Depuis hier, la rue de Vaugirard et l’UMP tout entier étaient en ébullition. Le match Copé-Fillon, entamé depuis des semaines, peinait à trouver son vainqueur. Ou plutôt, s’en était trouvé deux. Dès dimanche 23h30, Jean-François Copé s’autoproclamait grand gagnant de la bataille électorale : « Les militantes et les militants de l'UMP viennent aujourd'hui de m'accorder une majorité suffisante et de m'élire comme président» affirmait-il confiant. Grand seigneur, il est allé jusqu’à tendre la main à son opposant : « Je souhaite dès maintenant que l'on travaille main dans la main.» Pris de court, François Fillon ne s’est pas laissé amadouer, montant à son tour au créneau. Vers minuit, il s’est lui aussi déclaré le nouveau chef élu du parti de l’opposition, devançant son adversaire de 244 voix. Dans de telles circonstances, l’ancien premier Ministre s’est montré déterminé : «Je ne laisserai pas voler la victoire aux militants. Je ne lâcherai rien.»
Déjà, le scrutin présageait d’être mouvementé tant il s’est déroulé sous haute tension, taxé de fraudes par chacun des camps. Jerôme Chartier, porte-parole de François Fillon avait notamment évoqué des «procurations particulièrement surprenantes et distribuées de façon anormale.» Dans ce charivari, difficile de s’y retrouver. Mais la Cocoe (Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales) vient de trancher. Jean-François Copé est élu président de l’UMP avec 98 voix d’avance. L’UMP quant à lui, ressort abîmé par la bataille et tiraillé par des personnalités dont les querelles nuisent profondément à l’image du parti.
Mathilde Leleu