Après les notaires et leurs tarifs considérés comme trop élevés et injustifiés, l’Inspection Générale des Finances cible cette fois une nouvelle profession réglementée, les pharmaciens, qu’elle accuse de faire des marges disproportionnées sur les médicaments non remboursés ou non soumis à prescription médicale.

Depuis que le rapport de l’Inspection Générale des Finances est sorti mi-juillet, Bercy a dans le viseur 37 professions en situation de monopole. À ses yeux, les pharmaciens feraient des marges abusives et Bercy réclame donc que certains médicaments soient mis en vente librement dans les supermarchés pour mettre un coup d’arrêt à la situation de monopole dont bénéficient les pharmaciens.

Il faut dire que les médicaments délivrés sans ordonnance représentent un marché de plus de 2 milliards d’euros et environ 9% du chiffre d’affaires des pharmaciens qui fixent eux-mêmes et librement le prix de vente des médicaments non remboursés.

Le Doliprane ou le Spasfon, remboursés sur ordonnance et l’Humex ou le Nurofen non remboursés sont les premiers médicaments de grande consommation concernés par cette mesure.

L’Inspection Générale des Finances souligne que « les prix des médicaments non remboursables ont augmenté deux fois plus vite que le coût de la vie depuis quinze ans (+3% par an en moyenne entre 1998 et 2011) ».

Mais pour les pharmaciens, autoriser la vente de ces médicaments ailleurs qu’en pharmacie relève d’un risque de santé publique. L'ordre des pharmaciens rappelle que certains médicaments vendus sans prescription peuvent être dangereux, même le paracétamol. Il redoute également une désertification médicale dans les zones rurales que les grands groupes ne chercheront plus à développer, préférant faire du profit.

Autres propositions avancées par l’IGF, la suppression du numerus clausus pour les étudiants en pharmacie, une liberté d'installation totale pour les pharmaciens et l'ouverture du capital des pharmacies à des investisseurs extérieurs.

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Les ventes de médicaments sans ordonnance reculent de 3% en France (par Armelle Bohineust, Le Figaro)

La colère des pharmaciens contre le rapport de l'Inspection générale des finances (par Armelle Bohineust, Le Figaro)