L'union face au « désarroi de notre pays »
Si la fête était terne, c'est parce que l'heure est grave, ont répété les deux belligérants. « Nous avons décidé de rassembler toute nos forces face à la situation de désarroi de notre pays », a détaillé Jean-Louis Borloo depuis la Maison de la Chimie, à Paris, où les deux hommes étaient réunis pour une conférence de presse commune.
« Nous avons décidé de faire une œuvre de construction qui débute par une œuvre de conciliation, voire même de réconciliation », a ajouté François Bayrou, sous-entendant que le mariage désormais acté est la résultante d'une vraie volonté de rapprochement. « Nous ne reconstruirons pas la France et nous n'en referons pas un pays solidaire si nous n'en terminons pas avec nos divisions », a-t-il ajouté.
« D'indécrottables progressistes »
Politiquement, « L'Alternative » se positionne donc dans l'opposition, au centre de l'échiquier français. « Nous sommes d'indécrottables progressistes », a résumé Jean-Louis Borloo. Onze ans après sa disparition, les deux hommes ont donc pour ambition de recréer l'UDF. Mais ces « indécrottables progressistes » ennuient, déjà, certains autres centristes.
Dès mardi, François Sauvadet a ainsi dénoncé l'attitude de François Bayrou. « J'ai été porte-parole de François Bayrou à l'UDF. Je l'ai connu balladurien, chiraquien, centriste, refusant de voter Nicolas Sarkozy en 2007, votant pour François Hollande en 2012.... », a commenté l'ancien ministre de la Fonction publique dans Le Figaro. A droite aussi, ce mariage inquiète. Nicolas Sarkozy lui-même voit cette union d'un mauvais homme. « Il faut que le centre reste dans la famille. Si les centristes s'en vont, on ne sera pas au second tour en 2017 », aurait-il dit dans des propos rapportés par Le Journal du Dimanche.
Maxime Doxaran
Pour en savoir plus :
Les sarkozystes mettent la pression sur Borloo (Le Journal du Dimanche)
François Sauvadet raille la girouette Bayrou (Le Lab / Europe 1)
Borloo – Bayrou : quand les deux homme se détestaient (Metronews)