Le projet était pourtant inédit. Dimanche 7 avril, les Alsaciens étaient amenés à se prononcer par référendum sur la fusion de leurs collectivités, le conseil régional d’Alsace et les deux conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Le « projet de collectivité unique d’Alsace » a été rejeté, selon des résultats définitifs cités par l’AFP.
Dans le Haut-Rhin, le « non » l’a emporté avec 55,74% des voix, dans un contexte de très faible mobilisation. Dans le Bas-Rhin en revanche, les électeurs ont voté « oui » à 67,53%, encore une participation encore plus faible. Les votes positifs n’ont représenté que 22,90% des inscrits.
Pour que le projet puisse être validé, le « oui » devait représenter plus de la moitié des suffrages et au moins 25% des électeurs inscrits dans chaque département. En cause donc la participation, qui s’est élevée à 37,18% à peine dans le Haut-Rhin, 35,11% dans le Bas-Rhin.
Ce projet, destiné à simplifier les couches administratives dans la plus petite région de France, partait pourtant favori. Selon l’AFP, un sondage publié en mars dernier donnait le « oui » gagnant avec trois quarts des votes.
Le résultat de dimanche traduit une certaine crainte d’électeurs et d’élus du Haut-Rhin de voir leur département passer sous l’orbite du Bas-Rhin et de sa capitale, Strasbourg. Il s’explique aussi par le climat politique, selon le président du Conseil régional d’Alsace, Philippe Richert (UMP), principal initiateur du projet. « L’impact des extrêmes a été important. Ce résultat est aussi à mettre en relation avec le climat général, la crise, et l’affaire Cahuzac a indiscutablement eu un effet », a-t-il estimé.
L’Alsace était la première région à utiliser une possibilité ouverte par la loi de réforme des collectivités territoriales de décembre 2010. La Corse avait déjà rejeté un projet semblable par référendum en 2003.
Violaine Badie