A la recherche de compétitivité à Florange…

vendredi 27 septembre 2013
AP

Florange… ce n’est pas fini… C’est un peu ce qu’est venu dire le chef de l’Etat d’une façon très solennelle et preuves à l’appui aux salariés meurtris par l’arrêt des Hauts-Fourneaux sur le site lorrain en avril dernier. Fermeture qui a touché 629 des quelque 2 500 salariés du site. Ce retour à Florange a commencé sur des chapeaux de roues pour François Hollande décidemment mal aimé. Le président  a été accueilli comme prévu, par la colère de quelques dizaines de manifestants réunis par la CGT, qui s’est traduite par moult sifflements et invectives. On se souvient qu’en avril FO avait déposé devant l'usine une stèle dénonçant la « trahison » de François Hollande. D’ailleurs, un proche du Président l’admet : « Ca a été un peu hard au début », mais après « ça s'est détendu ».

Une ambiance détendue ? Oui. Quand le chef de l’Etat a sorti de son grand chapeau, de quoi apaiser – pour un temps – tempêtes et ouragan dans le paisible bassin lorrain. Devant les délégués syndicaux de l’entreprise, il a sorti de sa manche l’annonce de la création d'un centre de recherche sur l'acier de demain, à vocation mondiale, implanté à Florange et doté dès 2014 de 20 millions d'euros. Et ce n’est pas tout. Le président a aussi averti de la création d’ « un comité de pilotage permettant d'associer non seulement les industriels du Bassin de Lorraine », mais également de toute la France, « voire même du monde entier ». Pour ne pas se dérober, il a fini par promettre : « Et pour être certain qu'une annonce ne vient pas s'ajouter à une autre, je viendrai chaque année ici à Florange pour veiller aux engagements qui ont été pris ». Même le charismatique leader de la CFDT locale Edouard Martin, est sorti de cette réunion plutôt satisfait. « On ne voulait pas de discours » et François Hollande « est venu avec un acte », s'est-il félicité.

 

Un pacte Etat-Région pour la Lorraine

Et de fait, en plus de cette double création sur le site de Florange, le chef de l’Etat a voulu combler aussi l’ensemble de la région lorraine via un pacte Etat-Région (2014-2016) prévoyant 300 millions d'euros d'investissements pour des projets lorrains innovants. Sur cette enveloppe, 33 millions, dont 15 de l'Etat, seront consacrés au site d'Arcelor pour le développement d'une technologie de production d'acier faiblement émettrice de CO2 baptisée Lis (Low impact steel). Pour appuyer encore tous ces gestes, le président a assuré devant la presse, croire « en la sidérurgie », « en la Lorraine », « en la sidérurgie dans la Lorraine ».

Toutefois, certains ont regretté l’absence du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, partisan d'une nationalisation temporaire. Il « avait pris le dossier par le bon bout », a même concédé Jean Mangin (FO) avant de jeter une petite fleur sur le tapis austère du Président : « Il a du courage, il revient sur les lieux du crime ». A vrai dire, François Hollande a décidé de cette visite en solitaire – enfin presque puisque la ministre de la culture était présente -  sans les ministres impliqués dans ce dossier car il voulait que la discussion avec les salariés se déroule « directement avec lui », ont insisté certains conseillers de l'Elysée.

Après Florange, M. Hollande a rendu une visite éclair à la filière froide d'Arcelor, puis a participé à une table ronde à la préfecture avec des chefs d'entreprises et des acteurs locaux. Enfin, la dernière partie de sa journée à Pompey (Meurthe et Moselle) dans une usine de l'américain Crown Bevcan a été bien perturbée par les attaques très vertes de la ministre du logement, Cécil Duflot, à l’encontre de Manuel Valls. En question ? Les propos de ce dernier sur les Roms… Les propres ministres de M. Hollande ne l’aideront-ils jamais à remonter dans les sondages ?

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

L’arrêt des Hauts-Fourneaux à Florange (Le Parisien)

Une stèle dénonçant la « trahison » de François Hollande (Le Monde)

Edouard Martin (Le Point)

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