Les mœurs machistes des politiques français seraient-elles en train d’évoluer ? C’est en tous les cas l’une des pistes que suggère le résultat de ce second tour des législatives avec 155 femmes élues à l’Assemblée nationale. Un record, certes, mais pas de quoi bomber le torse car avec 422 députés hommes, la parité n’est encore pas à l’ordre du jour, et le taux de femmes au Palais-Bourbon ne s’élève qu’à 27%. Et comme le disait justement Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des Droits des femmes, sur France Inter au matin du 18 juin – tout un symbole - «Il y a encore du travail».
Ce taux en hausse – elles n’étaient que 18,5% lors de l’assemblée précédente – relègue pourtant la France à la 19ème place en Europe, pour la représentation féminine en politique. Au matin du 18 juin, chacun se renvoyait la responsabilité de cette sous représentation. Un porte parole de François Hollande attaquait d’emblée: « «La droite a présenté 30% de candidates aux législatives, le PS, 50%». La vérité est bien plus crue car à part le Front National, Europe Ecologie-Les Verts et le Front de Gauche, aucun parti n’a respecté la loi imposant de présenter 50% de femmes (à 2% près) aux élections législatives. Le PS malgré ses déclarations vertueuses n’a présenté que 45,3% de femmes et l’UMP est hors la loi avec… 25,7% de candidates.
Et pour couronner le tout, sur les 2646 femmes candidates, un pourcentage important a été présenté dans des circonscriptions difficiles. Ce qui permet à la ministre des droits de femmes de remarquer : «Tant qu’il n’y aura pas d’égalité et de meilleure représentation des femmes à l’Assemblée nationale, nous ne pourrons pas jamais être totalement heureux des résultats ».
Véronique Pierron