« Je ne veux plus entendre parler de front républicain ». Les mots de François Fillon, vendredi 13 septembre à Menton (Alpes-Maritimes), cette volonté de choisir le candidat le « moins sectaire » en cas de duel PS/FN aux municipales, ont relancé un débat vieux de 20 ans au sein de la droite française. Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Henri Guaino, Bruno Le Maire... De nombreux cadres ont élevé la voix pour fustiger les prises de position de l'ancien Premier ministre. « Je prends un risque, a reconnu ce dernier dans L'Opinion, mardi. (…) J'accepte d'être minoritaire dans mon parti si c'est le cas. »
L'appel de Copé à une sanction de la gauche dans les urnes
Lundi soir, sur TF1, Jean-François Copé s'est donc posé comme le « rassembleur », dénonçant des « combinaisons partisanes qui datent de la 4e République ». Un paradoxe tant le député-maire de Meaux était apparu, à l'automne 2012, comme un diviseur flirtant de trop près avec les thèses frontistes... « La seule formation politique qui peut apporter une réponse concrète (à la politique du gouvernement, ndlr), c'est l'UMP. Cette réponse ne peut pas se faire dans des alliances contre nature », a expliqué Jean-François Copé, appelant de ses vœux les Français à sanctionner le gouvernement socialiste lors des prochaines élections municipales.
Inversion des rôles entre Copé et Fillon
« On ne fait pas d'alliance avec les extrêmes mais on dit les choses. C'est ce que j'appelle la droite décomplexée », a-t-il ajouté. Et le président de l'UMP de présenter certaines « solutions » à la politique socialiste, comme une « baisse massive des impôts », « une fermeté sur l'autorité et le communautarisme » ou encore « la suppression des réglementations qui étouffent les entreprises ».
Fillon le diviseur, Copé le rassembleur. Au FN, comme au PS, certains ne manquent pas l'occasion de critiquer le revirement opéré rue Vaugirard. Sur i>Télé, Marine Le Pen a ainsi moqué « la déroute des ego » de l'UMP. « C'est le bal des postures. L'année dernière c'était l'inverse », a commenté Pierre Moscovici, ministre de l'Économie, sur France 2.
Maxime Doxaran
FN : pourquoi François Fillon a mis les pieds dans le plat (L'Opinion, version abonnés)
Les positions de la droite face au FN redéfinies par François Fillon (Le Monde)