Conseil constitutionnel : le cas Sarkozy

mercredi 5 décembre 2012

Après l’échec de la médiation d’Alain Juppé, c’est bel et bien Nicolas Sarkozy qui a endossé l’habit de médiateur dans la crise UMPienne. Le maire de Bordeaux a lui-même reconnu que Nicolas Sarkozy était « le seul aujourd'hui à avoir l'autorité suffisante pour proposer éventuellement une sortie que je n'aperçois pas pour ce qui me concerne."

C’est donc l’ancien Président de la République qui a pris les choses en main, invitant tour à tour Jean-François Copé et François Fillon à déjeuner, les enjoignant à trouver une solution au plus vite, et suggérant l’organisation d’un nouveau vote. Mais ces interventions brouillent le devoir de réserve qui incombe à N. Sarkozy en tant que membre du Conseil Constitutionnel. En effet, selon l'ordonnance du 13 novembre 1959, le Conseil Constitutionnel doit s'abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l'indépendance et la dignité de sa fonction. Remonté, le député Christian Paul (PS) affirmait au micro de France info sa volonté de demander la saisine de Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel.

Si Nicolas Sarkozy peine à garder de la distance avec son ancien parti, l’UMP semble donc incapable de traverser la crise sans en revenir à l’arbitrage de son ancien chef. Le parti serait d’ailleurs resté sous forte emprise de l’ancien leader, estime Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'IFOP. D’où une droitisation forte du parti, cartographiée par le politologue et révélée par le Monde.

Mathilde Leleu

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