Alors qu'à l'origine ça devait être une exception, la mesure pourrait bientôt prendre de l'ampleur. C'est ce que souhaite en tout cas le gouvernement. Mardi sur Europe 1, le ministre du Travail s'est dit « favorable » à l'idée d' « étendre plus qu'aujourd'hui au secteur privé » les emplois d'avenir. « Il faut faciliter la montée en puissance de ces emplois d'avenir parce que (...) il faut que ça accélère beaucoup pour la deuxième partie de l'année, donc là-dessus j'ai donné des ordres aux préfets, à Pôle emploi pour qu'on facilite les choses et, par exemple, je suis favorable à ce qu'on puisse étendre plus qu'aujourd'hui au secteur privé mais sans changer la cible », a déclaré Michel Sapin.
Il faut dire que ce dispositif est loin de remplir ses objectifs. Destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés - 500 000 selon Michel Sapin -, seuls 20 000 emplois d'avenir ont pour l'instant été signés... sur les 100 000 espérés par le gouvernement d'ici la fin de l'année. Subventionnés par l’État, ces CDD et CDI ont été mis en place en priorité pour les collectivités territoriales et les associations. Mais le dispositif prévoit qu’à titre exceptionnel, des entreprises du secteur privé puissent avoir accès aux emplois d’avenir, mais avec une plus faible aide publique.
Dans une étude parue en avril, le Conseil d’analyse économique préconisait de « réorienter » les emplois d’avenir « vers le privé ». Car « la solution n’est pas de les placer dans des emplois du secteur public ou associatif dont toutes les études démontrent l’inefficacité du point de vue du retour à l’emploi », estimait-il. La présidente du Medef Laurence Parisot, soutenue par Laurent Charpy, l’ancien directeur général de Pôle Emploi, avaient eux aussi plaidé pour l’ouverture des emplois d’avenir à toutes les entreprises.
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
Interview de Michel Sapin : « Il ne faut pas dépenser plus mais dépenser mieux » (Europe 1)
L’emploi des jeunes peu qualifiés en France (Note du Conseil d’analyse économique)