« La bpi, c’est de l’imagination au service de l’entreprise et notre mission sera de transformer les PME en ETI », déclarait enthousiaste le ministre de l’économie Pierre Moscovici lors du lancement, hier, de bpifrance en Ile de France. La banque publique d’investissement, c’est le bijou précieux du gouvernement, l’outil de prédilection pour encourager la compétitivité et favoriser cette croissance qui refuse de pointer ses bienfaits à l’horizon. La Bpi, c’est comme l’affirmait Arnaud de Montebourg avec ses certitudes familières, « un bien commun qui a cruellement manqué au cours des années ». D’ici 2017, bpifrance doit investir environ 12 Md€ dans les entreprises françaises. Et pour bien marquer l’importance de l’évènement, ce n’est pas un seul ministre qui avait fait le déplacement mais une brochette allant du grandiloquent ministre du redressement productif, Arnaud de Montebourg qui a conclut son discours par un très gaulliste « Vive la République Vive la France », la chafouine Nicole Bricq, et la discrète ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso. Et, semblant un peu mal à l’aise, Ségolène Royale terminait le cortège en compagnie de Jean-Pierre Jouyet, président de la bpi.
Le « porte-avions » bpi
Puis le ministre de l’économie s’est fait lyrique en comparant la bpi à « un porte avion qui a quitté le port et vogue désormais à pleine vitesse ». Une image « artillée » pour montrer combien la banque publique avait depuis sa création, accompli d’actions en faveur des PME et de la compétitivité. Pour être honnête, elle n’a pas chômé. Sa raison d’être est d’offrir un financement public et de ce fait, d’être au service des entreprises et des territoires et depuis sa création le premier janvier 2013, la banque publique s’est employée à consolider la trésorerie des entreprises avec la création d’un fonds de garantie de 500 M€ dont 130 M€ ont été garantis à fin mai 2013. Toujours, côté trésorerie, la mise en place du crédit d’impôt à la compétitivité et à l’emploi a beaucoup fait parler de lui avec 3000 dossiers en cours pour 500 M€ à fin mai. « Bpifrance est une construction plus que visible, elle est structurée, insiste le ministre de l’économie. Nous avons fait le choix collectif de lui donner les moyens et des exigences d’exemplarité qui l’ont accompagné dès le départ et aujourd’hui, c’est une banque comme les autres. »
Une banque presque comme les autres
Une banque comme les autres ou… presque. Car elle a été créée pour servir la croissance et les intérêts économiques publics qui en découlent et surtout roule avec des fonds publics. Par exemple, son but est de favoriser l’investissement dans les PME et 600 M€ d’offre de financement long terme ont déjà été renouvelés. De même, le financement de l’innovation est l’un des piliers sur lequel le gouvernement table pour gagner la bataille de la compétitivité et le préfinancement de 80 % du Crédit Impôt Recherche a été mis en place ainsi que le lancement du Prêt pour l’innovation. A ce sujet, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso souligne : « Ce qui nous manquait, ce n’était pas tant l’accompagnement à l’innovation mais l’accès au crédit bancaire et on passait beaucoup de temps à aller chercher ces crédits. » Elle ajoute ensuite que « la recherche et développement technologique est le meilleur vecteur de diffusion de l’innovation dans toutes les PME/PMI et dans tous les secteurs ».
L’international, la voie royale
L’autre volet primordial pour nos PME, c’est l’ouverture à l’international où elles ne sont pas encore assez présentes et le gouvernement a affecté une enveloppe de 150 M€ destinée aux fonds de fonds qui soutiennent les entreprises à l’export. En parallèle, une gamme de produits de financements comme bpifrance export qui simplifie et démocratise l’accès des PME et ETI aux soutiens financiers à l’export avec un plafond qui passe de 350 000 € à 3 M€. Comme l’a souligné la ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq : « Nous avons fait en sorte que les PME trouvent toute une gamme de produits pour s’installer durablement sur des marchés lointains ». Nicole Bricq qui a lancé un petit pic à l’endroit de la vice-présidente de bpifrance Ségolène Royale en parlant de la mise en place d’un catalogue de produits communs à bpifrance et à Ubifrance : « ce catalogue ne nous a pas coûté grand chose comme notre vice présidente » (sic). Loin de se laisser démonter, Mme Royale s’est étonnée d’entendre la ministre du commerce extérieur dire – en parlant de Bercy - qu’elle avait « réconcilié des ministres qui ne s’étaient… jamais disputés ». A suivre….
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
La banque publique d’investissement (Site officiel du ministère de l'Economie et des Finances)
Les failles du crédit d’impôt à la compétitivité et à l’emploi (Le Monde)
Le Crédit Impôt Recherche (Guide du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
bpifrance export (La Tribune)