Emmanuel Macron veut faire baisser le tarif des péages

jeudi 9 octobre 2014

Des marges nettes pouvant atteindre, après impôts, 24%. C’est le constat plutôt déconcertant dévoilé en septembre par l’Autorité de la concurrence concernant les bénéfices empochés par les concessionnaires autoroutiers en 2013.

Interrogé sur le sujet lors d’une séance à l’Assemblée nationale mardi, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a promis de se saisir du dossier des péages tout en rappelant la mauvaise affaire réalisée par le gouvernement de Dominique de Villepin en décidant de privatiser les autoroutes en 2005.

«Comme la Cour des comptes l’a en effet écrit en 2013, la privatisation des autoroutes engagée en 2005 a été une mauvaise affaire pour l’État. Je ne reviendrai pas sur les chiffres qui ont été indiqués par la Cour des comptes, mais la mauvaise affaire a coûté plusieurs milliards d’euros», a expliqué aux députés Emmanuel Macron.

Le ministre de l'Economie a annoncé qu'il remettrait, « dans les prochaines semaines » avec la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, des propositions concrètes au Premier ministre sur les concessionnaires autoroutiers comme « la modification de la formule tarifaire, la mise en place d'une autorité indépendante pour évaluer le bien fondé des travaux et des hausses tarifaires et des obligations de publicité et de concurrence dans les travaux menés par ces sociétés [et] un rééquilibrage du modèle économique en faveur du concédant et des usagers. »

La Cour des comptes a été la première à critiquer les bénéfices insolents des sociétés d’autoroutes dus aux « augmentations tarifaires supérieures à l’inflation » ainsi que le manque de poids et d’exigence de l’Etat dans la fixation des tarifs dans un rapport publié en juillet 2013.

Le 17 septembre dernier, l’Autorité de la concurrence a de nouveau soulevé ce problème de rentabilité insolente dégagée par les entreprises comme Sanef, Vinci Autoroutes et APRR, une « rentabilité exceptionnelle [...], largement déconnectée de leurs coûts et disproportionnée par rapport au risque de leur activité, [et] assimilable à une rente. [...] Même lorsque le trafic autoroutier baisse fortement, comme par exemple lors de la crise financière de 2008-2009, le chiffre d'affaires des sociétés concessionnaires d'autoroutes comme leur rentabilité nette ont, d'une manière générale, continué à croître, par le seul effet de l'augmentation du tarif des péages. Elle avait appelé à mieux encadrer ces sociétés.

Il semble que ce deuxième rapport ait été finalement entendu par le gouvernement qui va s’atteler à revoir le modèle économique des concessionnaires afin de faire baisser le prix payé par les automobilistes.

Fanny Dassié

 

Pour en savoir plus :

Macron se saisit du dossier des péages (Paris Match)

Les sociétés d'autoroutes épinglées par la Cour des comptes (Le Monde)

 

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