui-même comme un « citoyen européen, et un Français républicain », il admet rester surtout « de manière viscérale, un enfant du Sud-Ouest, avec une forte identité toulousaine et tarnaise ».  Le président de la fédération du parti socialiste de Haute-Garonne Sébastien Denard, le décrit comme « un homme brillant qui a su monter tous les échelons grâce au travail, un bosseur capable de s’adapter à toutes les situations ».

Les deux hommes se sont connus à la fin des années 1990 à la faculté de Toulouse le Mirail où le jeune Denard étudiait alors que Kader Arif, diplômé de l’École supérieure d’audiovisuel, travaillait pour l’université. De 1992 à 1995, on le retrouve chargé d’affaires dans un cabinet d’architecture puis responsable régional de Nouvelle Liberté, voyagiste d’Air Liberté de 1995 à 1998.

Jospin,  le mentor politique

Ce fils d’illettrés a toujours refusé d’être comme il le dit « l’Arabe de service » et entré au parti socialiste en 1983, il en grimpe tous les échelons à Toulouse et dirige la fédération de la Haute-Garonne, de 1999 à 2008.  « Je ne suis pas le représentant d’une communauté: c’est d’abord l’appartenance à une classe sociale qui compte, le fait d’être immigré ajoute à la difficulté », déclare-t-il. Quand à sa détermination, il la définit de cette façon : « J’avais la rage au ventre, une envie de donner toute mon énergie, un besoin d’appartenance à la République et de reconnaissance citoyenne ».

Il est repéré par Lionel Jospin en 1987 alors que ce dernier est encore conseiller général de Haute-Garonne et Premier Secrétaire du Parti socialiste. Une rencontre qui marquera toute la carrière de Kader Arif qui lui restera fidèle même dans les pires moments comme au lendemain de la défaite du 21 avril 2002, où il déclare, attristé : « Nous sommes orphelins d’un homme qui nous a appris à faire de la politique et le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre c’est de se fondre dans sa filiation ». C’est Kader Arif qui a permis à l’ancien Premier ministre de renouer pour la première fois avec un meeting politique en l’invitant à Toulouse au cours de sa campagne pour les élections européennes de juin 2004.

Ascension et visées européennes

Alors qu’au plan régional, il dirige depuis 1999 une des fédérations qui obtient les meilleurs résultats nationaux, au plan national, Kader Arif entre Bureau national du Parti socialiste en 2000, lors du congrès de Grenoble. Il s’investit alors dans les relations internationales en particulier transméditerranéennes. En 2003, il devient Secrétaire national chargé de la mondialisation et assiste à ce titre au Forum social mondial de Porto Allegre.

Poursuivant son investissement international, il est nommé en 2004, tête de liste aux élections européennes pour la « région » Sud-Ouest. Il est d’ailleurs signataire du manifeste du Groupe Spinelli pour une Europe fédérale. Lionel Jospin fidèle, lui accorde tout son soutien et tient à l’occasion de sa candidature son premier vrai meeting politique depuis la campagne présidentielle d’avril 2002, avec un discours de politique générale. Elu au parlement européen le 13 juin 2004, Kader Arif est nommé titulaire de la commission du commerce international de deux assemblées parlementaires mixtes (Euromed et ACP-UE) et de la CPM UE-Turquie et suppléant de la Commission Environnement et Santé Publique et de la sécurité alimentaire.

Proche de Hollande également disciple de Lionel Jospin, Kader Arif fait figure de Hollandais de la première heure tout au long de la longue pérégrination qui a menée François Hollande à la Présidence de la République. Il dit du président : « Hollande incarne le rêve français, qui consiste à dire à chacun, quelle que soit son origine, qu’il appartient à une nation commune ».

Polémique autour de l’accord commercial anti-contrefaçon

Le 26 janvier 2012, alors que Kader Arif est rapporteur au Parlement européen sur le traité d’accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), il démissionne avec fracas, de sa fonction le jour même de la ratification de ce traité par l’exécutif de l’Union Européenne, dénonçant la mascarade qui a présidé selon lui à sa signature. Dans un communiqué au vitriol, il dénonce : « de la manière la plus vive l’ensemble du processus qui a conduit à la signature de cet accord : non association de la société civile, manque de transparence depuis le début des négociations, reports successifs de la signature du texte sans qu’aucune explication ne soit donnée, mise à l’écart des revendications du Parlement Européen pourtant exprimées dans plusieurs résolutions de notre assemblée ». Kader Arif poursuit avec la même colère : « Chacun le sait, l’accord ACTA pose problème, qu’il s’agisse de son impact sur les libertés civiles, des responsabilités qu’il fait peser sur les fournisseurs d’accès à internet, des conséquences sur la fabrication de médicaments génériques ou du peu de protection qu’il offre à nos indications géographiques ». Il va plus loin en estimant que : « Cet accord peut avoir des conséquences majeures sur la vie de nos concitoyens, et pourtant tout est fait pour que le Parlement européen n’ait pas voix au chapitre. Ainsi aujourd’hui, en remettant ce rapport dont j’avais la charge, je souhaite envoyer un signal fort et alerter l’opinion publique sur cette situation inacceptable. Je ne participerai pas à cette mascarade ».

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Marc Laffineur
Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants

Marc Laffineur est né le 10 août 1945 à Maubeuge (Nord). Benjamin d'une famille de 16 enfants et père de 3 enfants, Marc Laffineur est docteur en médecine.

Elu conseiller général de Maine-et-Loire en 1982, il devient maire d'Avrillé l’année suivante, avant de se voir réélu à ce poste en 1989, 1995 et 2001. En 2008, il gagne l'élection municipale d'Avrillé au premier tour avec 59,63 % des voix. Il est aussi vice-président de la Communauté d'agglomération d'Angers Loire Métropole depuis 2001.

En 1988, il est élu député (UDF) de la 7e circonscription de Maine-et-Loire. Initialement membre de l'UDF, il reste à Démocratie libérale lorsque le courant quitte l'UDF en mai 1998. Il conserve son siège lors des élections législatives françaises de 1993, les législatives de 1997 et 2002. En 2007, il est élu au premier tour avec 51,70 % des voix.

En septembre 2002, il devient membre de l'UMP et est élu vice-président du groupe UMP de l'Assemblée Nationale de 2004 à 2007 auprès de Bernard Accoyer.

En 2006, il prend la présidence de la fédération UMP de Maine-et-Loire à Roselyne Bachelot.

Marc Laffineur est depuis 2008 1er vice-président délégué de Dialogue & Initiative. Fondé en 2000 par Michel Barnier, Jacques Barrot, Dominique Perben et Jean-Pierre Raffarin, Dialogue & Initiative (http://www.dialogue-initiative.com/) a préfiguré la création de l'UMP et rassemble 120 parlementaires de la droite et du centre. Marc Laffineur anime alors le club autour d'un leitmotiv : « Comment remettre l'économie au service de l'homme ? ». En vue de l'élaboration du projet présidentiel pour 2012, il a organisé en 2011 deux Colloques à l'Assemblée nationale sur les thèmes : « Argent et Humanisme font-ils bon ménage ? » et « Les écarts de salaire sont-ils sans limites ? ».

À partir de 2007, il occupe la fonction de 1er vice-président de l'Assemblée nationale jusqu'au 29 juin 2011, date à laquelle il est nommé secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants. En octobre 2011, il lance avec son collègue Jean Leonetti, le Ministre des affaires européennes, le courant des Humanistes de l'UMP.

Il est par ailleurs co-président du groupe d'études sur les maladies orphelines, qu'il a lui-même fondé.

Rapporteur spécial du budget des collectivités territoriales à l’Assemblée nationale, membre du Comité des Finances Locales et de la Commission chargée de la labellisation des pôles d’excellence rurale, Marc Laffineur est notamment l’auteur du rapport de suivi de la réforme de la taxe professionnelle. C’est lui qui porte l’engagement de la Majorité pour la justice fiscale entre les territoires. Il mène actuellement une mission sur la création du fonds national de péréquation sur les ressources intercommunales et communales qui doit redistribuer 1 milliard d’euros en 2015.

Marc Laffineur appartient enfin à la Commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale au sein de laquelle il est chargé du rapport d'information sur l'avant-projet de budget général des Communautés européennes.

 

Polémiques :

 

Un article du 22 février 2012 tiré du Parisien faisait état d’une polémique autour de l’organisation d’un colloque sur le FLN (Front de Libération nationale), dans les locaux du conseil général du Gard en mars par neuf associations, et soupçonnées d’avoir reçu des subventions de l’Etat. Une accusation fermement démentie par Marc Laffineur, en charge des Harkis et des Rapatriés :

 

Marc Laffineur (…) rappelle que l'Etat n'a apporté aucun soutien, ni aucune subvention à cette manifestation, (…) condamnant fermement l'utilisation frauduleuse d'un logo du ministère de la Culture et de la Communication par les organisateurs.

 

Le 4 mars 2012, Sud-Ouest.fr publie un article intitulé: « Anciens combattants : des promesses en question. » En effet, alors que le préfet délégué à la défense et à la sécurité Hubert Weigel a remplacé Marc Laffineur à la cérémonie d’hommage aux morts pour la France de la Gironde qui a eu lieu le 03 mars à Arcachon, le secrétaire d’Etat n’a pu répondre aux critiques de l’assistance :

Mais il s'est fait corriger dans la salle : « Tous les anciens combattants d'Afrique du nord n'ont pas la double campagne. C'est faux. Parce que le décret est inapplicable ! »

 

D'autres ont évoqué les anciens envoyés en Algérie après le 2 juillet 1962, date de l'indépendance : « Nous sommes les oubliés. Il y a eu plus de 500 morts jusqu'en 1964, au moment où l'armée a quitté l'Algérie. Nous sommes 15 000 à ne pas bénéficier de la carte de combattant. »

 

 

 

 

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Résumé

Le ministère délégué aux Anciens Combattants comprend deux établissements publics à caractère administratif :

 

-L’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONAC) qui exerce envers ses ressortissants limitativement désignés par la loi (anciens combattants, victimes de guerre et assimilés) une mission d’assistance administrative et sociale à la fois sur le territoire métropolitain et dans les départements et territoires d’Outre-mer.

 

- L’Institution Nationale des Invalides.

Il a pour mission de témoigner, au nom de la Nation, sa reconnaissance à ceux qui ont combattu dans les rangs de l'Armée française.


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Histoire:

La création d'un département ministériel chargé des anciens combattants est une conséquence de la Première Guerre mondiale. Le 16 novembre 1917 est nommé le premier sous-secrétaire d'Etat aux effectifs et pensions pour les anciens combattants, et le ministère des pensions, primes et allocations de guerre est créé le 20 janvier 1920. Ce nouveau ministère absorbe en 1946 l'éphémère ministère des prisonniers, déportés et réfugiés, créé en 1944, et prend le nom de ministère des anciens combattants et victimes de guerre. Un réseau de services déconcentrés, les directions interdépartementales des anciens combattants et victimes de guerre, est mis en place entre 1947 et 1954. 

Depuis 1970, ces directions conservent les dossiers de pensions versées aux anciens combattants et à leurs veuves, ascendants ou descendants. 

En 1999, l'administration des anciens combattants est réunie à celle du ministère de la défense. L'office national des anciens combattants a été créé en 1916 pour aider à la réinsertion des invalides de guerre. Il a été conçu pour reconnaître et réparer les préjudices subis par ces anciens combattants. 

Aujourd'hui, cet établissement public autonome, sous tutelle du ministère chargé des anciens combattants compte plus de 4 millions d'anciens combattants. Sa tâche majeure est d'entretenir la mémoire collective des anciens combattants et de véhiculer les valeurs qui ont poussé à l'engagement.

 

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Ses missions:

Le ministère délégué aux Anciens Combattants a pour mission de témoigner, au nom de la Nation, sa reconnaissance à ceux qui ont combattu dans les rangs de l'Armée française.  La France honore ses morts mais aide aussi les anciens combattants encore en vie.

 

Le monde combattant rassemble tous ceux qui, anciens combattants, militaires, victimes civiles d'actes de guerre ou de terrorisme, peuvent se prévaloir du bénéfice du code des pensions militaires d'invalidité, ainsi que les associations et fondations qui œuvrent pour la mémoire des conflits du XXème siècle.

 

 

La réforme de l'administration des anciens combattants a fait de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) l'unique guichet, à maillage départemental, de prestations de service aux anciens combattants. Ce dernier

 

  • gère les différents statuts et titres d'anciens combattants et victimes de guerre à travers l'action coordonnée de plusieurs structures complémentaires (une direction générale, des services départementaux, des maisons de retraite et des écoles de reconversion professionnelle).

 

 

L'Institution nationale des Invalides (INI) intervient également au bénéfice du monde combattant en assurant l'hébergement des plus grands invalides de guerre.

 

 

 

La mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » s’articule autour des trois programmes :

 

  • « Liens entre la Nation et son armée », qui promeut l'esprit de défense et de citoyenneté au sein de la population et qui inclut la dimension mémorielle ;
  •  « Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant », qui témoigne de la reconnaissance de la Nation à l'égard des anciens combattants et des victimes de guerre ;
  •  « Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale ».

 

Les deux premiers programmes ont pour objectif de garantir les droits et la qualité des prestations fournies aux anciens combattants et à la population. Le troisième programme, plus spécifique, relève du Premier ministre. Il vise à assurer une indemnisation en faveur de victimes, ou de leurs ayant-cause, de persécutions antisémites ou d’actes de barbarie intervenus pendant la Seconde Guerre mondiale

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Où va l’argent
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Polémiques:

La première polémique concerne les « oubliés de la République », ces Anciens Combattants jamais reconnus par la France, comme en atteste cet article du Figaro du 08 mai 2009 :

A l'occasion de la commémoration du 8 mai 1945, quelque 150 personnes se sont rassemblées vendredi place du Trocadéro à Paris autour d'une douzaine d'anciens combattants issus des colonies françaises afin de réclamer un alignement de leurs pensions sur celles des ex-combattants français. Le cortège a réclamé que la France règle a l'égard de ces hommes « sa dette d'honneur ».

Et si on supprimait le secrétariat d'Etat aux Anciens combattants pour économiser 850 000 euros par an ? titre le site Politique.net le 5 décembre 2011, ironisant :

Créé en 1920, ce secrétariat d'Etat, rattaché au ministère de la Défense, avait été supprimé en 2010. A l'époque, le ministère avait promis que "cela n'influait en rien sur la prise en compte des intérêts du monde combattant". Traduction : ce secrétariat d'Etat symbolique ne sert à rien, le ministère de la défense peut gérer les affaires courantes.

Les mêmes questions sont abordées dans cet article du Point daté du 2007 et dont le titre est explicite :

A quoi sert le ministère des Anciens Combattants ?

Enfin, un rapport du Sénat évoque, à propos du budget 2012, « une stratégie budgétaire qui pénalise les Anciens Combattants » et le bilan est cinglant :

 

[Les pratiques de régulations budgétaires] se font au détriment d'une politique ambitieuse et plus juste envers nos anciens combattants et les ressortissants de l'Onac alors que les besoins, notamment dans le domaine social, se font terriblement sentir. Le budget de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation » ne doit pas servir de variable d'ajustement compensant une politique budgétaire générale inadaptée à la situation économique de la France.

 

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Débats:
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Suggestions de réformes:
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Anciens directeurs:
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Création: 1920
Budget annuel: 3 milliards d’euros
Employés: 412.000

Secrétariat d'Etat aux Anciens combattants et à la Mémoire

Kader Arif
Ministère délégué aux anciens combattants

Kader Arif est nommé depuis le 16 mai 2012, Ministre délégué aux anciens combattants dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault. Aux fins de respecter le non cumul des mandats, il a démissionné de son poste de député européen qu’il occupait depuis 2004.

Fils de harki

Ce fils de harki né le 3 juillet 1959 à Alger représente la diversité au sein du gouvernement Ayrault mais sa nomination au ministère des Anciens combattants constitue aussi un symbole très fort. Les harkis étaient en effet ces supplétifs de l’armée française qui avaient choisi de se battre avec elle contre les nationalistes algériens pendant la guerre d’Algérie (1954-1962). Or, après la guerre, ils furent abandonnés par la France et massacrés en Algérie. Ainsi, nommer Kader Arif aux anciens combattants est le signe d’une reconnaissance certes tardive mais reconnaissance tout de même, de ces soldats de l’armée française. D’ailleurs François Hollande alors candidat, s’était engagé dans un manifeste du 5 avril 2012 « à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France ».

L’ancien rugbyman

Dès la fin de la guerre, la famille de Kader Arif s’exile en France et s’installe dans le Sud-Ouest où le jeune garçon âgé de quatre ans, prendra son accent chantant. Il noue alors pour le rugby une vraie passion qui ne le quittera plus. Pendant des années, il sera talonneur au Castres Olympique et exportera son sport au parlement européen où il fonde en 2009, l’intergroupe rugby. Même s’il se définit lui-même comme un « citoyen européen, et un Français républicain », il admet rester surtout « de manière viscérale, un enfant du Sud-Ouest, avec une forte identité toulousaine et tarnaise ».  Le président de la fédération du parti socialiste de Haute-Garonne Sébastien Denard, le décrit comme « un homme brillant qui a su monter tous les échelons grâce au travail, un bosseur capable de s’adapter à toutes les situations ».

Les deux hommes se sont connus à la fin des années 1990 à la faculté de Toulouse le Mirail où le jeune Denard étudiait alors que Kader Arif, diplômé de l’École supérieure d’audiovisuel, travaillait pour l’université. De 1992 à 1995, on le retrouve chargé d’affaires dans un cabinet d’architecture puis responsable régional de Nouvelle Liberté, voyagiste d’Air Liberté de 1995 à 1998.

Jospin,  le mentor politique

Ce fils d’illettrés a toujours refusé d’être comme il le dit « l’Arabe de service » et entré au parti socialiste en 1983, il en grimpe tous les échelons à Toulouse et dirige la fédération de la Haute-Garonne, de 1999 à 2008.  « Je ne suis pas le représentant d’une communauté: c’est d’abord l’appartenance à une classe sociale qui compte, le fait d’être immigré ajoute à la difficulté », déclare-t-il. Quand à sa détermination, il la définit de cette façon : « J’avais la rage au ventre, une envie de donner toute mon énergie, un besoin d’appartenance à la République et de reconnaissance citoyenne ».

Il est repéré par Lionel Jospin en 1987 alors que ce dernier est encore conseiller général de Haute-Garonne et Premier Secrétaire du Parti socialiste. Une rencontre qui marquera toute la carrière de Kader Arif qui lui restera fidèle même dans les pires moments comme au lendemain de la défaite du 21 avril 2002, où il déclare, attristé : « Nous sommes orphelins d’un homme qui nous a appris à faire de la politique et le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre c’est de se fondre dans sa filiation ». C’est Kader Arif qui a permis à l’ancien Premier ministre de renouer pour la première fois avec un meeting politique en l’invitant à Toulouse au cours de sa campagne pour les élections européennes de juin 2004.

Ascension et visées européennes

Alors qu’au plan régional, il dirige depuis 1999 une des fédérations qui obtient les meilleurs résultats nationaux, au plan national, Kader Arif entre Bureau national du Parti socialiste en 2000, lors du congrès de Grenoble. Il s’investit alors dans les relations internationales en particulier transméditerranéennes. En 2003, il devient Secrétaire national chargé de la mondialisation et assiste à ce titre au Forum social mondial de Porto Allegre.

Poursuivant son investissement international, il est nommé en 2004, tête de liste aux élections européennes pour la « région » Sud-Ouest. Il est d’ailleurs signataire du manifeste du Groupe Spinelli pour une Europe fédérale. Lionel Jospin fidèle, lui accorde tout son soutien et tient à l’occasion de sa candidature son premier vrai meeting politique depuis la campagne présidentielle d’avril 2002, avec un discours de politique générale. Elu au parlement européen le 13 juin 2004, Kader Arif est nommé titulaire de la commission du commerce international de deux assemblées parlementaires mixtes (Euromed et ACP-UE) et de la CPM UE-Turquie et suppléant de la Commission Environnement et Santé Publique et de la sécurité alimentaire.

Proche de Hollande également disciple de Lionel Jospin, Kader Arif fait figure de Hollandais de la première heure tout au long de la longue pérégrination qui a menée François Hollande à la Présidence de la République. Il dit du président : « Hollande incarne le rêve français, qui consiste à dire à chacun, quelle que soit son origine, qu’il appartient à une nation commune ».

Polémique autour de l’accord commercial anti-contrefaçon

Le 26 janvier 2012, alors que Kader Arif est rapporteur au Parlement européen sur le traité d’accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), il démissionne avec fracas, de sa fonction le jour même de la ratification de ce traité par l’exécutif de l’Union Européenne, dénonçant la mascarade qui a présidé selon lui à sa signature. Dans un communiqué au vitriol, il dénonce : « de la manière la plus vive l’ensemble du processus qui a conduit à la signature de cet accord : non association de la société civile, manque de transparence depuis le début des négociations, reports successifs de la signature du texte sans qu’aucune explication ne soit donnée, mise à l’écart des revendications du Parlement Européen pourtant exprimées dans plusieurs résolutions de notre assemblée ». Kader Arif poursuit avec la même colère : « Chacun le sait, l’accord ACTA pose problème, qu’il s’agisse de son impact sur les libertés civiles, des responsabilités qu’il fait peser sur les fournisseurs d’accès à internet, des conséquences sur la fabrication de médicaments génériques ou du peu de protection qu’il offre à nos indications géographiques ». Il va plus loin en estimant que : « Cet accord peut avoir des conséquences majeures sur la vie de nos concitoyens, et pourtant tout est fait pour que le Parlement européen n’ait pas voix au chapitre. Ainsi aujourd’hui, en remettant ce rapport dont j’avais la charge, je souhaite envoyer un signal fort et alerter l’opinion publique sur cette situation inacceptable. Je ne participerai pas à cette mascarade ».

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Marc Laffineur
Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants

Marc Laffineur est né le 10 août 1945 à Maubeuge (Nord). Benjamin d'une famille de 16 enfants et père de 3 enfants, Marc Laffineur est docteur en médecine.

Elu conseiller général de Maine-et-Loire en 1982, il devient maire d'Avrillé l’année suivante, avant de se voir réélu à ce poste en 1989, 1995 et 2001. En 2008, il gagne l'élection municipale d'Avrillé au premier tour avec 59,63 % des voix. Il est aussi vice-président de la Communauté d'agglomération d'Angers Loire Métropole depuis 2001.

En 1988, il est élu député (UDF) de la 7e circonscription de Maine-et-Loire. Initialement membre de l'UDF, il reste à Démocratie libérale lorsque le courant quitte l'UDF en mai 1998. Il conserve son siège lors des élections législatives françaises de 1993, les législatives de 1997 et 2002. En 2007, il est élu au premier tour avec 51,70 % des voix.

En septembre 2002, il devient membre de l'UMP et est élu vice-président du groupe UMP de l'Assemblée Nationale de 2004 à 2007 auprès de Bernard Accoyer.

En 2006, il prend la présidence de la fédération UMP de Maine-et-Loire à Roselyne Bachelot.

Marc Laffineur est depuis 2008 1er vice-président délégué de Dialogue & Initiative. Fondé en 2000 par Michel Barnier, Jacques Barrot, Dominique Perben et Jean-Pierre Raffarin, Dialogue & Initiative (http://www.dialogue-initiative.com/) a préfiguré la création de l'UMP et rassemble 120 parlementaires de la droite et du centre. Marc Laffineur anime alors le club autour d'un leitmotiv : « Comment remettre l'économie au service de l'homme ? ». En vue de l'élaboration du projet présidentiel pour 2012, il a organisé en 2011 deux Colloques à l'Assemblée nationale sur les thèmes : « Argent et Humanisme font-ils bon ménage ? » et « Les écarts de salaire sont-ils sans limites ? ».

À partir de 2007, il occupe la fonction de 1er vice-président de l'Assemblée nationale jusqu'au 29 juin 2011, date à laquelle il est nommé secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants. En octobre 2011, il lance avec son collègue Jean Leonetti, le Ministre des affaires européennes, le courant des Humanistes de l'UMP.

Il est par ailleurs co-président du groupe d'études sur les maladies orphelines, qu'il a lui-même fondé.

Rapporteur spécial du budget des collectivités territoriales à l’Assemblée nationale, membre du Comité des Finances Locales et de la Commission chargée de la labellisation des pôles d’excellence rurale, Marc Laffineur est notamment l’auteur du rapport de suivi de la réforme de la taxe professionnelle. C’est lui qui porte l’engagement de la Majorité pour la justice fiscale entre les territoires. Il mène actuellement une mission sur la création du fonds national de péréquation sur les ressources intercommunales et communales qui doit redistribuer 1 milliard d’euros en 2015.

Marc Laffineur appartient enfin à la Commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale au sein de laquelle il est chargé du rapport d'information sur l'avant-projet de budget général des Communautés européennes.

 

Polémiques :

 

Un article du 22 février 2012 tiré du Parisien faisait état d’une polémique autour de l’organisation d’un colloque sur le FLN (Front de Libération nationale), dans les locaux du conseil général du Gard en mars par neuf associations, et soupçonnées d’avoir reçu des subventions de l’Etat. Une accusation fermement démentie par Marc Laffineur, en charge des Harkis et des Rapatriés :

 

Marc Laffineur (…) rappelle que l'Etat n'a apporté aucun soutien, ni aucune subvention à cette manifestation, (…) condamnant fermement l'utilisation frauduleuse d'un logo du ministère de la Culture et de la Communication par les organisateurs.

 

Le 4 mars 2012, Sud-Ouest.fr publie un article intitulé: « Anciens combattants : des promesses en question. » En effet, alors que le préfet délégué à la défense et à la sécurité Hubert Weigel a remplacé Marc Laffineur à la cérémonie d’hommage aux morts pour la France de la Gironde qui a eu lieu le 03 mars à Arcachon, le secrétaire d’Etat n’a pu répondre aux critiques de l’assistance :

Mais il s'est fait corriger dans la salle : « Tous les anciens combattants d'Afrique du nord n'ont pas la double campagne. C'est faux. Parce que le décret est inapplicable ! »

 

D'autres ont évoqué les anciens envoyés en Algérie après le 2 juillet 1962, date de l'indépendance : « Nous sommes les oubliés. Il y a eu plus de 500 morts jusqu'en 1964, au moment où l'armée a quitté l'Algérie. Nous sommes 15 000 à ne pas bénéficier de la carte de combattant. »

 

 

 

 

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