Ayrault admet que l'objectif de 3 % de déficit en 2013 ne sera pas atteint

vendredi 15 février 2013

Mais aujourd’hui, l’exécutif est rattrapé par la réalité. Difficile alors de ne pas s’engouffrer dans la porte ouverte par les Sages de la rue Cambon.
Et d’admettre l’évidence, ce qu’a fait à demi-mot, le président. Dans la foulée du rapport, le chef de l’État a expliqué qu’il ne « sert à rien d'afficher des objectifs » de croissance « s'ils ne peuvent être atteints ».

 

Et c’est Jean-Marc Ayrault, le lendemain, qui a définitivement enterré cet objectif. Invité mercredi du 19/20 de France 3, le Premier ministre a reconnu, pour la première fois, que « nous ne serons pas exactement, je pense, aux 3% en 2013 ». Et ce « pour une raison simple » : « La croissance en France, en Europe et dans le monde est plus faible que prévu. » Mais « on n’en sera pas loin », a-t-il immédiatement ajouté. Tout en précisant que « l'objectif, et il sera atteint, c'est le déficit zéro à la fin du quinquennat, ce qui compte c'est la trajectoire ».

 

Déjà plus tôt dans la journée, plusieurs membres du gouvernement étaient montés au créneau pour préparer à cet abandon. Sur France Inter, Jérôme Cahuzac concédait que cet objectif serait « effectivement très difficile à tenir ». Pour le ministre du Budget, « la probabilité d'atteindre cet objectif s'est amenuisée au fur et à mesure que la croissance pâlissait, non seulement en France mais plus généralement dans la zone euro et dans le monde ».  Même son de cloche de la part de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, qui a jugé, sur Canal+, « probable » que l’objectif de réduction du déficit ne soit pas tenu.

 

Et c’est sans surprise que la droite en a profité pour attaquer le gouvernement. Le président de l’UMP Jean-François Copé a annoncé au journal Les Échos que le parti allait déposer « dans les prochaines semaines une motion de censure » à l’Assemblée nationale contre « les options folles » prises par François Hollande en matière de politique économique. « J'attends avec impatience cette motion de censure pour qu'on ait une bonne explication », a réagi le Premier ministre lors d’un déplacement à Reims consacré à l'éducation.

Caroline Moisson

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