Le décret du 13 Juillet 2010 institue, au sein de l'administration centrale du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, la délégation à l'hébergement et à l'accès au logement.

La DIHAL sera composée de trois entités existantes : le pôle national de lutte contre l'habitat indigne, le chantier national prioritaire pour l'hébergement et l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées et le secrétariat général du comité interministériel pour le développement de l'offre de logement.

Son rôle est de proposer des axes d’action, de coordonner et de suivre la mise en oeuvre des priorités relatives à l’hébergement et l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées.

Le siège de la DIHAL se situe au 78 rue Lecourbe dans le 15^ème arrondissement de Paris.

La création de la délégation en juillet 2010 rentre dans la logique du Grand chantier prioritaire 2008 2012 pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri lancé par le premier ministre François Fillon début 2008.

Six axes sont préconisés par Fillon pour ce grand chantier : offrir des solutions d’hébergement dignes, généraliser la prévention des expulsions locatives, renforcer la lutte contre l’habitat indigne, mobiliser le parc de logements existants, prévenir l’errance à la sortie d’établissements de soins ou de prison et tenir les objectifs du plan de cohésion sociale.

Le poste de délégué général pour l'hébergement et l'accès au logement des personnes sans-abri ou mal logées a été transformé, à la création de la délégation, en poste de délégué interministériel.

La délégation à l'hébergement et à l'accès au logement, en plus de son rôle de coordination, de suivi et d’évaluation, surveille et propose de nouvelles directions d’action grâce à ses ateliers, établies fin 2010.

Chaque mois sont réunis autour d’un thème préalablement défini, universitaires, représentants de l’Etat et du secteur associatif, chercheurs et acteurs de terrain. Ces ateliers de la DIHAL sont l’occasion de faire un point sur les réalisations de la délégation, ses points forts et ses points faibles, ses perspectives d’évolution et d’action.

Des trois entités constituant la DIHAL, l'hébergement et l'accès au logement, la lutte contre l’habitat indigne, le développement de l’offre de logements seront tirés les thèmes de chaque débat. Chaque atelier donne lieu à la création d’un compte-rendu publié dans la lettre électronique de la délégation.

Le premier atelier s’est tenu le 2 décembre 2010 avec comme sujet de discussion « les publics spécifiques à la rue » où ont été évoquées les questions d’évolution de la situation des personnes dans un contexte social instable, et celles de la durée de la prise en charge.

L’atelier du 6 janvier 2011 était consacré au logement des jeunes et celui du 3 février a traité des liens entre logement et santé mentale.

Le 7ème atelier de la délégation à l'hébergement et à l'accès au logement sera organisé le 6 octobre prochain au siège de la délégation et aura pour thème « les personnes sans-abri dans l’espace public des gares, des stations de métro et des aéroports.»

Le 3 novembre 2011 se tiendra le 8^ème atelier de la délégation et abordera le thème de « l’hébergement et l’accès au logement des familles à structure atypique, des travailleurs immigrés vieillissant .» Enfin, le 1^er décembre, le 9ème et dernier atelier de l’année 2011 aura pour thème de débat "le développement d’une offre de logement à coûts maîtrisés."

Afin d’ouvrir les yeux du public à la question du logement en France, la DIHAL organise également des expositions publiques montrant l’œuvre d’artistes, qui, grâce à humour et originalité, apportent une autre vision de la rue.

Ainsi, du 8 novembre au 17 décembre 2010, l’exposition "SDF is beautiful" de Françoise Lejeune et Jean-Michel Rolland a été ouverte au public dans les locaux de la DIHAL. Les deux artistes trouvent en les questions d’isolement et de relations humaines, un intérêt commun.

De même, du 28 mars au 6 mai 2011 s’est tenu l’exposition « Les aventures de Papy SDF » avec des dessins d’Ervé, artiste engagé qui a fait lui même l’expérience de la vie dans la rue. Ses dessins raconte avec humour le quotidien des personnes sans domicile fixe.

La DIHAL considère que « l'art peut être un outil de participation et de reconstruction individuelle mais il peut aussi, parce qu'il agit sur les représentations sociale et les sentiments, faire évoluer le regard que l'on porte sur ces personnes. »

Au sein de la DIHAL se trouve le Pôle national de lutte contre l’habitat indigne créé il y a 10 ans (PNLHI). Ce pôle est présent au niveau départemental. Chacun de ces pôles départementaux a un rôle essentiel, celui de repérer les situations d’habitat indigne, de prendre en charge les démarches et d’accompagner les occupants de ces habitats indignes avec le soutien de partenariats, notamment celui des Parquets qui prennent les mesures nécessaires si les infractions sont avérées (pression auprès des propriétaires, enquêtes, peines de prison, confiscation d’immeubles...)

Le Grand Chantier prioritaire, qui est lié à la délégation à l’hébergement et à l’accès au logement, comporte un important dispositif d’action lié à la santé. Il s’agit notamment de faciliter l’accès aux soins des personnes les plus précaires et d’intégrer les soins dans un parcours personnalisé d’insertion par le logement.

Le Premier ministre François Fillon a annoncé en février 2008 avoir débloqué une enveloppe de 250 millions d’euros pour le Grand chantier prioritaire 2008 2012, -dont la DIHAL fait partie- pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri, « afin de remédier aux tensions budgétaires pour le financement de l’hébergement et d’abonder les crédits pour la résorption de l’habitat indigne ». A cette somme s’ajouteront 60 millions d’euros pour la lutte contre l’habitat indigne.

Un article datant de mai 2011 sur la gazette santé social.fr montre les limites de l’action du SIAO (Service intégré de l’accueil et de l’orientation), un dossier dont Alain Régnier, délégué interministériel pour l'hébergement et l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées (DIHAL), est en charge.  S’il a souligné les chiffres positifs de la création de places d'hébergement gérées par l'Etat, qui est passée de 55 000 places en 2005 à 114 000 en 2011, il a cependant admis qu’un doute demeurait quant au sort réservé aux personnes sans-papiers, qui, à cause de leur statut instable, « ne peuvent pas bénéficier d¹une solution de logement pérenne. »