Le métier de professeur du secondaire est toujours régit par les décrets de 1950 selon lesquels, le métier d'enseignant de collège et de lycée est défini uniquement par le temps passé à faire classe aux élèves, soit 18 heures par semaine pour les professeurs certifiés et 15 heures pour les agrégés. Or, aujourd’hui, ce métier est beaucoup plus vaste que cette balise en forme d’heures de cours. Toutefois, les tentatives de revoir les décrets de 1950 par les différents gouvernements ont toujours abouti à de cuisants échecs. C’est pourquoi, le ministre de l’éducation nationale se félicite de la rédaction d’un nouveau texte sur le métier de professeur qui entrera en vigueur à la rentrée 2015. « Je suis content que nous soyons arrivés aujourd'hui à un accord, en tout cas avec les syndicats les plus représentatifs », s’est-il réjoui.
Ce texte est le fruit d’une longue discussion de plusieurs mois entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants qui ont permis de faire le point sur les réalités du métier aujourd’hui et de reconnaitre « d'autres tâches que celles de faire cours », comme les rapports avec les parents, la préparation des cours, le travail en équipe, a expliqué Vincent Peillon. « C'est une très grande avancée aussi d'avoir pu faire reconnaître qu'il y a des tâches spécifiques que certains enseignants peuvent vouloir faire à un moment donné et qui doivent être rémunérées sous forme indemnitaire particulière, ce n'était pas la tradition », a poursuivi le ministre.
Un souci de transparence et de justice
Par exemple, le ménage a été fait dans les décharges horaires comme l’explique Vincent Peillon : « Nous avons mis de la transparence, de la justice aussi, dans le maquis des décharges, des aménagements de service ». Si certaines décharges disparaissent comme celle de « cabinet d’histoire-géographie » qui compensait le temps passé à gérer les cartes affichées dans les salles, des indemnités seront crées pour coordonner une discipline ou s’occuper d’un niveau de classe. Des avancées significatives selon le ministre qui estime que dès lors que le travail d’enseignant est reconnu « dans sa complexité, dans sa difficulté, dans le dévouement qu’il demande, et bien, ils évoluent ».
Christian Chevalier secrétaire général du SE-Unsa, deuxième syndicat de l'éducation est très satisfait de ces négociation et s’exclame : « Les fameux "décrets de 50" vont enfin céder la place à des statuts plus en phase avec la réalité du métier » pour 300 000 enseignants, avant d’ajouter « Le ministère a compris dès le début qu'il y avait des bornes à ne pas franchir, notamment les volumes horaires de travail, et qu'il ne fallait pas entrer dans une logique d'annualisation ». Si le montant des indemnités sera discuté ultérieurement, Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, n’est pas inquiet et estime que désormais l’identité professionnelle du professeur est « sécurisée » avec le futur texte, mais réclame toujours une revalorisation des professeurs du secondaire.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Les décrets de 1950 (Légifrance)
Les décharges horaires (Ministère de l'Education)
SE-Unsa (site officiel)
Snes-FSU (site officiel)