Droit de vote des étrangers : toujours en débat

jeudi 20 septembre 2012

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a estimé dans les colonnes du Monde que la mesure « n’est ni une revendication forte » des Français, ni «  un élément puissant d’intégration ».

A en croire les sondages du mois de novembre 2011 pourtant, le droit de vote des étrangers issus des pays hors Union européenne résidant légalement en France depuis cinq ans aux élections locales atteindrait 61% dans les faveurs des Français.

Et il se trouve que la mesure ne date pas d’hier puisqu’elle figurait déjà parmi les 110 propositions de François Mitterrand en 1981.

« Le droit de vote des étrangers aux élections, c’est maintenant »

Tel était le titre d’une tribune préparée par 77 députés PS et publiée dans le Monde du 17 septembre.

Objectif : accélérer le calendrier alors que le projet de loi, promesse de campagne de François Hollande, n’est pas encore sur la table. « Le temps presse», martèlent les députés qui parlent d’une mesure « essentielle ». « Nous sommes d'avis que la réforme doit intervenir rapidement, pour se donner les moyens de l'appliquer lors des prochaines municipales » c'est-à-dire en 2014. Autre argument pour le oui d’après les députés : la France accuserait un retard sur ses voisins européens. « Aujourd’hui, au moins un tiers des Etats d’Europe ont mis en place le droit de vote des étrangers sous une forme ou sous une autre. Les étrangers participent à la vie locale depuis 1955 en Irlande. C’est aussi le cas en Suède en Espagne, en Belgique, au Portugal, etc. » expliquait déjà en 2010 Ammar Ayad, membre de la ligue des droits de l’Homme (LDH).

Opposition « solennelle » et pétition à droite

Alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué aujourd’hui sur RTL un projet de loi pour « l’année prochaine », le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé a fait savoir de son côté que l’UMP avait décidé du lancement d’une pétition nationale contre le droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales.

Quant à l’ex-premier ministre François Fillon, il s’est prononcé « solennellement » contre cette mesure, lors d'un meeting avec plusieurs centaines de militants à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

En tout, ce sont 1,8 millions de personnes qui seraient concernées.

Susie Bourquin

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