Le FMI d’abord et maintenant Bruxelles. « Les hausses d'impôts en France ont atteint un seuil fatidique », estime le vice-président de la Commission européenne, chargé des affaires économiques et monétaires, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. Et de prévenir que « lever de nouvelles taxes aurait pour effet de casser la croissance et de peser sur l’emploi ». Pour Olli Rehn, « la discipline budgétaire doit passer par une baisse des dépenses publiques et non par de nouveaux impôts ».
Mais « si le gouvernement doit imposer de nouveaux impôts en France », elle doit alors privilégier des « impôts intelligents ». Comme « des taxes écologiques à la rigueur », concède Olli Rhen. Une concession qui tombe à pic pour le gouvernement, qui a annoncé il y a quelques jours la création prochaine d'une « contribution climat énergie ». Avant d’ajouter : « Mais il doit à tout prix éviter de faire peser un fardeau supplémentaire sur le travail. La fiscalité de l'épargne et l'impôt sur les sociétés ont aussi atteint des seuils trop élevés. La Commission a fait part de ces recommandations à la France en juillet dernier ainsi que tous les États membres. ».
Un avertissement alors que le ministre de l’Économie a dit mardi dernier, au micro de France Inter, comprendre le ras-le-bol des Français face aux impôts. « Je suis très sensible à ce ras-le-bol fiscal que je ressens de la part de nos concitoyens, qu'ils soient des ménages, des consommateurs ou qu'ils soient des entreprises », a déclaré Pierre Moscovici. « Et ça nous l’écoutons », a même ajouté le ministre. Une phrase qui a suscité beaucoup de commentaires tant au sein de la majorité qu’à droite.
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
Taxes en France : "Un seuil fatidique" (par Bruna Basini, Le Journal du Dimanche)
Le FMI encourage et oriente la France pour renouer avec la croissance (par Mathilde Leleu, AllGov France)
L'idée d'une "taxe carbone" relancée (par Thomas Morel avec AFP, Europe1.fr)
Biographie de Pierre Moscovici, ministre de l’Économie (AllGov France)