Placé sous la tutelle du Quai d’Orsay, le secrétaire d’Etat des Français de l’étranger est chargé d’assister le ministre des Affaires étrangères et européennes pour toutes les questions relatives aux Français vivant à l’étranger. C’est la première fois que les expatriés ont un « ministère » pour eux tout seuls.
Créé à la suite du remaniement ministériel du 29 juin 2011, ce nouveau poste avait immédiatement suscité la polémique. Pour certains commentateurs, notamment sur les sites des Français de l’étranger, le secrétariat d’Etat, attribué au très apprécié David Douillet, ne visait qu’à permettre à l’ancien judoka de courtiser les 2 millions de Français qui voteront pour la première fois en 2012 pour leurs onze « députés » de l’étranger et pour l’élection présidentielle.
Trois mois plus tard, Edouard Courtial a repris les fonctions de M. Douillet, qui a rejoint le ministère des Sports.
D’après le décret du 26 juillet 2011 relatif aux attributions du secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger, ce dernier « remplit toute mission et assure le suivi de tout dossier que lui confie le ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et européennes, auprès duquel il est délégué. Il assiste le ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et européennes, et connaît des affaires relatives aux Français de l’étranger qu’il lui confie ». Il dispose notamment de la Direction des Français de l’étranger et de l’administration consulaire pour l’exercice des ses prérogatives.
Tout comme le secrétaire d’Etat des Affaires européennes, appelé ministre chargé des Affaires européennes depuis 2010, le secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger est une sorte de vice-ministre qui sert à décharger le chef de la diplomatie de certaines taches chronophages, voire ingrates dans son domaine de compétence, les Français installés à l’étrangers.
Cependant, l’exact périmètre de ses attributions reste assez flou pour le grand public… ainsi que pour le titulaire lui-même. « Il s’agit de s’occuper des deux millions de Français qui vivent à l’étranger, entre autres. C’est une frange très importante de la population française. Un Français à l’étranger, c’est quelque part un ambassadeur de la France. (...) On se doit de le protéger, de l’écouter et de faire en sorte qu’il puisse évoluer dans les meilleures conditions, » a tenté d’expliquer au micro d’Europe 1, le premier titulaire de ce poste, David Douillet, au lendemain de sa nomination en juin 2011.
Interrogé quelques jours plus tard par le Télégramme pour savoir si les dossiers des otages et des détenus, comme Florence Cassez au Mexique, faisait partie de ses prérogatives, le secrétaire d’Etat n’a pas été en mesure de répondre.
Mais quelques mois plus tard, son successeur Edouard Courtial a tout de même réussi à donner un peu plus de précisions : « je m’efforce de trouver toutes les solutions possibles pour répondre à leurs préoccupations (les expatriés), qu’il s’agisse de sécurité, de protection sociale, de scolarité ou de simplification administrative. Il est bien évident que mon champ d’activité ne s’arrête pas là. Nous devons veiller au bon déroulement des élections à venir, pour que cela se passe dans un esprit républicain, aussi bien à l’étranger qu’en France et que le fait d’être expatrié ne soit pas un obstacle à l’expression du suffrage universel. Comme le ministre de l’Intérieur le fait en France, je suis chargé par le Président de la République, par le Premier Ministre, par le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et européennes de veiller à la bonne organisation de ces élections. Je le fais donc avec toute une équipe : l’administration centrale, les ambassadeurs, les chefs de postes consulaires,» a-t-il déclaré au petitjournal.com.
« J’ai dit d’emblée que, sous l’autorité d’Alain Juppé, mon action se situerait dans un cadre interministériel, car les questions qui intéressent les Français de l’étranger relèvent de domaines très différents. Au sein de ce cadre interministériel, je servirai de point d’entrée, de guichet unique, pour nos compatriotes concernés. Pour ce faire, je m’appuierai aussi bien sur les structures centrales que sur le réseau des postes consulaires (…) Mes priorités sont à la fois simples et ambitieuses : rechercher tous les moyens pour faciliter et simplifier la vie des Français à l’étranger aussi bien dans leurs relations avec l’administration consulaire que dans leurs relations avec les autorités de leur pays de résidence,» a-t-il ajouté.
Mais de nombreux observateurs politiques, comme le journaliste, écrivain et blogueur Hugues Serraf, s’interrogent sur l’utilité de ce poste. « Secrétaire d’État aux Français de l’étranger, de l’avis général, c’est un job qui ne sert strictement à rien. Même le champion de judo en convient lorsqu’on le pousse un peu, tapotant nerveusement sa carte Frequent Flyer Air France : on se promène à travers le monde, on rencontre des compatriotes, on bavarde gentiment avec eux, on leur demande s’il fait ce temps toute l’année ou si c’est juste en ce moment et, en prenant congé, on leur rappelle qu’il y aura bientôt des élections présidentielles, immédiatement suivies de législatives permettant d’élire onze nouveaux députés hors-sol, » a-t-il écrit en septembre 2011 sur le site d’information Atlantico.
Pour d’autres, au contraire, les dossiers ne manquent pas. Les préoccupations des Français installés à l’étranger, la limitation du nombre des consulats, les difficultés budgétaires des services culturels ou encore les inquiétudes autour du paiement des frais de scolarité dans les lycées français ne sont que quelques-unes des questions auxquelles le secrétaire d’Etat pourrait s’attaquer. Il reste donc à voir si l’actuel titulaire du poste, Edouard Courtial réussira à rendre son rôle indispensable.
Dans un entretien au Télégramme en juillet 2011, le premier titulaire du Secrétariat d’Etat des Français de l’étranger David Douillet a expliqué qu’il n’avait pas de budget particulier. « Comme les autres ministres, Henri de Raincourt pour la Coopération, ou Jean Leonetti, pour les Affaires européennes, il n'y a pas de budget dédié. Ses dépenses seront tirées du budget global du ministère", lui aurait-on dit au Quai d’Orsay.
D’après le site de l’Assemblée des Français de l’étranger, le budget de fonctionnement du Secrétariat d’Etat (y compris les effectifs et les membres du cabinet) relève de l’action « Coordination de l’action diplomatique » du programme du Quai d’Orsay « Action de la France en Europe et dans le monde ». L’emploi du Secrétaire d’Etat relève quant à lui du Programme 151 dédié aux « Français à l’étranger et affaires consulaires ».
La création d’un Secrétariat d’Etat des Français de l’étranger : une instrumentalisation électorale ?
Dès sa création, le poste de secrétaire d’Etat des Français de l’Etranger a été vivement critiqué. Pour de nombreux analystes politiques, ce dernier n’aurait été mis en place que pour une seule raison, préparer au mieux, pour le compte de l’UMP, les législatives de 2012, en séduisant les expatriés français qui éliront pour la première fois en 2012 onze députés hors frontières, sans oublié l’élection présidentielle.
Benoit Hamon, le porte-parole du Parti Socialiste, est allé plus loin dans ses propos. Invité des Grandes Gueules (RMC) le 29 septembre 2011, ce dernier a accusé le gouvernement de détournements de fonds publics dans les circonscriptions des Français de l'étranger pour la campagne électorale. « Ce secrétariat est purement une manoeuvre politique. Ces déplacements n'ont d'autre comme objectif que de faire la campagne des candidats de droite. Le secrétaire n'est qu'un VRP électoral (voyageur représentant placier), c'est déloyale, » ajoutant qu’il allait demander l’intégration de tous les coûts de déplacement du secrétaire d’Etat aux comptes de campagne déposés à l'UMP.
Au-delà de la nature du poste, de nombreux commentateurs se sont également interrogés sur le choix de son premier titulaire, David Douillet, qui n’avait, selon eux, aucune compétence ou expérience requise pour ce type de travail.
« Aurait-il au moins fallu prendre un « Secrétaire d’État » qui eût vécu plusieurs années à l’étranger. Mais cela ne semble pas être apparemment le cas. David Douillet aux Sports, cela se conçoit ; au Commerce, pourquoi pas ! Mais aux « Français de l’étranger », c’est peu crédible. Il n’est pas fait pour ça car il n’est pas l’homme de la situation (…) A-t-il une connaissance des écoles françaises à l’étranger, de la protection sociale des ressortissants expatriés, des questions de rapatriement, de la reconnaissance des diplômes et des formations et plus encore de la délivrance des passeports et autres cartes d’identité aux Français binationaux ou ayant des parents nés hors de France ? Est-il au courant des attributions exactes de « l’Assemblée des Français de l’étranger » et du rôle dévolu à leurs douze sénateurs ? », peut-on lire dans un article de Marianne 2, Le secrétariat d'Etat aux Français de l'étranger, un calcul politicien datant du 3 juillet 2011.
La question est cependant aujourd’hui obsolète puisque trois mois plus tard, M. Douillet a quitté ce poste pour devenir ministre des Sports.
Selon son successeur, Edouard Courtial, le secrétaire d’Etat des Français de l’étranger a toute sa place au gouvernement : « il y a maintenant un membre du gouvernement chargé des Français de l’étranger : « nos compatriotes établis hors de France ont la représentation qui résulte de leur importance dans la Nation, » a-t-il déclaré dans un entretien au petitjournal.com.
Il reste donc à voir ce qu’il adviendra de ce poste après les élections de 2012.
Hélène Conway est née le 13 septembre 1960 en Algérie. Enseignante, conseillère élue à l’Assemblée des français de l’étranger (AFE) et sénatrice depuis le 25 septembre 2011, elle vient d’être nommée ministre déléguée aux Français de l’étranger.
25 ans à l’étranger
Hélène Conway-Mouret est née à Bône, dans le Nord de l'Algérie. Elle est diplômée de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN), à Paris, dont elle est aujourd'hui membre du Conseil d'administration.
Elle connaît bien les Français de l’étranger et les problématiques liées à l’expatriation puisqu’elle a passé vingt-cinq années à l’étranger, principalement en Irlande et au Royaume-Uni.
Universitaire et linguiste, Hélène Conway-Mouret a enseigné pendant plus d’une dizaine d’années avant d’être nommée à la tête du nouveau Département des langues de l’Institut de technologie de Dublin, qu’elle a dirigé pendant près de quinze ans.
Depuis mars 2011, elle représente l’université de Dublin auprès de la société de gestion de projet qui est chargée de construire un nouveau campus pour rassembler les vingt mille étudiants. Jusqu’à sa nomination au gouvernement, Hélène Conway-Mouret dispensait une série de séminaires à l’Institut de Recherche et d’études supérieurs de Tourisme (IREST), à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Engagement soutenu auprès des Français établis hors de France
Très tôt, Hélène Conway-Mouret fait part de son désir et de sa volonté de travailler et de représenter les Français établis hors de France.
« Les questions de nationalité, d’éducation et de protection sociale m’ont fortement motivées à m’engager dans l’associatif citoyen puis en politique », confiait-t-elle en septembre 2011 au magazine français d’information en ligne Lepetitjournal.com (http://www.lepetitjournal.com/contact-tunis/86973-portrait-rencontre-avec-la-senatrice-helene-conway-mouret.html).
En 1997, elle concrétise son engagement en politique en adhérant au Parti socialiste, puis en créant une section socialiste à Dublin, dont elle sera la secrétaire de section pendant 7 ans.
Parallèlement, Hélène Conway-Mouret a créé une section Français du Monde/Association Démocratique des Français à l’Etranger (FDM/ADFE) chargée de défendre les intérêts des Français résidant hors de France, dont elle a été présidente de 1997 à 2011.
Elle a également été, pendant six ans, membre du Bureau fédéral de la Fédération des Français de l’étranger du Parti socialiste. Lors de son premier mandat, elle était chargée du secteur Education ; puis de la culture et de l’audiovisuel au cours de son second mandat.
En 2000, Hélène Conway-Mouret poursuit son engagement auprès des Français vivants hors de France en étant élue à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE).
Elle est réélue en 2006 et préside au cours de son second mandat la sous-commission pour l’emploi et la formation professionnelle et la commission temporaire pour la formation professionnelle.
Sénatrice des Français de l’étranger
Le 25 septembre 2011, Hélène Conway-Mouret se présente aux élections sénatoriales des Français de l’étranger et remporte un siège.
La nouvelle sénatrice est alors désignée Secrétaire de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées. Elle est également membre de la délégation aux Droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, ainsi que présidente du groupe d’amitié France-Canada.
« Femme de terrain », comme elle se définit sur son blog, Hélène Conway-Mouret assume son rôle avec beaucoup de plaisir. (http://www.helene-conway.com/)
Ses orientations politiques
Hélène Conway-Mouret a adhéré au Parti socialiste en 1997 avant de créer la section socialiste à Dublin.
Très tôt, elle a apporté son soutien à François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012 et a multiplié les voyages et les meetings à l’étranger en faveur du candidat.
Autres engagements
Hélène Conway-Mouret est membre du Conseil d’administration de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) et du Conseil d’administration de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’étranger (AEFE).
Synthèse de ses fonctions politiques
-Depuis 1997 : Membre du Parti socialiste avant de créer la section socialiste de Dublin
-De 1997 à 2011 : Présidente des Français du monde/ADFE Irlande
-Depuis 2000 : Elue à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE)
-De 2006 à 2009 : Vice-présidente du groupe Français du monde/ADFE
-Depuis 25 septembre 2011 : Sénateur des Français de l’étranger
Edouard Courtial a été nommé secrétaire d’Etat des Français de l’étranger le 28 septembre 2011, trois mois après la création de ce poste.
Né le 28 juin 1973 à Neuilly sur Seine, M. Courtial poursuit des études en Economie. Il obtient une maitrise en Sciences de Gestion de l’université Paris-Dauphine en 1996, puis un a plus tard un Mastère de l’Ecole Supérieure Economiques et Commerciales (ESSEC), où il finit majeur de sa promotion. En 1999, il devient auditeur financier chez Ernst & Young puis conseiller en stratégie chez Cap Gemini de 2001 à 2002.
Mais le jeune homme est attiré par la politique. Son père Philippe Courtial fut maire d’Agnetz (Oise) de 1989 à 2003 et lui-même s’implique dans la vie politique locale très tôt. Il devient notamment conseiller national de l’UDF en 1994, puis vice président de la nouvelle UDF de 2001 à 2002, avant d’adhérer dès sa fondation à l’UMP.
L’année 2002 marque un tournant dans sa carrière politique. Le 16 juin, il est élu député de l’Oise, arrachant la 7e circonscription à la gauche et devenant le benjamin de l’Assemblée nationale. Il sera réélu dès le premier tour en 2007 avec 51,07% des suffrages.
En septembre 2003, Edouard Courtial est également élu maire de la commune d’Agnetz, succédant alors à son père, décédé avant la fin de son mandat. Il est réélu en 2008. Il s’illustre notamment en développant un projet d’éducation civique qui met en place une « parlement des enfants». Le projet sera présenté à l’Assemblée nationale ainsi qu’au ministère de l’Education.
En 2007, il est choisit pour être le secrétaire national des fédérations UMP avant d’en devenir son Délégué Général, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Depuis janvier 2009, il est aussi Secrétaire Départemental de l’Oise.
En 2008, le député UMP de l’Oise se fait remarquer en dénonçant le mode de versement de l’allocation de rentrée scolaire, l’ARS. Il demande à ce que ce versement soit effectué en bons d’achats et non plus en argent pour éviter que cette allocation ne serve à autre chose que la rentrée scolaire. Il réitère en 2009 puis en 2010 mais, débouté par Nadine Morano, sa demande n’aboutira pas.
En septembre 2009, Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, lui confie l’animation de son club, « les rencontres de Beauveau. » L’idée est de rassembler des membres du gouvernement et des parlementaires pour discuter de façon informelle avec le ministre de l’actualité politique et des grands thèmes de l’intérieur. C’est d’ailleurs dans cette enceinte que M. Hortefeux avait lancé sa proposition de couvre-feu pour les mineurs délinquants de moins de 13 ans.
Un mois plus tard, l‘ancien ministre de l’Intérieur le charge également de faire un rapport sur la sécurité des personnes âgées. Paru en mai 2010, Edouard Courtial y indique que les seniors sont les premières victimes de l’insécurité en France, que ce soit sous forme d’actes physique de violence, d’usage frauduleux de cartes de crédit, de vols par ruse ou d’abus de confiance. Il y déplore le fait qu’aucune enquête nationale sur la sécurité des personnes âgées n’ait encore été menée.
Quelques semaines avant sa nomination au Quai d’Orsay, il intègre la « cellule riposte » de son ami Brice Hortefeux, un groupe d’une douzaine de responsable de l’UMP chargé de valoriser le bilan de Nicolas Sarkozy et de répondre aux attaques de la gauche.
Le 28 septembre 2011, il est nommé secrétaire d’Etat des Français de l’étranger et entre au gouvernement à l’âge de 38 ans. Mais ce choix n’est pas approuvé par tous. Certains observateurs politiques se demandent quels peuvent être les éléments de son CV qui ont poussé Nicolas Sarkozy à le nommer lui plus qu’un autre.
D’autres s’inquiètent du fait qu’en mai 2011, ce proche de Brice Hortefeux ait co-signé, avec le député UMP de Roanne, Yves Nicolin, une proposition de loi visant à introduire la perte de nationalité pour les Français vivant à l’étranger et ne payant pas d’impôts en France.
Il s’est alors expliqué devant l’Assemblée des Français de l’étranger et dans un entretien au petitjournal.com : « Le Secrétaire d’Etat que je suis regrette que le député que j’étais ait signé une telle proposition de loi. Il y a six mois, j’avais voulu, avec des collègues parlementaires, non pas fustiger les Français de l’étranger, mais me pencher sur le cas spécifique de ceux dont la double-nationalité n’est pas le fruit de leur histoire, mais d’une stratégie pour échapper à l’impôt (…) Aujourd’hui, j’ai mis mes actes en parfaite conformité avec ce que j’ai annoncé : je me suis désolidarisé de cette proposition de loi, qui, en tout état de cause, n’a plus aucune actualité, puisque le Président de la République lui-même, a clos la controverse sur la double nationalité. Aujourd’hui cette affaire est derrière moi. »
Mais si ce chapitre là est clos, il lui reste tout de même à faire ses preuves pour le reste.
Placé sous la tutelle du Quai d’Orsay, le secrétaire d’Etat des Français de l’étranger est chargé d’assister le ministre des Affaires étrangères et européennes pour toutes les questions relatives aux Français vivant à l’étranger. C’est la première fois que les expatriés ont un « ministère » pour eux tout seuls.
Créé à la suite du remaniement ministériel du 29 juin 2011, ce nouveau poste avait immédiatement suscité la polémique. Pour certains commentateurs, notamment sur les sites des Français de l’étranger, le secrétariat d’Etat, attribué au très apprécié David Douillet, ne visait qu’à permettre à l’ancien judoka de courtiser les 2 millions de Français qui voteront pour la première fois en 2012 pour leurs onze « députés » de l’étranger et pour l’élection présidentielle.
Trois mois plus tard, Edouard Courtial a repris les fonctions de M. Douillet, qui a rejoint le ministère des Sports.
D’après le décret du 26 juillet 2011 relatif aux attributions du secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger, ce dernier « remplit toute mission et assure le suivi de tout dossier que lui confie le ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et européennes, auprès duquel il est délégué. Il assiste le ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et européennes, et connaît des affaires relatives aux Français de l’étranger qu’il lui confie ». Il dispose notamment de la Direction des Français de l’étranger et de l’administration consulaire pour l’exercice des ses prérogatives.
Tout comme le secrétaire d’Etat des Affaires européennes, appelé ministre chargé des Affaires européennes depuis 2010, le secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger est une sorte de vice-ministre qui sert à décharger le chef de la diplomatie de certaines taches chronophages, voire ingrates dans son domaine de compétence, les Français installés à l’étrangers.
Cependant, l’exact périmètre de ses attributions reste assez flou pour le grand public… ainsi que pour le titulaire lui-même. « Il s’agit de s’occuper des deux millions de Français qui vivent à l’étranger, entre autres. C’est une frange très importante de la population française. Un Français à l’étranger, c’est quelque part un ambassadeur de la France. (...) On se doit de le protéger, de l’écouter et de faire en sorte qu’il puisse évoluer dans les meilleures conditions, » a tenté d’expliquer au micro d’Europe 1, le premier titulaire de ce poste, David Douillet, au lendemain de sa nomination en juin 2011.
Interrogé quelques jours plus tard par le Télégramme pour savoir si les dossiers des otages et des détenus, comme Florence Cassez au Mexique, faisait partie de ses prérogatives, le secrétaire d’Etat n’a pas été en mesure de répondre.
Mais quelques mois plus tard, son successeur Edouard Courtial a tout de même réussi à donner un peu plus de précisions : « je m’efforce de trouver toutes les solutions possibles pour répondre à leurs préoccupations (les expatriés), qu’il s’agisse de sécurité, de protection sociale, de scolarité ou de simplification administrative. Il est bien évident que mon champ d’activité ne s’arrête pas là. Nous devons veiller au bon déroulement des élections à venir, pour que cela se passe dans un esprit républicain, aussi bien à l’étranger qu’en France et que le fait d’être expatrié ne soit pas un obstacle à l’expression du suffrage universel. Comme le ministre de l’Intérieur le fait en France, je suis chargé par le Président de la République, par le Premier Ministre, par le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et européennes de veiller à la bonne organisation de ces élections. Je le fais donc avec toute une équipe : l’administration centrale, les ambassadeurs, les chefs de postes consulaires,» a-t-il déclaré au petitjournal.com.
« J’ai dit d’emblée que, sous l’autorité d’Alain Juppé, mon action se situerait dans un cadre interministériel, car les questions qui intéressent les Français de l’étranger relèvent de domaines très différents. Au sein de ce cadre interministériel, je servirai de point d’entrée, de guichet unique, pour nos compatriotes concernés. Pour ce faire, je m’appuierai aussi bien sur les structures centrales que sur le réseau des postes consulaires (…) Mes priorités sont à la fois simples et ambitieuses : rechercher tous les moyens pour faciliter et simplifier la vie des Français à l’étranger aussi bien dans leurs relations avec l’administration consulaire que dans leurs relations avec les autorités de leur pays de résidence,» a-t-il ajouté.
Mais de nombreux observateurs politiques, comme le journaliste, écrivain et blogueur Hugues Serraf, s’interrogent sur l’utilité de ce poste. « Secrétaire d’État aux Français de l’étranger, de l’avis général, c’est un job qui ne sert strictement à rien. Même le champion de judo en convient lorsqu’on le pousse un peu, tapotant nerveusement sa carte Frequent Flyer Air France : on se promène à travers le monde, on rencontre des compatriotes, on bavarde gentiment avec eux, on leur demande s’il fait ce temps toute l’année ou si c’est juste en ce moment et, en prenant congé, on leur rappelle qu’il y aura bientôt des élections présidentielles, immédiatement suivies de législatives permettant d’élire onze nouveaux députés hors-sol, » a-t-il écrit en septembre 2011 sur le site d’information Atlantico.
Pour d’autres, au contraire, les dossiers ne manquent pas. Les préoccupations des Français installés à l’étranger, la limitation du nombre des consulats, les difficultés budgétaires des services culturels ou encore les inquiétudes autour du paiement des frais de scolarité dans les lycées français ne sont que quelques-unes des questions auxquelles le secrétaire d’Etat pourrait s’attaquer. Il reste donc à voir si l’actuel titulaire du poste, Edouard Courtial réussira à rendre son rôle indispensable.
Dans un entretien au Télégramme en juillet 2011, le premier titulaire du Secrétariat d’Etat des Français de l’étranger David Douillet a expliqué qu’il n’avait pas de budget particulier. « Comme les autres ministres, Henri de Raincourt pour la Coopération, ou Jean Leonetti, pour les Affaires européennes, il n'y a pas de budget dédié. Ses dépenses seront tirées du budget global du ministère", lui aurait-on dit au Quai d’Orsay.
D’après le site de l’Assemblée des Français de l’étranger, le budget de fonctionnement du Secrétariat d’Etat (y compris les effectifs et les membres du cabinet) relève de l’action « Coordination de l’action diplomatique » du programme du Quai d’Orsay « Action de la France en Europe et dans le monde ». L’emploi du Secrétaire d’Etat relève quant à lui du Programme 151 dédié aux « Français à l’étranger et affaires consulaires ».
La création d’un Secrétariat d’Etat des Français de l’étranger : une instrumentalisation électorale ?
Dès sa création, le poste de secrétaire d’Etat des Français de l’Etranger a été vivement critiqué. Pour de nombreux analystes politiques, ce dernier n’aurait été mis en place que pour une seule raison, préparer au mieux, pour le compte de l’UMP, les législatives de 2012, en séduisant les expatriés français qui éliront pour la première fois en 2012 onze députés hors frontières, sans oublié l’élection présidentielle.
Benoit Hamon, le porte-parole du Parti Socialiste, est allé plus loin dans ses propos. Invité des Grandes Gueules (RMC) le 29 septembre 2011, ce dernier a accusé le gouvernement de détournements de fonds publics dans les circonscriptions des Français de l'étranger pour la campagne électorale. « Ce secrétariat est purement une manoeuvre politique. Ces déplacements n'ont d'autre comme objectif que de faire la campagne des candidats de droite. Le secrétaire n'est qu'un VRP électoral (voyageur représentant placier), c'est déloyale, » ajoutant qu’il allait demander l’intégration de tous les coûts de déplacement du secrétaire d’Etat aux comptes de campagne déposés à l'UMP.
Au-delà de la nature du poste, de nombreux commentateurs se sont également interrogés sur le choix de son premier titulaire, David Douillet, qui n’avait, selon eux, aucune compétence ou expérience requise pour ce type de travail.
« Aurait-il au moins fallu prendre un « Secrétaire d’État » qui eût vécu plusieurs années à l’étranger. Mais cela ne semble pas être apparemment le cas. David Douillet aux Sports, cela se conçoit ; au Commerce, pourquoi pas ! Mais aux « Français de l’étranger », c’est peu crédible. Il n’est pas fait pour ça car il n’est pas l’homme de la situation (…) A-t-il une connaissance des écoles françaises à l’étranger, de la protection sociale des ressortissants expatriés, des questions de rapatriement, de la reconnaissance des diplômes et des formations et plus encore de la délivrance des passeports et autres cartes d’identité aux Français binationaux ou ayant des parents nés hors de France ? Est-il au courant des attributions exactes de « l’Assemblée des Français de l’étranger » et du rôle dévolu à leurs douze sénateurs ? », peut-on lire dans un article de Marianne 2, Le secrétariat d'Etat aux Français de l'étranger, un calcul politicien datant du 3 juillet 2011.
La question est cependant aujourd’hui obsolète puisque trois mois plus tard, M. Douillet a quitté ce poste pour devenir ministre des Sports.
Selon son successeur, Edouard Courtial, le secrétaire d’Etat des Français de l’étranger a toute sa place au gouvernement : « il y a maintenant un membre du gouvernement chargé des Français de l’étranger : « nos compatriotes établis hors de France ont la représentation qui résulte de leur importance dans la Nation, » a-t-il déclaré dans un entretien au petitjournal.com.
Il reste donc à voir ce qu’il adviendra de ce poste après les élections de 2012.
Hélène Conway est née le 13 septembre 1960 en Algérie. Enseignante, conseillère élue à l’Assemblée des français de l’étranger (AFE) et sénatrice depuis le 25 septembre 2011, elle vient d’être nommée ministre déléguée aux Français de l’étranger.
25 ans à l’étranger
Hélène Conway-Mouret est née à Bône, dans le Nord de l'Algérie. Elle est diplômée de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN), à Paris, dont elle est aujourd'hui membre du Conseil d'administration.
Elle connaît bien les Français de l’étranger et les problématiques liées à l’expatriation puisqu’elle a passé vingt-cinq années à l’étranger, principalement en Irlande et au Royaume-Uni.
Universitaire et linguiste, Hélène Conway-Mouret a enseigné pendant plus d’une dizaine d’années avant d’être nommée à la tête du nouveau Département des langues de l’Institut de technologie de Dublin, qu’elle a dirigé pendant près de quinze ans.
Depuis mars 2011, elle représente l’université de Dublin auprès de la société de gestion de projet qui est chargée de construire un nouveau campus pour rassembler les vingt mille étudiants. Jusqu’à sa nomination au gouvernement, Hélène Conway-Mouret dispensait une série de séminaires à l’Institut de Recherche et d’études supérieurs de Tourisme (IREST), à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Engagement soutenu auprès des Français établis hors de France
Très tôt, Hélène Conway-Mouret fait part de son désir et de sa volonté de travailler et de représenter les Français établis hors de France.
« Les questions de nationalité, d’éducation et de protection sociale m’ont fortement motivées à m’engager dans l’associatif citoyen puis en politique », confiait-t-elle en septembre 2011 au magazine français d’information en ligne Lepetitjournal.com (http://www.lepetitjournal.com/contact-tunis/86973-portrait-rencontre-avec-la-senatrice-helene-conway-mouret.html).
En 1997, elle concrétise son engagement en politique en adhérant au Parti socialiste, puis en créant une section socialiste à Dublin, dont elle sera la secrétaire de section pendant 7 ans.
Parallèlement, Hélène Conway-Mouret a créé une section Français du Monde/Association Démocratique des Français à l’Etranger (FDM/ADFE) chargée de défendre les intérêts des Français résidant hors de France, dont elle a été présidente de 1997 à 2011.
Elle a également été, pendant six ans, membre du Bureau fédéral de la Fédération des Français de l’étranger du Parti socialiste. Lors de son premier mandat, elle était chargée du secteur Education ; puis de la culture et de l’audiovisuel au cours de son second mandat.
En 2000, Hélène Conway-Mouret poursuit son engagement auprès des Français vivants hors de France en étant élue à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE).
Elle est réélue en 2006 et préside au cours de son second mandat la sous-commission pour l’emploi et la formation professionnelle et la commission temporaire pour la formation professionnelle.
Sénatrice des Français de l’étranger
Le 25 septembre 2011, Hélène Conway-Mouret se présente aux élections sénatoriales des Français de l’étranger et remporte un siège.
La nouvelle sénatrice est alors désignée Secrétaire de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées. Elle est également membre de la délégation aux Droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, ainsi que présidente du groupe d’amitié France-Canada.
« Femme de terrain », comme elle se définit sur son blog, Hélène Conway-Mouret assume son rôle avec beaucoup de plaisir. (http://www.helene-conway.com/)
Ses orientations politiques
Hélène Conway-Mouret a adhéré au Parti socialiste en 1997 avant de créer la section socialiste à Dublin.
Très tôt, elle a apporté son soutien à François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012 et a multiplié les voyages et les meetings à l’étranger en faveur du candidat.
Autres engagements
Hélène Conway-Mouret est membre du Conseil d’administration de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) et du Conseil d’administration de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’étranger (AEFE).
Synthèse de ses fonctions politiques
-Depuis 1997 : Membre du Parti socialiste avant de créer la section socialiste de Dublin
-De 1997 à 2011 : Présidente des Français du monde/ADFE Irlande
-Depuis 2000 : Elue à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE)
-De 2006 à 2009 : Vice-présidente du groupe Français du monde/ADFE
-Depuis 25 septembre 2011 : Sénateur des Français de l’étranger
Edouard Courtial a été nommé secrétaire d’Etat des Français de l’étranger le 28 septembre 2011, trois mois après la création de ce poste.
Né le 28 juin 1973 à Neuilly sur Seine, M. Courtial poursuit des études en Economie. Il obtient une maitrise en Sciences de Gestion de l’université Paris-Dauphine en 1996, puis un a plus tard un Mastère de l’Ecole Supérieure Economiques et Commerciales (ESSEC), où il finit majeur de sa promotion. En 1999, il devient auditeur financier chez Ernst & Young puis conseiller en stratégie chez Cap Gemini de 2001 à 2002.
Mais le jeune homme est attiré par la politique. Son père Philippe Courtial fut maire d’Agnetz (Oise) de 1989 à 2003 et lui-même s’implique dans la vie politique locale très tôt. Il devient notamment conseiller national de l’UDF en 1994, puis vice président de la nouvelle UDF de 2001 à 2002, avant d’adhérer dès sa fondation à l’UMP.
L’année 2002 marque un tournant dans sa carrière politique. Le 16 juin, il est élu député de l’Oise, arrachant la 7e circonscription à la gauche et devenant le benjamin de l’Assemblée nationale. Il sera réélu dès le premier tour en 2007 avec 51,07% des suffrages.
En septembre 2003, Edouard Courtial est également élu maire de la commune d’Agnetz, succédant alors à son père, décédé avant la fin de son mandat. Il est réélu en 2008. Il s’illustre notamment en développant un projet d’éducation civique qui met en place une « parlement des enfants». Le projet sera présenté à l’Assemblée nationale ainsi qu’au ministère de l’Education.
En 2007, il est choisit pour être le secrétaire national des fédérations UMP avant d’en devenir son Délégué Général, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Depuis janvier 2009, il est aussi Secrétaire Départemental de l’Oise.
En 2008, le député UMP de l’Oise se fait remarquer en dénonçant le mode de versement de l’allocation de rentrée scolaire, l’ARS. Il demande à ce que ce versement soit effectué en bons d’achats et non plus en argent pour éviter que cette allocation ne serve à autre chose que la rentrée scolaire. Il réitère en 2009 puis en 2010 mais, débouté par Nadine Morano, sa demande n’aboutira pas.
En septembre 2009, Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, lui confie l’animation de son club, « les rencontres de Beauveau. » L’idée est de rassembler des membres du gouvernement et des parlementaires pour discuter de façon informelle avec le ministre de l’actualité politique et des grands thèmes de l’intérieur. C’est d’ailleurs dans cette enceinte que M. Hortefeux avait lancé sa proposition de couvre-feu pour les mineurs délinquants de moins de 13 ans.
Un mois plus tard, l‘ancien ministre de l’Intérieur le charge également de faire un rapport sur la sécurité des personnes âgées. Paru en mai 2010, Edouard Courtial y indique que les seniors sont les premières victimes de l’insécurité en France, que ce soit sous forme d’actes physique de violence, d’usage frauduleux de cartes de crédit, de vols par ruse ou d’abus de confiance. Il y déplore le fait qu’aucune enquête nationale sur la sécurité des personnes âgées n’ait encore été menée.
Quelques semaines avant sa nomination au Quai d’Orsay, il intègre la « cellule riposte » de son ami Brice Hortefeux, un groupe d’une douzaine de responsable de l’UMP chargé de valoriser le bilan de Nicolas Sarkozy et de répondre aux attaques de la gauche.
Le 28 septembre 2011, il est nommé secrétaire d’Etat des Français de l’étranger et entre au gouvernement à l’âge de 38 ans. Mais ce choix n’est pas approuvé par tous. Certains observateurs politiques se demandent quels peuvent être les éléments de son CV qui ont poussé Nicolas Sarkozy à le nommer lui plus qu’un autre.
D’autres s’inquiètent du fait qu’en mai 2011, ce proche de Brice Hortefeux ait co-signé, avec le député UMP de Roanne, Yves Nicolin, une proposition de loi visant à introduire la perte de nationalité pour les Français vivant à l’étranger et ne payant pas d’impôts en France.
Il s’est alors expliqué devant l’Assemblée des Français de l’étranger et dans un entretien au petitjournal.com : « Le Secrétaire d’Etat que je suis regrette que le député que j’étais ait signé une telle proposition de loi. Il y a six mois, j’avais voulu, avec des collègues parlementaires, non pas fustiger les Français de l’étranger, mais me pencher sur le cas spécifique de ceux dont la double-nationalité n’est pas le fruit de leur histoire, mais d’une stratégie pour échapper à l’impôt (…) Aujourd’hui, j’ai mis mes actes en parfaite conformité avec ce que j’ai annoncé : je me suis désolidarisé de cette proposition de loi, qui, en tout état de cause, n’a plus aucune actualité, puisque le Président de la République lui-même, a clos la controverse sur la double nationalité. Aujourd’hui cette affaire est derrière moi. »
Mais si ce chapitre là est clos, il lui reste tout de même à faire ses preuves pour le reste.