Commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale pour « réformer, réunir, réussir », c’est l’objectif que s’est fixé le Président de la République jeudi. Et cet ordre de mobilisation n’a pas laissé indifférent puisque même le président de l’UMP Jean-François Copé, présent à l’Elysée pour le discours, a loué « le très beau discours » de François Hollande en estimant qu’il avait « trouvé les mots ». Ce Président malmené de toutes parts tant au niveau social avec la révolte des bonnets rouges contre l’ecotaxe et les plans sociaux qui se multiplient qu’au niveau de sa personne avec le procès qui lui est fait pour manque de charisme, d’autorité et même de légitimité, a voulu réunir les Français pour une réussite future. « Pour cela, la France doit avoir confiance en elle-même, en son Histoire, en ses forces, en ses capacités, en ses atouts, en son destin », a déclaré le chef de l'Etat car la France poursuit-il, « s'interroge sur elle-même, sur sa place, sur son avenir ». Avec des accents de sincérité non feintes, il a poursuivit son allégorie en affirmant : « Réformer, réunir, réussir : voilà l'ordre de mobilisation que nous pouvons délivrer » tout en insistant que « Commémorer, c'est porter un message de confiance dans notre pays ». Il a appelé « à faire bloc » pour « gagner les batailles économiques » et « préserver la dignité humaine ».
Des personnalités de tous bords politiques, des dignitaires religieux et des militaires assistaient au discours, un brassage symbolique pour ces paroles sur fond de rassemblement et de patriotisme. « La Grande Guerre a encore beaucoup à apprendre à la France d'aujourd'hui » a insisté le chef de l'Etat. Et à ceux « qui ne veulent pas regarder l’histoire », il leur a rappelé « la force d'une Nation quand elle est rassemblée (...) au-delà des intérêts particuliers, des sensibilités, au-delà même des différences » mais aussi la « solidarité » et « l'intransigeance (...) face aux haines, au racisme, aux atteintes aux valeurs qui nous constituent ». Le patriotisme a-t-il poursuivi dans un élan sincère, est « celui qui unit, celui qui rassemble, qui n'écarte personne au-delà des parcours, des croyances, des origines et des couleurs de peau ». Pour sceller cette union, le Président de la République avait invité le président allemand Joachim Gauck et ce seront des militaires et des jeunes civils issus des 72 pays belligérants de la première guerre mondiale qui défileront sur les Champs Elysées le 14 juillet. « Ils seront rassemblés à l'occasion d'une fête nationale inédite, inédite parce qu'elle sera internationale », a prédit le président français.
Au nom de la mémoire, le chef de l’Etat a mis un accent particulier sur la « dette d’honneur» de la France envers les descendants des 430 000 soldats venus de toutes les colonies allant de l'Afrique à l'Asie du Sud-Est. « Cette dette d’honneur, nous l’honorons en ce moment même au Mali pour lutter contre le terrorisme et préserver à notre tour l’intégrité d’un pays démocratique », a clarifié le chef de l’Etat. Enfin, François Hollande a confirmé qu’une place sera faite au musée de l’Armée à l’Hôtel des Invalides à Paris, aux 650 soldats français fusillés pour l'exemple vaincus « par l'angoisse, par l'épuisement nés de conditions extrêmes qui leur furent imposées » pendant la Première Guerre mondiale. « Je souhaite au nom de la République qu'aucun des Français qui participèrent à cette mêlée furieuse ne soit oublié », a déclaré le Président qui souhaite les réintégrer dans la mémoire collective à défaut de les réhabiliter formellement car « Certains furent condamnés de façon arbitraire et passés par les armes", a-t-il enfin rappelé.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Première Guerre mondiale (Encyclopédie Larousse)
Révolte des bonnets rouges contre l’ecotaxe (TF1)
650 soldats français fusillés (Nouvel Obs)