EADS devient Airbus

jeudi 1 août 2013

Le numéro un européen de la défense et de l'aéronautique, l’ancien EADS, n’est plus. Fidèle à ses engagements, Tom Enders, son nouveau president exécutif, amorce une réorganisation en profondeur du groupe et entend faire oublier un passé relativement chaotique et teinté de querelles internes. Pour cela, le sigle EADS n’aura pas survécu, les actionnaires lui préférant le nom de la marque vedette et mondialement connue, Airbus.

Un changement de nom hautement symbolique qui reflète le désir de la sphère dirigeante d’en ”faire une entreprise comme une autre” et d’en finir avec le statut particulier du groupe, sous tutelle des pays européens depuis sa création. Prenant la succession du Français Louis Gallois, l’Allemand Tom Enders a amorcé le retrait de la participation des Etats en réduisant notamment la part de l’Allemagne et de la France à 12% chacun. En ligne de mire, la mise sur pied d’une firme internationale  plus rentable et beaucoup plus intégrée, avec un contrôle renforcé de ses différentes branches d’activité et la fusion de la division défense (avec Cassidian), de la division espace (avec Astrium) et du pôle de production d'avions de transport militaires (avec Airbus military). Car, neuf mois après l’échec du grand mariage prévu avec le fabriquant d’armes britannique BAE Systems. Tom Enders reste malgré tout déterminé à développer le pôle défense du groupe, en parallèle de ses activités civiles.

Ces bouleversements accompagnent non pas un déclin, mais bien un essor et de nouvelles ambitions du groupe d’aéronautique et de défense. Le bilan du second trimestre 2013 est très positif, dépassant même les prédictions des analystes. Selon Le Monde, EADS aurait dégagé un bénéfice net de 518 millions d'euros (+ 14 %) et un bénéfice d'exploitation de 887 millions (+ 23 %). La récente annonce de ces résultats a fait monter l’action en bourse du groupe de 2% ! Ce qui ne devrait pas empêcher le groupe d’adopter un plan de réorganisation à l’automne selon le Financial Times, et d’œuvrer à de nombreux licenciements.

Comme Airbus, France Télécom a pris le nom de sa filiale Orange, le 1er juillet dernier, adoptant la marque mondiale Orange et s’offrant une cure de jeunesse, loin de l’image historique et un peu vieillotte de France Télécom.

Mathilde Leleu

Pour en savoir plus :

EADS se rorganise et devient Airbus (Mediapart)

EADS devient officiellement Airbus et réaffirme ses ambitions (Le Monde)

Enquête de BFMTV (BFM TV)

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