Alors que la primaire UMP est désormais prévue pour 2016, les candidats de droite commencent déjà à jouer des coudes. Les sorties de François Fillon d’abord, puis de Xavier Bertrand, illustrent d’ailleurs la confiance qui anime chacun de jouer la prochaine partie des présidentielles sans Nicolas Sarkozy. Décomplexé depuis la défaite de l’UMP en 2012 et son départ de Matignon, François Fillon n’a pas attendu longtemps avant de se présenter comme un futur candidat potentiel, celui d’une « alternative » à la droite forte prônée par son ancien mentor. « On ne peut pas se laisser enfermer dans une doctrine de parti peut-être confortable mais qui ne règle rien. » confiait-il dans une interview du 6 octobre au Journal du Dimanche. Car, malgré l’imbroglio des élections à la tête de l’UMP, l’ancien Premier Ministre reste convaincu de représenter un versant politique capable de rassembler les Français en 2017. Fort de son expérience, il affirmait encore ne pas voir d’autres candidats “qui portent à la fois une rupture appuyée sur une expérience solide du gouvernement et du Parlement”.
Mais François Fillon ne bataillera pas seul puisque Xavier Bertrand, ancien ministre du Travail et secrétaire général de l’UMP, a réitéré dimanche sa candidature à la primaire UMP. "Je pense aujourd'hui que je peux incarner une méthode et une ambition différentes des autres candidats dont on parle aujourd'hui", a-il déclaré au Grand Jury Europe 1 avant d’affirmer avoir « le sentiment » de pouvoir l’emporter devant Nicolas Sarkozy notamment, dont le retour en politique est désormais un secret de polichinelle. Il "rencontre un certain nombre de [s]es amis régulièrement", et "essaye peut-être de les dissuader qu['il] soi[t] candidat", a t-il encore déclaré dimanche.
L’ancien président de la République ne verrait pas d’un bon œil ces sorties de rang faites malgré ses recommandations du 8 juillet dernier. "Nicolas Sarkozy avait le droit de s’exprimer, mais là, ce qu'il nous a dit, c'est : 'je vais revenir, en attendant soyez sages !' Ce n'est pas possible ! On a besoin d'une opposition qui travaille et se prépare", affirmait François Fillon le 8 octobre. Malgré ces dissensions, Nicolas Sarkozy sait qu’il peut encore compter sur ses plus fidèles soutiens, parmi lesquels Jean-François Copé qui s’obstine à ne pas se présenter si Nicolas Sarkozy choisit de revenir. Et ce, malgré avoir confié en juin 2010, que les présidentielles correspondaient à certaines de ses ambitions : « Si je parle aussi de 2017, c'est parce ce que ce sera mon rendez-vous personnel (...). Le rendez-vous qui est le mien avec les Français, c'est celui d'un parcours initiatique que je construis avec eux année après année", avait-il alors affirmé.
Mathilde Leleu
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