Décidemment, l’impétuosité de Vincent Peillon ne sied pas toujours au calme républicain de Jean Marc Ayrault. Dès son entrée en fonction, le bouillonnant ministre avait annoncé tout à trac qu’il comptait bien entériner le retour à la semaine de cinq jours dès la rentrée 2013. Le premier ministre avait tempéré cette précipitation en annonçant que rien ne se ferait sans « concertation ». Rebelote le 14 juin. Le ministre s’est à nouveau engagé sur des terrains incertains.
Telle une mini série, les épisodes se sont enchainés au fil de la journée. Répondant à une interview parue le 14 juin dans l’Est Républicain, le ministre avait simplement déclaré qu’il n’était « pas hostile à respecter l’avis du Conseil supérieur de l’éducation », qui propose «d’instituer deux semaines de vacances à la Toussaint». Plus tard dans la journée, sa pensée s’affermit dans un communiqué annonçant qu’ « il est proposé de rallonger de deux jours et demi » les congés de la Toussaint. Sur France Inter, l’impétueux ministre va encore plus loin. Il présente la décision comme acquise et précise que ces journées seront rattrapées « sur le reste de l’année scolaire ».
Les réactions ne se font pas attendre. Lors de la Matinale d’Europe 1 le 15 juin, des employés du ministère témoignent que le standard a alors été inondé de messages alarmistes des voyagistes pris de court. Jean Marc Ayrault réagit sur le vif pou tempérer les ardeurs de son ministre. Il explique que ce dernier « évoque une piste » et insiste sur le fait que «la concertation commence, elle va se poursuivre et j’espère qu’elle pourra se conclure positivement».
Véronique Pierron