Paires de baffes, insultes, coups de pieds… La semaine dernière, les profs se sont profilés comme les victimes de l’Education Nationale, laissant apparaître derrière l’effroi de quatre agressions en milieu scolaires, la vindicte des enseignants plaidant pour de meilleures conditions de travail. Le ministre de l’Education, Vincent Peillon, a réagi dimanche sur BFMTV en annonçant la création « dans les semaines qui viennent » d'un observatoire de la violence scolaire qui permettra de « mieux connaître les réalités » mais aussi de « mettre en place un dispositif de prévention ». C’est le professeur Eric Debardieux qui dirigera ce nouvel organisme, un spécialiste tout désigné qui préside actuellement l'Observatoire international de la violence à l'école, indépendant du ministère. D’ailleurs, M. Debardieux a tout de suite tenu à rassurer l’enseignement en affirmant à l’AFP que « Ce ne sera pas quelque chose de théorique », mais qu’il s’agissait au contraire de voir « comment on transmet la connaissance sur la violence à l'école dans l'action publique, au niveau national, académique, local. C'est la connaissance au service de l'action ».
Une grande réforme de l’Education en vue
Vincent Peillon continue ainsi de peaufiner sa future grande réforme de l’Education Nationale. Après avoir évoqué avec tristesse ces agressions, il a ainsi ajouté qu’ « il faut essayer d'avoir une politique de l'évaluation qui soit plus positive, qui soit encourageante ». « Dans notre pays, on a tendance à pratiquer une notation un peu brutale, qui ne donne pas beaucoup confiance à l'enfant », poursuivait-il. Puis rebondissant sur les rythmes scolaires, le ministre de l’Education a poursuivi son lobbying : « il faut que nous remontions vers 180 jours pour l'école primaire » alors que les écoliers français ont actuellement 144 jours de classe par an. La réforme des rythmes scolaires est, en effet, au cœur de la concertation pour la refondation de l'école. Un chantier que le ministre a lancé, en vue d'une loi dès cet automne dont l’axe directeur est une réflexion sur des journées trop longue et une année scolaire trop courte. « Je souhaite qu'il y ait quatre jours et demi [de classe] à la rentrée 2013 » a lancé le ministre en confirmant que la demie journée en plus serait le mercredi matin sans toutefois rejeter une possible « souplesse » pour le samedi matin au niveau d'un département ou d'un établissement.
Véronique Pierron