Fin de vie : des soins trop tardifs et insuffisants

lundi 8 octobre 2012

 La Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP) a présenté jeudi 4 octobre ses propositions sur la fin de vie.

Selon ses conclusions, les soins palliatifs actuellement dispensés en France couvrent seulement la moitié des besoins et arrivent « trop tardivement » (le plus souvent dans la dernière semaine de vie des patients) alors qu’il est aujourd’hui « démontré qu’une prise en charge précoce améliore la qualité de vie ».

Face à ce constat, et alors qu’un sondage Ifop pour Pèlerin Magazine réalisé en septembre 2012  révèle que 86% des Français se déclarent "favorables à la légalisation de l’euthanasie", la SFAP met en avant la nécessité d’améliorer au moins quatre points : l’accès aux soins palliatifs pour les personnes âgées, l’accès aux soins palliatifs à domicile, le respect de la volonté du patient et le soutien des familles et des proches afin de soulager les aidants.

Actuellement en France, la loi Leonetti de 2005 régit l’euthanasie dite « passive ». Concrètement, cette loi interdit l’acharnement thérapeutique et instaure le droit au « laisser mourir ». La SFAP a d’ailleurs apporté son soutien à cette loi qui renforce le respect de la volonté du patient. Mais la loi Leonetti va-t-elle assez loin ? « Nous considérons qu'il ne faut pas aller au-delà de la loi Leonetti, mais l'améliorer et la faire mieux appliquer » répond Vincent Morel, le président de la SFAP.

La France doit-elle aller plus loin ?

Parmi les engagements de campagne de François Hollande, le 21e point allait dans ce sens, stipulant que « toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Dans une interview accordée à Libération en mars 2012, Marisol Touraine, aujourd’hui ministre des Affaires sociales et de la santé, explicitait encore : « Nous constatons que la loi dite Leonetti, de 2005, permet le laisser mourir. Aujourd’hui, il s’agit de permettre d’aider à mourir. »

Régulièrement, des affaires ravivent le débat autour de cette question ; on se souvient notamment de l’histoire de Chantale Sébire.

Pour l’heure, la commission du Professeur Sicard, mandatée par le président de la République mène cette réflexion. Elle devrait rendre son rapport en décembre prochain.

Susie Bourquin

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