« Aujourd'hui, un électeur sur deux est allé voter », a noté Manuel Valls qui s'exprimait dimanche soir depuis l'hôtel Matignon, alors que le Parti de la majorité n'arrive qu'en troisième position du scrutin avec 21,4% des voix. « Ce soir les formations républicaines ont tenu leur place », a-t-il poursuivi indiquant que l'extrême droite n'était pas la première formation politique de France. « Je m'en félicite, car je me suis personnellement engagé ». Le Premier ministre a ajouté que « les candidats de la majorité ont réalisé des scores honorables » soulignant que « le total des voix de gauche atteint celui de la droite » (NDLR, 37% pour tous les partis de droite réunis et 35% pour ceux de gauche réunis). « Rien n'est joué », a clamé le Premier ministre qui a appelé à « la mobilisation » et « au rassemblement » pour le second tour du scrutin de dimanche prochain. « La gauche doit se rassembler autour du candidat de gauche ». Le Premier ministre a également lancé un appel à « tous les Républicains » pour que ces derniers fassent « barrage à l'extrême droite au second tour » des départementales. Ces premières tendances sont une déroute pour l'actuel parti de la majorité et qui risque d'entraîner une réorganisation de la ligne politique socialiste à l'issue du second tour.
La droite en tête
Selon les premiers tendances, l'UMP-UDI arrive en tête des formations avec 29,2% des suffrages. Nicolas Sarkozy s'est félicité de ces résultats. Il a souligné que de nombreuses conditions étaient réunis pour détourner les Français des urnes, citant notamment le redécoupage électoral ou l'absence de précision concernant les nouvelles compétences des départements. Ce vote, selon lui, a exprimé « la profonde aspiration des Français a un changement clair ». « Si nos compatriotes se sont détournés de la gauche, c'est parce qu'ils ont l'intime conviction que depuis trois ans, on ne cesse de leur mentir », a-t-il poursuivi. Il a appelé tous les Français qui voulaient un changement « à se mobiliser pour le second tour ». Il a par ailleurs estimé que s'il entendait l'« exaspération » des Français qui ont voté pour le FN cela n'apporterait en revanche « aucune réponse ». Et de préciser qu'il n'y aurait aucun accord avec ce parti. « Les candidats de la droite républicaine et du centre ont vocation à rassembler tous les Français. L'UMP n'appellera à voter ni pour le FN avec lequel nous n'avions rien de commun, ni pour les candidats de gauche, dont nous combattons la politique », a-t-il fait savoir. Il a précisé avoir entendu « la responsabilité » qui pèse désormais sur sa famille politique et a promis « d'apporter des réponses claires, précises et rapides ». L'ancien chef d'Etat a souhaité l'unité de la droite comme « condition préalable pour incarner aux yeux des Français l'alternative républicaine qu'ils attendent avec impatience ». « L'alternance est en marche, rien ne l'arrêtera », a ajouté M. Sarkozy concluant son discours. Le Front national de Marine Le Pen qui avait obtenu 15% lors des dernières élections cantonales de 2011 se place en deuxième position avec 26% des suffrages, juste derrière l'UMP. Un 21 avril départemental pour celle qui rêvait du grand soir. Le Front national n'est finalement pas devenu le premier parti de France.
Quelque 43 millions de Français sont appelés aux urnes les 22 et 29 mars pour renouveler intégralement les Conseils départementaux de 98 départements.
Vanessa Gondouin-Haustein