Le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) est une institution française créée par décret le 16 janvier 2009. Il rassemble les précédents Conseil général des mines et Conseil général des technologies de l'information et en reprend les missions. Il est placé sous l’autorité directe du ministre de l’Economie qui le préside, et des ministres chargés de l'Industrie et des communications électroniques. Il exerce, par ailleurs, des missions permanentes d’inspection - coordonnées par un comité de l’inspection - auprès de services déconcentrés et d’établissements publics placés sous tutelle des ministres chargés de l’économie, de l’industrie et des communications électroniques, mais également des ministres à la disposition desquels il est mis. Le CGIET est compétent dans les domaines du développement économique et industriel, dans celui des technologies de l'information, communications électroniques, informatique, techniques audiovisuelles, espace et secteur postal, et dans le domaine de l’énergie, ressources minières et minérales et utilisation du sous-sol.
C’est lors du conseil de modernisation des politiques publiques d’avril 2008 qu’il a été décidé de fusionner les corps des ingénieurs des mines et des télécommunications en un corps unique et interministériel de cadres supérieurs à culture scientifique et économique de haut niveau et à forte ouverture internationale. Ceci pour permettre au pays de mieux anticiper et d’accompagner les importantes mutations économiques et industrielles qui s’annoncent dans les années à venir. Fusion qui a pour objectif de permettre au ministère de l’économie de l’industrie et de l’emploi (MEIE) et aux autres ministères concernés, de disposer d’un vivier unifié et performant de cadres supérieurs à compétence scientifique et technique de haut niveau, capables de maîtriser des enjeux à la fois économiques, industriels et technologiques.
Au final, le CGIET est créé par décret, le premier février 2009 par la fusion du Conseil général des mines, entité administrative française créée par décret impérial créé en 1810, et du Conseil général des technologies de l’information, créé par décret en 1996.
Le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies remplace désormais le Conseil général des technologies de l'information (CGTI). Ce nouveau conseil, aux activités plus larges, « est créé, par la fusion du Conseil général des mines et du Conseil général des technologies de l'information ». Et il est « placé sous l'autorité directe du ministre chargé de l'Economie, qui le préside, et des ministres chargés de l'Industrie et des communications électroniques » .
Ainsi, disparaît, pour renaître aussitôt avec des compétences élargies, le CGTI, « cabinet interne de conseil » en techniques de l’information et des communications du gouvernement, au profit d'une entité plus vaste, plus transversale et aux préoccupations plus larges. Le CGIET conserve ce rôle de « cabinet de conseil » et s'occupe toujours d'informatique, de télécommunications, de techniques audiovisuelles. Mais il a aussi la charge du développement économique, de celui de l'industrie et de l'énergie, des ressources minières et minérales et de l'utilisation du sous-sol.
Peu connu auprès du grand public, le CGIET s’est retrouvé à la « une » des media en décembre 2010, lorsque le ministre français de l'industrie Éric Besson lui a confié la mission d'étudier la possibilité d'interdire à WikiLeaks d'être hébergé chez OVH en France, suite au « Cablegate », autrement dit l’affaire des révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par le site.
Le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies est placé sous l'autorité directe du ministre chargé de l'Economie, qui le préside, et des ministres chargés de l'Industrie et des communications électroniques.
Mais il est aussi à la disposition des ministres chargés des domaines et activités qui relèvent de sa compétence. Fort de quelque 50 membres, il reprend les compétences antérieurement dévolues au CGM et au CGTI et s’organise en quatre sections : « Technologies et société », « Innovation, compétitivité et modernisation » « Régulation et ressources », « Sécurité et risques ».
Il exerce, par ailleurs, des missions permanentes d’inspection - coordonnées par un comité de l’inspection - auprès de services déconcentrés et d’établissements publics placés sous tutelle des ministres chargés de l’économie, de l’industrie et des communications électroniques, mais également des ministres à la disposition desquels il est mis.
Il peut aussi, avec l’accord des ministres intéressés, procéder à une mission sollicitée par une collectivité territoriale, l’Union européenne, une organisation internationale ou même par un État étranger. Ses missions l’amènent aussi à évaluer les politiques publiques dans les domaines relevant de ses compétences et il évalue de la même façon, les actions des organismes qui mettent en œuvre ces politiques publiques. Ses moyens d’actions sont nombreux et le CGIET peut recourir à des enquêtes, des études ou des missions en France et à l’étranger. De même, il peut prendre l’initiative de présenter aux ministres intéressés toutes propositions et recommandations, notamment en matière de progrès et de diffusion des connaissances et techniques ainsi que de normalisation.
Enfin, le nouveau CGIET assure, dans la continuité des conseils généraux qu’il remplace, la gestion du corps des mines, la publication des Annales des mines ainsi que la tutelle des six écoles des mines et de l’Institut Telecom.
Le CGIET est compétent dans les domaines suivants :
Ses missions récentes l’ont amené par exemple, à s’occuper du développement des écoindustries par la simplification de l’environnement législatif et réglementaire pour la compétitivité des entreprises industrielles basées en France ou encore par le biais d’une étude sur « La voiture de demain : carburants et électricité » en collaboration avec le Centre d’Analyse Stratégique (CAS)
Ses missions récentes l’ont amené par exemple, à mener dans ces domaines, l’étude annuelle du CREDOC, avec l’ARCEP, sur la diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française mais aussi à mener une réflexion sur la politique spatiale européenne.
Dans ces domaines, ses missions récentes l’ont par exemple amené à s’occuper de la limitation de l’impact des évènements climatiques majeurs sur le fonctionnement des réseaux de distribution de l’électricité ou encore des perspectives pour la régulation et le développement de l’énergie photovoltaïque en France en collaboration avec
l’Inspection générale des finances.
Les écoles sous la tutelle du CGIET
En février 2009, le Corps des Mines a fusionné avec le Corps des Télécommunications, pour donner naissance à un nouveau corps d'ingénieurs baptisé «Corps des Mines». Le cycle du Corps des Mines est ainsi destiné à former des hauts fonctionnaires, ayant acquis au préalable une solide formation scientifique et technique. À l'issue de la formation, les ingénieurs se voient confier dans l'administration des responsabilités de nature technique et économique, en matière de développement économique, de gestion des technologies de l'information et de la communication, de sécurité industrielle et technologique, de protection de l'environnement, ou encore de sûreté nucléaire. Ces ingénieurs sont formés dans les écoles suivantes :
L’Institut Télécom est en charge de former des ingénieurs dans les domaines des télécommunications et des technologies de l'information.
L’Ecole des Mines d'Albi-Carmaux a comme objectif principal de former des ingénieurs généralistes maîtrisant une double culture « innovation et développement durable » répondant aux besoins de l'industrie et des services.
Elle propose son enseignement en formation initiale sous statut d'étudiant, mais aussi sous statut d'apprenti, ou en formation continue ou par VAE.
L’École des Mines de Nantes forme les ingénieurs et chercheurs que réclame l’industrie. En relation étroite avec les entreprises, elle développe des cursus de formation qui répondent à leurs besoins.
L’école des Mines d'Alès a développé une méthode pédagogique pour former des ingénieurs généralistes qui deviendront des «ingénieurs-entrepreneurs ». Elle dispense également des formations spécialisées dans les domaines des technologies de l’information et de la communication ainsi que de l’environnement. Elle possède aussi Trois centres de recherche et 110 enseignants-chercheurs qui conduisent une recherche sur les contrats industriels, dans les domaines des matériaux de grande diffusion et de l’environnement et de la gestion des systèmes complexes.
Créée en 1878, l’École des Mines de Douai est une Grande École d’ingénieurs rattachée au Ministère chargé de l’Industrie. Elle est impliquée au sein de 6 pôles de compétitivité : i-Trans (ferroviaire, pôle à vocation mondiale), Up-Tex (Textile haute performance), MAUD (Matériaux et Applications pour une Utilisation Durable), PICOM (Industries du Commerce), TEAM2 (Ecotechnologies), IAR (Agro-ressources).
Dédiée à la formation d’ingénieurs de haut niveau et à la recherche orientée industrie, la mission de l’Ecole des mines de Saint-Etienne est d’accompagner le développement de ses étudiants et des entreprises au travers d’une large gamme de cursus et de domaines de recherche. Elle évolue dans un contexte international très développé et participe à de nombreux échanges et partenariats universitaires et industriels sur les différents continents.
L’Ecole des mines de Paris forme des ingénieurs et des docteurs ouverts sur tous les champs de recherche. Les origines fondatrices de l'École, liées à l'industrie des mines où se concentraient les connaissances scientifiques de l'époque, ouvrent aujourd'hui, les champs de recherche les plus variés: transport, énergie, mécanique, environnement...
Chiffres clés
- 12 000 étudiants, dont 1600 doctorants ;
- 3500 diplômés, dont plus de 2000 ingénieurs ;
- Plus de 1078 permanents ;
- 2 instituts Carnot ;
- 84 M€ de ressources propres en recherche ;
- Un budget annuel de 155 M€ ;
- Comptabilise 60 M€ de ressources propres ;
Cette association fédérant les 7 établissements des écoles des mines (Albi, Alès, Douai, Nancy, Nantes, Paris, Saint-Etienne), représente :
- 6000 étudiants, dont 16 % d'étrangers
- 30 000 anciens élèves
- 43 laboratoires de recherche
- 1000 enseignants-chercheurs, 1000 doctorants dont 30 % d'étrangers
- 2000 publications et communication par an
- Budget global de 236 M€
- 84 M€ de ressources propres en recherche
- 44 M€ de contrats de recherche industriels
- 250 établissements d'enseignement supérieur partenaires.
Peu connu du grand public, le CGIET se retrouve sous les feux médiatiques en décembre 2010 lorsque Eric Besson alors ministre de l’Industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, adresse une lettre ouverte au conseil pour lui demander si les services de l'Etat peuvent faire interdire l'hébergement de WikiLeaks par la société roubaisienne OVH. Ceci fait suite à l’affaire du Cablegate, autrement dit l’affaire des révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par le site.
Eric Besson justifie cette décision en indiquant que le site a « violé » le secret diplomatique en publiant, depuis le 28 novembre 2010, des centaines de documents confidentiels américains en collaboration avec Le Monde et d’autres grands titres de la presse mondiale. Dans sa lettre, le ministre invoque que « La France ne peut héberger des sites Internet qui violent ainsi le secret des relations diplomatiques et mettent en danger des personnes protégées par le secret diplomatique ». Une polémique s’en est suivie. Plus tard cette même journée, Octave Klaba, fondateur d’OVH rétorque au ministre via un message édité sur le forum de sa société : « C’est au juge d'en décider », et annonce dans la foulée, qu'OVH va saisir le juge des référés « afin qu'il se prononce sur la légalité ou pas de ce site sur le territoire français (...) compte tenu de pressions qui commencent réellement à se faire sentir, même à Roubaix Valley ». Les conclusions du CGIET n’ont jamais été rendues publiques par le gouvernement dont on a soupçonné le silence d’être le signe que le conseil n’avait pas trouvé un angle d’attaque suffisamment pertinent pour entreprendre une quelconque action contre Wikileaks ou OVH qui avait choisit d’héberger un site miroir.
Eric Besson est le ministre de l’Industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, placé sous l'autorité du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, dans le gouvernement dirigé par François Fillon. De sa rencontre avec Nicolas Sarkozy naîtra une collaboration politique qui le mènera au gouvernement actuel après l'élection présidentielle de 2007, dans le camp opposé de sa famille politique d'alors. Il semble aujourd'hui, à la veille du scrutin présidentiel, vouloir mettre un terme à sa carrière politique.
Né le 2 avril 1958 à Marrakech, au Maroc, Eric-Gérard Besson est le fils de Marie-Thérèse Musa, institutrice d'origine libanaise, et de Gérard Besson, officier de l'armée de l'air française et pilote-instructeur au sein de la base aérienne B707. Ce dernier trouve la mort en vol, dans le ciel marocain, quelques mois avant la naissance de son fils. L'actuel ministre, dont le père était issu de la grande bourgeoisie parisienne, vivra au Royaume chérifien jusqu'à l'âge de 17 ans. Il y sera notamment pensionnaire dans un établissement agricole jésuite de Témara, à une trentaine de kilomètres de Rabat, la capitale, avant d'obtenir son baccalauréat au lycée Lyautey de Casablanca.
De retour en France, sa famille s'installe dans le sud-est, à Montélimar. Diplômé de l'Ecole supérieure de commerce de Montpellier puis de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Eric Besson intègre le secteur privé au début des années 1980, notamment Renault Véhicules Industriels ou encore la Fondation Vivendi, dont il a été délégué général jusqu'à l'éviction de Jean-Marie Messier en 2002. Ce dernier, alors que la carrière politique d'Eric Besson s'envole au Parti socialiste (PS), lui présente Nicolas Sarkozy en 2000. La collaboration entre les deux hommes, stratégique pour l'actuel président de la République auquel Eric Besson se ralliera alors au moment de son élection, apportera à ce dernier une notoriété politique soudaine et controversée.
Eric Besson, dont François Hollande fut le professeur alors qu'il était élève à l'IEP, adhère au PS en 1993, à 35 ans. Il y connaît une ascension fulgurante en un peu plus de dix ans. Elu maire de Donzère, dans le département de la Drôme, dès 1995, il est également député PS en 1997 avant d'être réélu à l'Assemblée nationale en 2002. Secrétaire national chargé de l'économie, de l'emploi et des entreprises du bureau national du PS en 2003, il y est nommé deux ans plus tard secrétaire national chargé de l'économie et de la fiscalité.
Ce proche de Lionel Jospin se voit ensuite confier le chiffrage du pacte présidentiel de la candidate PS Ségolène Royal. En désaccord profond avec cette dernière, il démissionne bruyamment de ses fonctions le 14 février 2007, puis quitte le parti de gauche une semaine plus tard. Les raisons de ce geste proviennent notamment de la remise en cause de son évaluation budgétaire tout comme d'attaques personnelles à son égard, émanant de membres de son clan. Il écarte dans la foulée l'hypothèse de se présenter de nouveau aux élections législatives qui ont lieu quelques mois plus tard et se retire du groupe socialiste de la Chambre des députés. Eric Besson se rallie enfin, à la surprise générale, au candidat Nicolas Sarkozy en plein cœur de la campagne présidentielle, après la qualification de ce dernier au second tour de l'élection. Son arrivée-surprise et son ascension au sein de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) suscitent alors beaucoup de réserves auprès des militants et des membres du parti.
Cette nouvelle alliance vaudra au candidat à l'élection suprême de précieux conseils pour combattre sa rivale socialiste d'alors. Eric Besson y gagnera, quelques semaines plus tard, le poste de secrétaire d'État chargé de la Prospective et de l'évaluation des politiques publiques de mai 2007 à juin 2009. Le mouvement des Progressistes voit également le jour sous son impulsion en septembre 2007, courant dont la vocation est de traduire dans les faits l'ouverture à gauche du président en exercice. Eric Besson se voit confier, début 2009, le portefeuille du très controversé ministère de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du co-développement. Il est, avant cela, réélu maire de Donzère en 2008, cette fois-ci sous l'étiquette UMP, dont il rejoint par ailleurs la direction comme secrétaire général adjoint l'année suivante.
Parmi les modifications majeures souhaitées à l'époque par le successeur de Brice Hortefeux figure, entre autres, la révision des dispositions d'information et d'aide juridictionnelle réservées aux étrangers détenus dans les centres de rétention administrative. Pour ces derniers, ouverts au seul Comité inter mouvements auprès des évacués (CIMADE), association d'entraide régie par la loi de 1901, le ministre souhaite introduire le service d'autres associations. La tactique qu'utilise Eric Besson pour y parvenir, avant que ne soit cassée en référé l'attribution de l'appel d'offre aux associations retenues, vaut entre autres au ministre de voir son procédé qualifié de "méthode de voyou" par le président de la CIMADE au moment des faits.
La polémique que suscite ce ministère, notamment en raison de l'association des termes "identité nationale" et "immigration" accusés de banaliser le racisme, accélère probablement sa disparition. Cela permet à Eric Besson de retrouver, fin 2010, la sphère économique au sein de l'actuel ministère de l’Industrie, de l’énergie et de l’économie numérique. Cette dernière attribution répond ainsi à une demande des acteurs numériques, désireux d'une plus grande centralisation des sphères de décision liées à leur activité. D'autres voix dénoncent en revanche le manque d'expérience du ministre en ce domaine, ainsi qu'une volonté gouvernementale d'aboutir à un assouplissement des contraintes liées aux droits d'auteur. L'actuel ministre avait par exemple voté contre la loi du 1er août 2006 relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information, alors qu'il était encore membre du PS.
Eric Besson semble aujourd'hui vouloir quitter le monde politique, du moins au niveau national, probablement au lendemain de l'élection présidentielle de 2012. Passionné de football, il pourrait faire de cette discipline sportive son prochain centre d'intérêt professionnel.
Souvent qualifié d'orgueilleux, Eric Besson, homme aux opinions parfois tranchées, semble toutefois faire preuve d'une personnalité assez complexe, à l'instar de son rapport aux camps politiques français de droite comme de gauche. Elevé dans une famille méditerranéenne ancrée à droite et désireuse de reconnaissance sociale, éduqué suivant des principes conservateurs, il affiche une préférence pour le mode de commandement des entreprises, à ses yeux structuré, hiérarchisé et clairement guidé. Considéré sur le long terme, Eric Besson semble être davantage mû par un égocentrisme assumé que par un attachement ancré à l'égard de son camp politique du moment.
Eric Besson affiche un goût prononcé pour le sport, notamment à l'égard du tennis, de la course automobile et, plus particulièrement, du football. Il semblerait intéressé par la direction d'un club français s'il confirmait son choix de s'éloigner de la scène politique nationale, information néanmoins démentie à ce jour. Eric Besson a également co-publié avec Marie-Christine Zanni, en 1987, un livre dédié à Arnaud de Rosnay, photographe, sportif et aventurier disparu tragiquement en 1984 alors qu'il traversait le détroit de Formose en planche à voile.
Se basant sur les termes du décret du 31 mai 2007, Nicolas Sarkozy charge Eric Besson, alors ministre de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du co-développement, de mener un débat sur l'identité nationale en novembre 2009. Fortement condamnée sur le principe, cette table ronde à l'échelle du territoire est accusée d'encourager la stigmatisation des étrangers et les dérapages verbaux, y compris de la part de dirigeants politiques de premier rang. Le débat se conclura finalement par la prise de quelques mesures gouvernementales symboliques.
A la fin de la même année, Eric Besson convole en secondes noces avec une femme de nationalité tunisienne. Ses détracteurs ne manquent pas de pointer la contradiction entre le fondement identitaire du débat mené et le choix affectif du ministre, relevant pourtant de sa stricte vie privée.
Eric Besson apprend rapidement à faire parler de lui. Dès 1982, année où il échoue au concours d'entrée de l'Ecole nationale d'administration (ENA), il se fait remarquer par son futur employeur, Renault Véhicules Industriels, après avoir acheté un tiers de page du quotidien Le Monde . Il y proclame notamment : " J'ai échoué à l'ENA" ou encore "Je ne crois pas que l'Etat soit le seul à satisfaire l'intérêt général". Dans un autre registre, il affirme publiquement en février 2010, à propos de rumeurs traitant d'une probable conversion à l'islam, religion de sa future épouse d'alors : "Je déplore d'avoir à démentir une conversion à une religion pour laquelle j'ai par ailleurs du respect, je suis très attaché au caractère laïc de notre république". Bien que réfutée par ses soins, l'hypothèse d'un renoncement à la religion catholique place Eric Besson dans une position embarrassante, quelques semaines seulement après la fin du débat sur l'identité nationale, à propos de laquelle l'Etat avait démontré peu d'inclination pour la diversité culturelle.
Eric Besson et Sylvie Brunel ont été mariés pendant 26 ans, de 1983 à 2009. De leur union naissent trois enfants : Alexandra, Guillaume et Marianne. Agrégée en économie et écrivain, son ancienne épouse, également docteur en économie et éleveur de chevaux, a notamment dirigé l'association Action contre la faim. Leur fille aînée, née en 1989, a pour sa part publié plusieurs ouvrages sous le pseudonyme d'Ariane Fornia. De près de trente ans sa cadette, Yasmine Tordjman est la seconde femme d'Eric Besson depuis le 12 septembre 2010.
Le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) est une institution française créée par décret le 16 janvier 2009. Il rassemble les précédents Conseil général des mines et Conseil général des technologies de l'information et en reprend les missions. Il est placé sous l’autorité directe du ministre de l’Economie qui le préside, et des ministres chargés de l'Industrie et des communications électroniques. Il exerce, par ailleurs, des missions permanentes d’inspection - coordonnées par un comité de l’inspection - auprès de services déconcentrés et d’établissements publics placés sous tutelle des ministres chargés de l’économie, de l’industrie et des communications électroniques, mais également des ministres à la disposition desquels il est mis. Le CGIET est compétent dans les domaines du développement économique et industriel, dans celui des technologies de l'information, communications électroniques, informatique, techniques audiovisuelles, espace et secteur postal, et dans le domaine de l’énergie, ressources minières et minérales et utilisation du sous-sol.
C’est lors du conseil de modernisation des politiques publiques d’avril 2008 qu’il a été décidé de fusionner les corps des ingénieurs des mines et des télécommunications en un corps unique et interministériel de cadres supérieurs à culture scientifique et économique de haut niveau et à forte ouverture internationale. Ceci pour permettre au pays de mieux anticiper et d’accompagner les importantes mutations économiques et industrielles qui s’annoncent dans les années à venir. Fusion qui a pour objectif de permettre au ministère de l’économie de l’industrie et de l’emploi (MEIE) et aux autres ministères concernés, de disposer d’un vivier unifié et performant de cadres supérieurs à compétence scientifique et technique de haut niveau, capables de maîtriser des enjeux à la fois économiques, industriels et technologiques.
Au final, le CGIET est créé par décret, le premier février 2009 par la fusion du Conseil général des mines, entité administrative française créée par décret impérial créé en 1810, et du Conseil général des technologies de l’information, créé par décret en 1996.
Le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies remplace désormais le Conseil général des technologies de l'information (CGTI). Ce nouveau conseil, aux activités plus larges, « est créé, par la fusion du Conseil général des mines et du Conseil général des technologies de l'information ». Et il est « placé sous l'autorité directe du ministre chargé de l'Economie, qui le préside, et des ministres chargés de l'Industrie et des communications électroniques » .
Ainsi, disparaît, pour renaître aussitôt avec des compétences élargies, le CGTI, « cabinet interne de conseil » en techniques de l’information et des communications du gouvernement, au profit d'une entité plus vaste, plus transversale et aux préoccupations plus larges. Le CGIET conserve ce rôle de « cabinet de conseil » et s'occupe toujours d'informatique, de télécommunications, de techniques audiovisuelles. Mais il a aussi la charge du développement économique, de celui de l'industrie et de l'énergie, des ressources minières et minérales et de l'utilisation du sous-sol.
Peu connu auprès du grand public, le CGIET s’est retrouvé à la « une » des media en décembre 2010, lorsque le ministre français de l'industrie Éric Besson lui a confié la mission d'étudier la possibilité d'interdire à WikiLeaks d'être hébergé chez OVH en France, suite au « Cablegate », autrement dit l’affaire des révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par le site.
Le Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies est placé sous l'autorité directe du ministre chargé de l'Economie, qui le préside, et des ministres chargés de l'Industrie et des communications électroniques.
Mais il est aussi à la disposition des ministres chargés des domaines et activités qui relèvent de sa compétence. Fort de quelque 50 membres, il reprend les compétences antérieurement dévolues au CGM et au CGTI et s’organise en quatre sections : « Technologies et société », « Innovation, compétitivité et modernisation » « Régulation et ressources », « Sécurité et risques ».
Il exerce, par ailleurs, des missions permanentes d’inspection - coordonnées par un comité de l’inspection - auprès de services déconcentrés et d’établissements publics placés sous tutelle des ministres chargés de l’économie, de l’industrie et des communications électroniques, mais également des ministres à la disposition desquels il est mis.
Il peut aussi, avec l’accord des ministres intéressés, procéder à une mission sollicitée par une collectivité territoriale, l’Union européenne, une organisation internationale ou même par un État étranger. Ses missions l’amènent aussi à évaluer les politiques publiques dans les domaines relevant de ses compétences et il évalue de la même façon, les actions des organismes qui mettent en œuvre ces politiques publiques. Ses moyens d’actions sont nombreux et le CGIET peut recourir à des enquêtes, des études ou des missions en France et à l’étranger. De même, il peut prendre l’initiative de présenter aux ministres intéressés toutes propositions et recommandations, notamment en matière de progrès et de diffusion des connaissances et techniques ainsi que de normalisation.
Enfin, le nouveau CGIET assure, dans la continuité des conseils généraux qu’il remplace, la gestion du corps des mines, la publication des Annales des mines ainsi que la tutelle des six écoles des mines et de l’Institut Telecom.
Le CGIET est compétent dans les domaines suivants :
Ses missions récentes l’ont amené par exemple, à s’occuper du développement des écoindustries par la simplification de l’environnement législatif et réglementaire pour la compétitivité des entreprises industrielles basées en France ou encore par le biais d’une étude sur « La voiture de demain : carburants et électricité » en collaboration avec le Centre d’Analyse Stratégique (CAS)
Ses missions récentes l’ont amené par exemple, à mener dans ces domaines, l’étude annuelle du CREDOC, avec l’ARCEP, sur la diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française mais aussi à mener une réflexion sur la politique spatiale européenne.
Dans ces domaines, ses missions récentes l’ont par exemple amené à s’occuper de la limitation de l’impact des évènements climatiques majeurs sur le fonctionnement des réseaux de distribution de l’électricité ou encore des perspectives pour la régulation et le développement de l’énergie photovoltaïque en France en collaboration avec
l’Inspection générale des finances.
Les écoles sous la tutelle du CGIET
En février 2009, le Corps des Mines a fusionné avec le Corps des Télécommunications, pour donner naissance à un nouveau corps d'ingénieurs baptisé «Corps des Mines». Le cycle du Corps des Mines est ainsi destiné à former des hauts fonctionnaires, ayant acquis au préalable une solide formation scientifique et technique. À l'issue de la formation, les ingénieurs se voient confier dans l'administration des responsabilités de nature technique et économique, en matière de développement économique, de gestion des technologies de l'information et de la communication, de sécurité industrielle et technologique, de protection de l'environnement, ou encore de sûreté nucléaire. Ces ingénieurs sont formés dans les écoles suivantes :
L’Institut Télécom est en charge de former des ingénieurs dans les domaines des télécommunications et des technologies de l'information.
L’Ecole des Mines d'Albi-Carmaux a comme objectif principal de former des ingénieurs généralistes maîtrisant une double culture « innovation et développement durable » répondant aux besoins de l'industrie et des services.
Elle propose son enseignement en formation initiale sous statut d'étudiant, mais aussi sous statut d'apprenti, ou en formation continue ou par VAE.
L’École des Mines de Nantes forme les ingénieurs et chercheurs que réclame l’industrie. En relation étroite avec les entreprises, elle développe des cursus de formation qui répondent à leurs besoins.
L’école des Mines d'Alès a développé une méthode pédagogique pour former des ingénieurs généralistes qui deviendront des «ingénieurs-entrepreneurs ». Elle dispense également des formations spécialisées dans les domaines des technologies de l’information et de la communication ainsi que de l’environnement. Elle possède aussi Trois centres de recherche et 110 enseignants-chercheurs qui conduisent une recherche sur les contrats industriels, dans les domaines des matériaux de grande diffusion et de l’environnement et de la gestion des systèmes complexes.
Créée en 1878, l’École des Mines de Douai est une Grande École d’ingénieurs rattachée au Ministère chargé de l’Industrie. Elle est impliquée au sein de 6 pôles de compétitivité : i-Trans (ferroviaire, pôle à vocation mondiale), Up-Tex (Textile haute performance), MAUD (Matériaux et Applications pour une Utilisation Durable), PICOM (Industries du Commerce), TEAM2 (Ecotechnologies), IAR (Agro-ressources).
Dédiée à la formation d’ingénieurs de haut niveau et à la recherche orientée industrie, la mission de l’Ecole des mines de Saint-Etienne est d’accompagner le développement de ses étudiants et des entreprises au travers d’une large gamme de cursus et de domaines de recherche. Elle évolue dans un contexte international très développé et participe à de nombreux échanges et partenariats universitaires et industriels sur les différents continents.
L’Ecole des mines de Paris forme des ingénieurs et des docteurs ouverts sur tous les champs de recherche. Les origines fondatrices de l'École, liées à l'industrie des mines où se concentraient les connaissances scientifiques de l'époque, ouvrent aujourd'hui, les champs de recherche les plus variés: transport, énergie, mécanique, environnement...
Chiffres clés
- 12 000 étudiants, dont 1600 doctorants ;
- 3500 diplômés, dont plus de 2000 ingénieurs ;
- Plus de 1078 permanents ;
- 2 instituts Carnot ;
- 84 M€ de ressources propres en recherche ;
- Un budget annuel de 155 M€ ;
- Comptabilise 60 M€ de ressources propres ;
Cette association fédérant les 7 établissements des écoles des mines (Albi, Alès, Douai, Nancy, Nantes, Paris, Saint-Etienne), représente :
- 6000 étudiants, dont 16 % d'étrangers
- 30 000 anciens élèves
- 43 laboratoires de recherche
- 1000 enseignants-chercheurs, 1000 doctorants dont 30 % d'étrangers
- 2000 publications et communication par an
- Budget global de 236 M€
- 84 M€ de ressources propres en recherche
- 44 M€ de contrats de recherche industriels
- 250 établissements d'enseignement supérieur partenaires.
Peu connu du grand public, le CGIET se retrouve sous les feux médiatiques en décembre 2010 lorsque Eric Besson alors ministre de l’Industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, adresse une lettre ouverte au conseil pour lui demander si les services de l'Etat peuvent faire interdire l'hébergement de WikiLeaks par la société roubaisienne OVH. Ceci fait suite à l’affaire du Cablegate, autrement dit l’affaire des révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par le site.
Eric Besson justifie cette décision en indiquant que le site a « violé » le secret diplomatique en publiant, depuis le 28 novembre 2010, des centaines de documents confidentiels américains en collaboration avec Le Monde et d’autres grands titres de la presse mondiale. Dans sa lettre, le ministre invoque que « La France ne peut héberger des sites Internet qui violent ainsi le secret des relations diplomatiques et mettent en danger des personnes protégées par le secret diplomatique ». Une polémique s’en est suivie. Plus tard cette même journée, Octave Klaba, fondateur d’OVH rétorque au ministre via un message édité sur le forum de sa société : « C’est au juge d'en décider », et annonce dans la foulée, qu'OVH va saisir le juge des référés « afin qu'il se prononce sur la légalité ou pas de ce site sur le territoire français (...) compte tenu de pressions qui commencent réellement à se faire sentir, même à Roubaix Valley ». Les conclusions du CGIET n’ont jamais été rendues publiques par le gouvernement dont on a soupçonné le silence d’être le signe que le conseil n’avait pas trouvé un angle d’attaque suffisamment pertinent pour entreprendre une quelconque action contre Wikileaks ou OVH qui avait choisit d’héberger un site miroir.
Eric Besson est le ministre de l’Industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, placé sous l'autorité du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, dans le gouvernement dirigé par François Fillon. De sa rencontre avec Nicolas Sarkozy naîtra une collaboration politique qui le mènera au gouvernement actuel après l'élection présidentielle de 2007, dans le camp opposé de sa famille politique d'alors. Il semble aujourd'hui, à la veille du scrutin présidentiel, vouloir mettre un terme à sa carrière politique.
Né le 2 avril 1958 à Marrakech, au Maroc, Eric-Gérard Besson est le fils de Marie-Thérèse Musa, institutrice d'origine libanaise, et de Gérard Besson, officier de l'armée de l'air française et pilote-instructeur au sein de la base aérienne B707. Ce dernier trouve la mort en vol, dans le ciel marocain, quelques mois avant la naissance de son fils. L'actuel ministre, dont le père était issu de la grande bourgeoisie parisienne, vivra au Royaume chérifien jusqu'à l'âge de 17 ans. Il y sera notamment pensionnaire dans un établissement agricole jésuite de Témara, à une trentaine de kilomètres de Rabat, la capitale, avant d'obtenir son baccalauréat au lycée Lyautey de Casablanca.
De retour en France, sa famille s'installe dans le sud-est, à Montélimar. Diplômé de l'Ecole supérieure de commerce de Montpellier puis de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Eric Besson intègre le secteur privé au début des années 1980, notamment Renault Véhicules Industriels ou encore la Fondation Vivendi, dont il a été délégué général jusqu'à l'éviction de Jean-Marie Messier en 2002. Ce dernier, alors que la carrière politique d'Eric Besson s'envole au Parti socialiste (PS), lui présente Nicolas Sarkozy en 2000. La collaboration entre les deux hommes, stratégique pour l'actuel président de la République auquel Eric Besson se ralliera alors au moment de son élection, apportera à ce dernier une notoriété politique soudaine et controversée.
Eric Besson, dont François Hollande fut le professeur alors qu'il était élève à l'IEP, adhère au PS en 1993, à 35 ans. Il y connaît une ascension fulgurante en un peu plus de dix ans. Elu maire de Donzère, dans le département de la Drôme, dès 1995, il est également député PS en 1997 avant d'être réélu à l'Assemblée nationale en 2002. Secrétaire national chargé de l'économie, de l'emploi et des entreprises du bureau national du PS en 2003, il y est nommé deux ans plus tard secrétaire national chargé de l'économie et de la fiscalité.
Ce proche de Lionel Jospin se voit ensuite confier le chiffrage du pacte présidentiel de la candidate PS Ségolène Royal. En désaccord profond avec cette dernière, il démissionne bruyamment de ses fonctions le 14 février 2007, puis quitte le parti de gauche une semaine plus tard. Les raisons de ce geste proviennent notamment de la remise en cause de son évaluation budgétaire tout comme d'attaques personnelles à son égard, émanant de membres de son clan. Il écarte dans la foulée l'hypothèse de se présenter de nouveau aux élections législatives qui ont lieu quelques mois plus tard et se retire du groupe socialiste de la Chambre des députés. Eric Besson se rallie enfin, à la surprise générale, au candidat Nicolas Sarkozy en plein cœur de la campagne présidentielle, après la qualification de ce dernier au second tour de l'élection. Son arrivée-surprise et son ascension au sein de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) suscitent alors beaucoup de réserves auprès des militants et des membres du parti.
Cette nouvelle alliance vaudra au candidat à l'élection suprême de précieux conseils pour combattre sa rivale socialiste d'alors. Eric Besson y gagnera, quelques semaines plus tard, le poste de secrétaire d'État chargé de la Prospective et de l'évaluation des politiques publiques de mai 2007 à juin 2009. Le mouvement des Progressistes voit également le jour sous son impulsion en septembre 2007, courant dont la vocation est de traduire dans les faits l'ouverture à gauche du président en exercice. Eric Besson se voit confier, début 2009, le portefeuille du très controversé ministère de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du co-développement. Il est, avant cela, réélu maire de Donzère en 2008, cette fois-ci sous l'étiquette UMP, dont il rejoint par ailleurs la direction comme secrétaire général adjoint l'année suivante.
Parmi les modifications majeures souhaitées à l'époque par le successeur de Brice Hortefeux figure, entre autres, la révision des dispositions d'information et d'aide juridictionnelle réservées aux étrangers détenus dans les centres de rétention administrative. Pour ces derniers, ouverts au seul Comité inter mouvements auprès des évacués (CIMADE), association d'entraide régie par la loi de 1901, le ministre souhaite introduire le service d'autres associations. La tactique qu'utilise Eric Besson pour y parvenir, avant que ne soit cassée en référé l'attribution de l'appel d'offre aux associations retenues, vaut entre autres au ministre de voir son procédé qualifié de "méthode de voyou" par le président de la CIMADE au moment des faits.
La polémique que suscite ce ministère, notamment en raison de l'association des termes "identité nationale" et "immigration" accusés de banaliser le racisme, accélère probablement sa disparition. Cela permet à Eric Besson de retrouver, fin 2010, la sphère économique au sein de l'actuel ministère de l’Industrie, de l’énergie et de l’économie numérique. Cette dernière attribution répond ainsi à une demande des acteurs numériques, désireux d'une plus grande centralisation des sphères de décision liées à leur activité. D'autres voix dénoncent en revanche le manque d'expérience du ministre en ce domaine, ainsi qu'une volonté gouvernementale d'aboutir à un assouplissement des contraintes liées aux droits d'auteur. L'actuel ministre avait par exemple voté contre la loi du 1er août 2006 relative au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information, alors qu'il était encore membre du PS.
Eric Besson semble aujourd'hui vouloir quitter le monde politique, du moins au niveau national, probablement au lendemain de l'élection présidentielle de 2012. Passionné de football, il pourrait faire de cette discipline sportive son prochain centre d'intérêt professionnel.
Souvent qualifié d'orgueilleux, Eric Besson, homme aux opinions parfois tranchées, semble toutefois faire preuve d'une personnalité assez complexe, à l'instar de son rapport aux camps politiques français de droite comme de gauche. Elevé dans une famille méditerranéenne ancrée à droite et désireuse de reconnaissance sociale, éduqué suivant des principes conservateurs, il affiche une préférence pour le mode de commandement des entreprises, à ses yeux structuré, hiérarchisé et clairement guidé. Considéré sur le long terme, Eric Besson semble être davantage mû par un égocentrisme assumé que par un attachement ancré à l'égard de son camp politique du moment.
Eric Besson affiche un goût prononcé pour le sport, notamment à l'égard du tennis, de la course automobile et, plus particulièrement, du football. Il semblerait intéressé par la direction d'un club français s'il confirmait son choix de s'éloigner de la scène politique nationale, information néanmoins démentie à ce jour. Eric Besson a également co-publié avec Marie-Christine Zanni, en 1987, un livre dédié à Arnaud de Rosnay, photographe, sportif et aventurier disparu tragiquement en 1984 alors qu'il traversait le détroit de Formose en planche à voile.
Se basant sur les termes du décret du 31 mai 2007, Nicolas Sarkozy charge Eric Besson, alors ministre de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du co-développement, de mener un débat sur l'identité nationale en novembre 2009. Fortement condamnée sur le principe, cette table ronde à l'échelle du territoire est accusée d'encourager la stigmatisation des étrangers et les dérapages verbaux, y compris de la part de dirigeants politiques de premier rang. Le débat se conclura finalement par la prise de quelques mesures gouvernementales symboliques.
A la fin de la même année, Eric Besson convole en secondes noces avec une femme de nationalité tunisienne. Ses détracteurs ne manquent pas de pointer la contradiction entre le fondement identitaire du débat mené et le choix affectif du ministre, relevant pourtant de sa stricte vie privée.
Eric Besson apprend rapidement à faire parler de lui. Dès 1982, année où il échoue au concours d'entrée de l'Ecole nationale d'administration (ENA), il se fait remarquer par son futur employeur, Renault Véhicules Industriels, après avoir acheté un tiers de page du quotidien Le Monde . Il y proclame notamment : " J'ai échoué à l'ENA" ou encore "Je ne crois pas que l'Etat soit le seul à satisfaire l'intérêt général". Dans un autre registre, il affirme publiquement en février 2010, à propos de rumeurs traitant d'une probable conversion à l'islam, religion de sa future épouse d'alors : "Je déplore d'avoir à démentir une conversion à une religion pour laquelle j'ai par ailleurs du respect, je suis très attaché au caractère laïc de notre république". Bien que réfutée par ses soins, l'hypothèse d'un renoncement à la religion catholique place Eric Besson dans une position embarrassante, quelques semaines seulement après la fin du débat sur l'identité nationale, à propos de laquelle l'Etat avait démontré peu d'inclination pour la diversité culturelle.
Eric Besson et Sylvie Brunel ont été mariés pendant 26 ans, de 1983 à 2009. De leur union naissent trois enfants : Alexandra, Guillaume et Marianne. Agrégée en économie et écrivain, son ancienne épouse, également docteur en économie et éleveur de chevaux, a notamment dirigé l'association Action contre la faim. Leur fille aînée, née en 1989, a pour sa part publié plusieurs ouvrages sous le pseudonyme d'Ariane Fornia. De près de trente ans sa cadette, Yasmine Tordjman est la seconde femme d'Eric Besson depuis le 12 septembre 2010.