Affaire Bettencourt : Le juge Gentil cerne les proches de Nicolas Sarkozy

mercredi 3 octobre 2012

Nicolas Sarkozy se retrouve à nouveau au centre d’une actualité dont il se serait bien passée. Mardi à Bordeaux, l’ancien procureur de Nanterre Philippe Courroye a été convoqué par le juge Jean-Michel Gentil en charge de l’affaire Bettencourt. Selon le Parisien, le juge souhaitait interroger M. Courroye – qui menait l’enquête sur cette affaire jusque fin 2010 -  sur des rencontres avec l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy dont il aurait trouvé la trace en 2009, 2010 et 2011. En bref, depuis que l’affaire Bettencourt est devenue publique. Etayant les infos du Parisien, le site Médiapart a révélé pour sa part, que d’autres proches de Nicolas Sarkozy seraient entendus mardi et mercredi comme témoins mais à la brigade financière de Paris. Il s’agit de  l’avocat de l’ancien président, Me Thierry Herzog, de l'ex-secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca et de deux anciens conseillers pour la justice à l'Elysée, Patrick Ouart et Jean-Pierre Picca. Une différence de traitement entre l’ex procureur de Nanterre et les autres témoins qui tiendrait au fait que la brigade financière était sous ses ordres quand il dirigeait l'enquête sur cette affaire.

Nicolas Sarkozy toujours sur la sellette

A l’origine de ces convocations, on retrouve les enregistrements réalisés au domicile de Liliane Bettencourt par son ancien majordome de mi-2009 à mi-2010, et le témoignage de Claire Thibout, à l’époque comptable des Bettencourt. Plusieurs passages de ces enregistrements laissent en effet entendre que l'Elysée suivait de près la plainte pour abus de faiblesse déposée par la fille de Mme Bettencourt et traitée par M. Courroye. Pour sa part, Mme Thibout a témoigné à de nombreuses reprises avoir entendu l'ancien homme de confiance des Bettencourt, Patrice de Maistre, lui réclamer au début de l’année 2007,  150.000 euros en liquide. Il affirmait vouloir destiner cet argent à Eric Woerth, ex-ministre et ex-trésorier de la première campagne présidentielle de M. Sarkozy.

L’ex-comptable des Bettencourt jugée « témoin crédible »

D’ailleurs, le Monde a publié lundi, des extraits de procès-verbaux d'une audition le 5 septembre, de l’ancien ministre du budget chez le juge qui montrent que M. Gentil estime en parlant de Claire Thibout, que « ce témoin est crédible ». Balayant ainsi une partie de la défense d’Eric Woerth qui nie toute malversation en invoquant les mauvaises relations que celle-ci aurait eu avec de Maistre. Dans cet extrait de procès verbal, le juge Gentil lance à Eric Woerth : « Tous ces faits, et notamment cette concordance de dates, corroborent le témoignage initial de Claire Thibout puisque désormais, la matérialité des remises d'argent est établie, l'origine de cet argent sur des comptes suisses est également établie, le caractère opaque des remises d'argent l'est tout autant, l'implication de Patrice de Maistre dans la demande de cet argent l'est également, de même que son implication à la réception des fonds ».

Véronique Pierron

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