La Direction de la protection et de la sécurité de la défense est le service de renseignement du ministère de la Défense dévolu à la sécurisation de son personnel, de son matériel et de ses informations, ainsi que de ses installations classés « sensibles ».
Membre du Conseil national du renseignement (CNR), elle prend une part active à la lutte antiterroriste en France et au contre-espionnage. Son champ d’action comprend les forces armées, la Délégation générale pour l'armement (DGA), les services de la défense et les sociétés industrielles liées à la défense au titre d'un contrat.
Il faut remonter aux lendemains de la guerre franco-prussienne de 1870 pour voir apparaître les prémices d’un service de renseignement dédié à la protection militaire. Ainsi, c’est en 1872 que la Section de contre-espionnage du deuxième bureau de l'état-major des armées, ancêtre de la DPSD, voit le jour. Très décentralisée durant la première et la seconde guerre mondiales (chaque région militaire ayant sa propre entité de renseignement), il faut attendre la l’après-guerre pour trouver une architecture proche de celle d’aujourd’hui.
Après plusieurs réorganisations de services à la Libération, et l’ajout de nouveaux champs de prospections à la « sécurité militaire », comme la protection des entreprises liées à la défense, la Direction de la sécurité militaire (DSM) voit le jour en 1961. Il s’agit alors d’un service interarmées adapté aux différents échelons de commandement, qui exercera ses fonctions durant vingt ans, avant d’être remplacé par la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), le 20 novembre 1981.
Depuis lors, elle a acquis des nouvelles prérogatives et s’est vu confier la « contre-ingérence » au sein du ministère de la Défense en 2001 : c’est à ce titre qu’elle participe aux travaux de l’Otan. Elle est également devenue, en 2007, un « service de renseignement » de l’Etat (à l’égal de la DGSE).
La Direction de la protection et de la sécurité de la défense agit dans un cadre strictement préventif. En tant que service de renseignement du ministère de la Défense, elle a pour charge la protection du personnel et des installations militaires, mais également des informations nécessaires au bon fonctionnement de l’institution. La sécurisation des systèmes informatiques prend ainsi une place croissante dans ses activités. Dans le domaine de la protection du secret, elle prépare également les agents dépendant du ministère à la compromission et aux façons de s’en prémunir.
La contre-ingérence prend des formes diverses, allant du contre-espionnage à la lutte contre le terrorisme, le sabotage ou encore contre le crime organisé.
La Direction de la protection et de la sécurité de la défense comprend six sous-directions :
La DPSD peut également détacher du personnel en soutien lors d’opérations militaires à l’extérieur du territoire national, et dispose d’antennes sur l’ensemble de l’hexagone, dans les territoires d’outre-mer et en Afrique. 79% des ses effectifs sont alloués à la protection et la contre-ingérence. Le reste est dédié à la fonction « soutien ».
De par son statut de service de renseignement de l’armée, la DPSD a été en charge d’apporter son éclairage sur des cas relevant de la justice civile.
Parmi les affaires marquantes dans lesquelles elle est intervenue, l’une des plus retentissantes a été celle de l’assassinat de la député Yann Piat, en 1994. Trois ans plus tard, en 1997, la Direction de la protection et de la sécurité de la défense est en effet saisie pour faire la lumière sur la possible implication de personnel militaire dans le crime, version défendue par deux journalistes dans un livre consacré à l’affaire. A la suite de son enquête, la DSPD avait blanchi l’armée.
Mais l’ex-Sécurité militaire a eu le plus souvent à traiter des affaires internes à l’institution militaire.
Ainsi, par exemple, en 1998, la DPSD, dans un rapport d’enquête, a accusé un commandant de l’armée de terre, Pierre-Henri Bunel, « d’intelligence avec une puissance étrangère », la Serbie, en faisant fuiter des informations confidentielles de l’Otan en direction de la République fédérale de Yougoslavie.
En 2011, une affaire d’espionnage chez le constructeur automobile Renault touche un ancien militaire de la DPSD : accusé « d’escroquerie en bande organisée », Dominique Gevrey, rentré dans l’entreprise en 2004 et responsable de la sécurité chez le géant français, aurait été à l’origine d’une fausse affaire d’espionnage au profit de la Chine, ayant abouti au licenciement de trois cadres de Renault.
La Direction de la protection et de la sécurité de la défense réduit ses effectifs en 2011 et continuera à le faire les cinq années suivantes. Une baisse estimée à 15% sur cette période. Cette économie en personnel (150 emplois en cours de suppression) doit se faire sur la « dématérialisation des procédures d'habilitation » c'est-à-dire, celles qui permettent de vérifier qu’une personne physique peut avoir accès à des informations confidentielles sans les compromettre.
Le projet de numérisation de la procédure a pris le nom de « projet SOPHIA » (synergie pour l'optimisation des procédures d'habilitation de l'industrie et des administrations) et devrait permettre également la centralisation des données au siège de la DPSD.
Arrivé à la tête de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense en 2007, Antoine Creux a passé la majeure partie de sa carrière dans l’Armée de l’Air française. Diplômé de l’Armée de l’Air de Salon de Provence, comme ingénieur en aéronautique, il devient pilote de chasse à sa sortie de l’école d’aviation de chasse de Tour en 1983, carrière qu’il suivra pendant 17 ans. Affecté tour à tour sur les bases de Cambrai, Luxeuil et Orange, il a ainsi participé, à la tête de deux escadrons, à plusieurs opérations aériennes en Afrique et au Moyen-Orient.
Entre 2000 et 2003, Antoine Creux prend la tête du commandement de la défense et des opérations aériennes, comme chef d’état-major. Les trois années suivantes, il les passe à la tête de la sous-direction « Europe – Alliance atlantique » de la délégation aux affaires stratégiques du ministère de la défense. Puis entre 2007 et 2010, il occupe le poste de chef de la division « Organisations internationales » de l'état-major des armées. Il doit ainsi traiter les dossiers touchant à l’Europe de la défense et à l’Otan, ainsi que ceux consacrés aux relations bilatérales entre Etats de la zone euro-Atlantique en matière de défense. Il devient directeur de la protection et de la sécurité de la défense en avril 2010.
La Direction de la protection et de la sécurité de la défense est le service de renseignement du ministère de la Défense dévolu à la sécurisation de son personnel, de son matériel et de ses informations, ainsi que de ses installations classés « sensibles ».
Membre du Conseil national du renseignement (CNR), elle prend une part active à la lutte antiterroriste en France et au contre-espionnage. Son champ d’action comprend les forces armées, la Délégation générale pour l'armement (DGA), les services de la défense et les sociétés industrielles liées à la défense au titre d'un contrat.
Il faut remonter aux lendemains de la guerre franco-prussienne de 1870 pour voir apparaître les prémices d’un service de renseignement dédié à la protection militaire. Ainsi, c’est en 1872 que la Section de contre-espionnage du deuxième bureau de l'état-major des armées, ancêtre de la DPSD, voit le jour. Très décentralisée durant la première et la seconde guerre mondiales (chaque région militaire ayant sa propre entité de renseignement), il faut attendre la l’après-guerre pour trouver une architecture proche de celle d’aujourd’hui.
Après plusieurs réorganisations de services à la Libération, et l’ajout de nouveaux champs de prospections à la « sécurité militaire », comme la protection des entreprises liées à la défense, la Direction de la sécurité militaire (DSM) voit le jour en 1961. Il s’agit alors d’un service interarmées adapté aux différents échelons de commandement, qui exercera ses fonctions durant vingt ans, avant d’être remplacé par la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), le 20 novembre 1981.
Depuis lors, elle a acquis des nouvelles prérogatives et s’est vu confier la « contre-ingérence » au sein du ministère de la Défense en 2001 : c’est à ce titre qu’elle participe aux travaux de l’Otan. Elle est également devenue, en 2007, un « service de renseignement » de l’Etat (à l’égal de la DGSE).
La Direction de la protection et de la sécurité de la défense agit dans un cadre strictement préventif. En tant que service de renseignement du ministère de la Défense, elle a pour charge la protection du personnel et des installations militaires, mais également des informations nécessaires au bon fonctionnement de l’institution. La sécurisation des systèmes informatiques prend ainsi une place croissante dans ses activités. Dans le domaine de la protection du secret, elle prépare également les agents dépendant du ministère à la compromission et aux façons de s’en prémunir.
La contre-ingérence prend des formes diverses, allant du contre-espionnage à la lutte contre le terrorisme, le sabotage ou encore contre le crime organisé.
La Direction de la protection et de la sécurité de la défense comprend six sous-directions :
La DPSD peut également détacher du personnel en soutien lors d’opérations militaires à l’extérieur du territoire national, et dispose d’antennes sur l’ensemble de l’hexagone, dans les territoires d’outre-mer et en Afrique. 79% des ses effectifs sont alloués à la protection et la contre-ingérence. Le reste est dédié à la fonction « soutien ».
De par son statut de service de renseignement de l’armée, la DPSD a été en charge d’apporter son éclairage sur des cas relevant de la justice civile.
Parmi les affaires marquantes dans lesquelles elle est intervenue, l’une des plus retentissantes a été celle de l’assassinat de la député Yann Piat, en 1994. Trois ans plus tard, en 1997, la Direction de la protection et de la sécurité de la défense est en effet saisie pour faire la lumière sur la possible implication de personnel militaire dans le crime, version défendue par deux journalistes dans un livre consacré à l’affaire. A la suite de son enquête, la DSPD avait blanchi l’armée.
Mais l’ex-Sécurité militaire a eu le plus souvent à traiter des affaires internes à l’institution militaire.
Ainsi, par exemple, en 1998, la DPSD, dans un rapport d’enquête, a accusé un commandant de l’armée de terre, Pierre-Henri Bunel, « d’intelligence avec une puissance étrangère », la Serbie, en faisant fuiter des informations confidentielles de l’Otan en direction de la République fédérale de Yougoslavie.
En 2011, une affaire d’espionnage chez le constructeur automobile Renault touche un ancien militaire de la DPSD : accusé « d’escroquerie en bande organisée », Dominique Gevrey, rentré dans l’entreprise en 2004 et responsable de la sécurité chez le géant français, aurait été à l’origine d’une fausse affaire d’espionnage au profit de la Chine, ayant abouti au licenciement de trois cadres de Renault.
La Direction de la protection et de la sécurité de la défense réduit ses effectifs en 2011 et continuera à le faire les cinq années suivantes. Une baisse estimée à 15% sur cette période. Cette économie en personnel (150 emplois en cours de suppression) doit se faire sur la « dématérialisation des procédures d'habilitation » c'est-à-dire, celles qui permettent de vérifier qu’une personne physique peut avoir accès à des informations confidentielles sans les compromettre.
Le projet de numérisation de la procédure a pris le nom de « projet SOPHIA » (synergie pour l'optimisation des procédures d'habilitation de l'industrie et des administrations) et devrait permettre également la centralisation des données au siège de la DPSD.
Arrivé à la tête de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense en 2007, Antoine Creux a passé la majeure partie de sa carrière dans l’Armée de l’Air française. Diplômé de l’Armée de l’Air de Salon de Provence, comme ingénieur en aéronautique, il devient pilote de chasse à sa sortie de l’école d’aviation de chasse de Tour en 1983, carrière qu’il suivra pendant 17 ans. Affecté tour à tour sur les bases de Cambrai, Luxeuil et Orange, il a ainsi participé, à la tête de deux escadrons, à plusieurs opérations aériennes en Afrique et au Moyen-Orient.
Entre 2000 et 2003, Antoine Creux prend la tête du commandement de la défense et des opérations aériennes, comme chef d’état-major. Les trois années suivantes, il les passe à la tête de la sous-direction « Europe – Alliance atlantique » de la délégation aux affaires stratégiques du ministère de la défense. Puis entre 2007 et 2010, il occupe le poste de chef de la division « Organisations internationales » de l'état-major des armées. Il doit ainsi traiter les dossiers touchant à l’Europe de la défense et à l’Otan, ainsi que ceux consacrés aux relations bilatérales entre Etats de la zone euro-Atlantique en matière de défense. Il devient directeur de la protection et de la sécurité de la défense en avril 2010.