Non la fonction publique n’échappe pas aux discriminations. Elles « y sont présentes, même fréquentes – un quart des fonctionnaires se disant avoir été victimes d’une discrimination et un tiers, témoins d’un tel fait », comme le relève un rapport, présenté jeudi par le député du Parti radical de gauche du Calvados, Alain Tourret, sur la lutte contre les discriminations dans la fonction publique. Une réalité parfois méconnue qui s’explique d’une part par le statut des fonctionnaires « traditionnellement conçu comme protecteur » et d’autre part, en raison du « devoir d’exemplarité » que se reconnaît l’État employeur.
Dans ce rapport, Alain Tourret dresse un état des lieux et fait le bilan des politiques engagées dans ce domaine. Et en mettant l’accent sur la lutte contre les discriminations dans la fonction publique, il entend faire « bouger les choses » face à des chiffres toujours plus préoccupants. Après avoir auditionné des personnalités publiques, des syndicats, des délégations engagées dans la lutte contre les discriminations ou encore le défenseur des droits Dominique Baudis, le député PRG a mis sur la table dix propositions.
Alain Tourret souhaiterait ainsi créer un « observatoire des discriminations dans la fonction publique ». Pour déjà mieux les repérer, certaines restant difficiles à appréhender, comme le harcèlement, la situation des agents non titulaires, les niveaux de rémunération et le sort des agents en situation de handicap. Il suggère aussi d’ « instituer auprès de chaque employeur public un comité des rémunérations » dans l’objectif de « résorber les écarts salariaux injustifiés ». Il propose aussi de combattre les inégalités entre femmes et hommes pour l’accès aux postes d’encadrement ou encore de mettre en place un statut plus « valorisant » pour les membres de la haute fonction publique.
Le rapport est désormais sur les bureaux de Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, et de Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique.
Caroline Moisson