L’analyse de Mathieu Plane a de quoi faire grincer des dents à Bercy. Dans une note publiée sur le blog de l’Office français des conjonctures économiques (OFCE), l’économiste a cherché à connaître l’efficacité du « crédit d’impôt compétitivité emploi » (CICE). Mise en place suite à la remise au Premier ministre du Rapport Gallois sur le pacte pour la compétitivité de l’industrie française, la mesure est destinée à booster la croissance en diminuant les charges des entreprises sur les bas salaires. Selon le site internet de l’administration française, la baisse doit être de 4% des rémunérations brutes des employés touchant jusqu’à 2,5 fois le SMIC pour l’année 2013, 6% à partir de 2014.
Suite à cette étude de l’OFCE, Mathieu Plane estime que le CICE pourrait « permettre de créer, cinq ans après sa mise en place, environ 150.000 emplois, faisant baisser le chômage de 0,6 points. » Avant d’ajouter : « Il générerait un gain de croissance de 0,1 point de PIB en 2018. »
Mais l’économiste va plus loin. Selon lui, « le CICE devrait représenter 10 milliards d’euros sur la base de l’exercice 2013, 15 milliards en 2014 et 20 milliards d’euros à partir de 2015. » Un gros manque à gagner pour l’Etat, qui serait compensé pour moitié par des économies sur les dépenses publiques, et pour moitié par d’autres recettes fiscales. Ont été évoquées une hausse de la TVA à partir de janvier 2014 et une hausse de la fiscalité écologique.
Violaine Badie