Devant le monument en mémoire des soldats disparus, le chef de l’Etat a déclaré que « La France n’oubliera jamais le sang versé » avant d’affirmer que le pays avait « une dette à leur égard ». « A celles et ceux qui s'interrogent sur leur destin, leur place et même parfois sur leur identité, aux descendants de ces soldats, je dis ma gratitude », a-t-il souligné. Il a ensuite insisté sur le fait que « Cet hommage est un appel au respect » des morts mais aussi « des vivants » en appelant les Français à « lutter farouchement contre les discriminations, les inégalités et le racisme, et à être intraitables à l'égard des paroles et des actes antimusulmans » car « Jamais personne ne doit être menacé ou agressé pour ses croyances ».
En 2010, le ministère de la défense a estimé que 600 000 soldats des troupes coloniales avaient participé à la guerre de 1914-1918 et que 70 000 musulmans y ont péri. La seconde guerre mondiale a quant à elle, tué 16 600 soldats musulmans d’Afrique du Nord et des milliers de soldats de l’Afrique subsaharienne comme les tirailleurs sénégalais. Lors de la cérémonie, deux plaques recensant les unités musulmanes engagées dans les deux conflits mondiaux, ont été dévoilées. A leur coté, une borne interactive sera placée bientôt qui « permettra aux familles de retrouver leurs défunts », a précisé le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur en ajoutant que cette commémoration « devrait permettre aux musulmans de se sentir encore plus intégrés dans la Nation française ».
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Soldats des troupes coloniales (Hérodote)
Les tirailleurs sénégalais (Mémorial du Chemin des dames)