Le gouvernement au chevet de Marseille. Déterminé à rétablir la sécurité dans la Cité phocéenne. Car il y a urgence. Depuis le début de l’année, la deuxième ville de France a vécu pas moins de 20 règlements de compte, souvent liés au trafic de drogue. Accusé de laxisme par la droite sur ce dossier, le gouvernement a décidé de passer à l’action. Jeudi après-midi, Jean-Marc Ayrault a réuni à Matignon une quinzaine de ministres autour de lui, en réponse au cri d’alarme lancé aussi bien par les habitants que par les élus.
« Le destin de l'agglomération marseillaise est une question d'intérêt national. Sortir Marseille de ses difficultés est un impératif », a martelé le Premier ministre à l’issue du comité. Première mesure concrète : l’envoi en renfort de 205 policiers et gendarmes partagés entre les services de sécurité publique, de police judiciaire, de renseignement et pour les zones périphériques assurés par la gendarmerie. Au début de l’année prochaine, sera instaurée une deuxième Zone de sécurité prioritaire, cette fois dans les quartiers sud de Marseille. Déjà prévue, celle pour les quartiers nord sera mise en place « immédiatement ». Jean-Marc Ayrault a également annoncé la création d’une préfecture de police compétente pour l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône. Un Centre éducatif fermé verra aussi le jour à Marseille.
Mais au-delà de la question sécuritaire, le gouvernement souhaite aussi apporter une réponse sur le plan institutionnel. Le Premier ministre a ainsi plaidé pour que l’agglomération marseillaise, actuellement divisée en six structures intercommunales, « chemine vers la solution de la métropole », qui pourrait alors avoir en charge la gestion des transports urbains, du développement économique ou encore de la rénovation urbaine.
Marseille disposera de 7 millions d’euros supplémentaires pour mettre en place les différentes mesures du plan d’action.
Et pour bien montrer que le gouvernement a repris la main sur ce dossier, Jean-Marc Ayrault se rendra à Marseille lundi et mardi pour rencontrer tous les acteurs locaux. Avec une méthode : « le dialogue et le partenariat ».
Caroline Moisson