La question était sur toutes les lèvres, mardi, à l'occasion de la troisième conférence de presse du président Hollande. Sous les dorures de l'Élysée, les journalistes s'interrogeaient sur la manière dont le chef de l'État allait aborder le sujet lancé sur la place publique depuis la publication, vendredi par le le magazine Closer, et la supposée relation du chef de l'État avec l'actrice Julie Gayet.
Peu après 17h, après avoir énoncé les grandes lignes directrices de sa bataille pour l'emploi, le président français a répondu, comme prévu en coulisses, à une question sur le sujet posée par le président de l'association de la presse présidentielle, Alain Barluet. Le visage grave, les traits tirés, reconnaissant que « chacun, dans sa vie, peut traverser des épreuves », François Hollande a refusé de s'étendre sur le sujet, arguant que « les affaires privées se traitent en privé, dans une intimité respectueuse de chacun ». Seulement a-t-il indiqué qu'il apporterait une réponse sur la place de la première dame Valérie Trierweiler avant son déplacement aux États-Unis, le 11 février prochain.
Six questions posées sur le sujet
Les journalistes présents ne comptaient s'arrêter là. Pas moins de six questions ont été posées sur le sujet lors de vœux à la presse quelque peu particuliers. Une a porté sur les suites judiciaires que le président entend donner à cette affaire. « Mon indignation est totale ! » a lancé le chef de l'État. Mais il a également précisé que son statut de président de la République et l'immunité qui lui est rattachée l'incitait à ne pas poursuivre le magazine Closer, afin qu'il n'y ait pas « deux poids deux mesures ».
Une autre question a porté sur la sécurité du président durant ces supposées « escapades » auprès de l'actrice. « Partout ma sécurité est assurée », a-t-il affirmé.
Une attitude à l'opposée de celle de Sarkozy en 2008
Le sujet est régulièrement revenu à l'occasion des vœux à la presse. Mais après avoir évoqué le statut de la première dame, pour laquelle il a estimé que les moyens mis à disposition devaient être « connus » et « le moins élevés possible », François Hollande a éludé toute question question sur cette « affaire ». À chaque fois, les traits du président se sont figés ; à chaque fois, celui-ci s'est réfugié derrière le respect de la vie privée.
Une pratique qui aura rompu avec celle usée par Nicolas Sarkozy lors des ses vœux à la presse de 2008. L'ancien chef de l'État avait alors lancé son désormais fameux « avec Carla, c'est du sérieux ». Cette fois, les journalistes devront se contenter de peu. Autre temps, autres mœurs.
Sylvain Chazot
Pour en savoir plus :
Affaire Hollande-Gayet: le paparazzi dénonce un problème de sécurité autour du président (L'Express)