Le brevet des collèges dans sa forme actuelle pourrait ne pas survivre à une proposition de réforme présentée vendredi à la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Dans son rapport, le jury de la Conférence Nationale sur l’évaluation des élèves, composé de professionnels de l’éducation et de parents d’élèves, préconise la suppression pure et simple des notes au primaire et en 6^e ainsi qu’une réforme en profondeur du brevet des collèges.

Actuellement, le brevet des collèges se compose de trois épreuves écrites, en français, mathématiques et histoire-géographie ainsi qu’un oral d’histoire des arts. Ces épreuves constituent la phase finale de l’examen et se déroulent à la fin de la 3^e. Sa pertinence est remise en cause par le jury de ce rapport qui propose que l’évaluation des élèves se fasse sur deux années.

Ainsi, dès la 4^e, les élèves travailleraient sur un projet personnel basé sur plusieurs disciplines. En s’appuyant sur un maximum de supports et en privilégiant le multimédia, ils se présenteraient devant un jury de professeurs pour un examen oral de leur projet. En 3^e, un second projet personnel serait à défendre en plus du contrôle continu. Une épreuve écrite portant sur différentes matières et un examen oral en langue étrangère viendraient compléter le brevet des collèges. En cas d’échec, seules les épreuves qui ont recueilli les moins bonnes notes seraient à repasser l’année suivante.
En novembre dernier, le gouvernement annonçait vouloir limiter le redoublement à des raisons exceptionnelles. « Cela fait des années qu'il est avéré que le redoublement est assez inefficace pédagogiquement parlant, qu'il est démotivant pour les élèves et par ailleurs qu'il est coûteux, » avait alors déclaré Najat Vallaud-Belkacem. Il apparaît donc peu probable que l’obtention du brevet soit rendu nécessaire pour passer au lycée si le redoublement est supprimé.

La deuxième réforme suggérée dans le rapport porte sur la suppression des notes au primaire et en classe de 6^e. Il s’agirait de « remplacer [la notation chiffrée] par un autre type de codage reflétant la situation de l’élève, » comme par exemple des signes ou des lettres. Le but ? ne pas décourager les plus jeunes.

Pour la ministre de l’Education nationale, cette option n’est pas du tout envisagée ni par elle, ni par le président de la République. Quant à la réforme du brevet, elle a jusqu’en avril pour se prononcer.

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Un rapport propose une réforme du brevet des collèges (RTL)

Le redoublement va devenir exceptionnel (Le Monde)