“Union” et “rassemblement” avec les autres composantes du centre auront été les mots d’ordre du conseil national du MoDem qui avait lieu vendredi 27 septembre à Guidel, dans le Morbihan. Par ses mots, François Bayrou a répondu à la main tendue depuis cet été par Jean-Louis Borloo, chef de la jeune Union des démocrates et Indépendants (UDI). Un rassemblement au centre donc, qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Entre un gouvernement essoufflé après presque deux ans de gestion du pays et un parti de droite fragilisé par ses divisions intestines, le rapprochement entre les deux grands partis centristes paraît plus que providentiel. Non content de profiter de la conjoncture et de « s’engouffrer dans la brèche », François Bayrou semble donc prêt à se réconcilier avec le patron de l’UDI, avec qui il ne s’était pas allié depuis une décennie. Une décision apparemment bien accueillie par les militants du Modem.
« La question, ce n’est pas le pouvoir, c’est de créer une joint-venture. », a estimé le patron du Modem qui s’était dit « insatisfait de la manière dont la France est gouvernée depuis dix-huit mois ». Outre les promesses « oubliées » de François Hollande, nombreux étaient encore les reproches faits par M. Bayrou envers le gouvernement et sa majorité. Pour lui, les socialistes ne sont pas allés assez loin dans la réforme des retraites qu’il a qualifié de « rustine », n’ont pas osé organiser un référendum sur la loi sur la moralisation et la transparence politique, n’ont pas su mettre en application immédiate le texte sur le non-cumul des mandats,… « Dans un paysage où tout explose, ce rassemblement sera un message pour la France parce que cela signifiera qu'il y a des responsables politiques qui sont prêts à mettre au second plan leur intérêt personnel pour mettre au premier plan l'intérêt général du pays », a déclaré François Bayrou au cours de son discours de clôture.
En ligne de mire de cette réconciliation Modem-UDI, l’objectif est de pallier à la carence de « leaders » au centre et le préparer pour les municipales de 2014. François Bayrou a aussi évoqué "une responsabilité historique" pour les élections européennes face à la progression du Front national. Quant à la présidentielle de 2017, François Bayrou nie l’avoir dans le viseur. Une bonne chose si l’on en croit les sondages et le fait que seuls 27% des Français lui prêtent la stature de Président de la République. Si l’entente se poursuit entre les deux partis, une charte devrait être rédigée à la mi-octobre.
Mathilde Leleu
Pour en savoir plus :
Bayrou réfute toute "concurrence" avec Borloo et fustige Hollande (Laprovence.com)