La vie privée du chef de l'État n'aura pas été l'unique sujet évoqué, questionné et commenté à l'occasion de la conférence de presse donnée par François Hollande, mardi. Depuis le palais de l'Élysée, le président a détaillé sa politique en matière économique, une politique dont les contours avaient déjà été présentés à l'occasion de ses vœux, le 31 décembre 2013.
Cette politique entend redonner à la France de « la force économique », selon les propres mots de François Hollande, et aider « les entreprises sans lesquelles il ne peut y avoir de créations d'emploi dans la durée ». Voilà tout l'objectif du pacte de responsabilité : alléger les charges des entreprises et en contrepartie permette plus d'embauches et de dialogue social.
La fin des cotisations familiales pour les entreprises
La nouvelle politique économique décidée par François Hollande s'orientera ainsi autour de « quatre chantiers ». Le premier d'entre eux est la poursuite de l'allègement du coût du travail, « la condition pour que les entreprises retrouvent de la marge », a argué le président. Le locataire de l'Élysée s'est ainsi prononcé pour la fin des cotisations familiales à la charge des entreprises et des travailleurs indépendants, à hauteur de 30 milliards d'euros, d'ici 2017. Cette baisse ne devrait cependant pas s'ajouter au Crédit d'impôt compétitivité-emploi (CICE) et pourrait donc, à terme, être plutôt de l'ordre de 10 à 15 milliards d'euros.
Le deuxième chantier consistera à « donner de la visibilité » aux sociétés. « Nous fixerons un horizon - 2017 - avec une trajectoire de prélèvements obligatoires pour les entreprises », a expliqué François Hollande avant de se prononcer, une nouvelle fois, en faveur d'une réduction des normes et des procédure inutiles afin de « faciliter la prise de décision ». C'est là le troisième chantier.
Un calendrier « serré »
Enfin, le chef de l'État à annoncé la création d'un Observatoire des contreparties. Celui-ci aura pour mission de contrôler que « les objectifs chiffrés d'embauche de jeunes, de seniors, en termes de formation, de négociations sur les rémunérations, de qualité de l'emploi, de modernisation du dialogue social » sont respectés.
Ces annonces, comme l'a reconnu le président, imposent un calendrier « particulièrement dense et serré ». Dès le 21 janvier, le pacte de responsabilité sera officiellement lancé avec, pour objectif, le vote d'une loi de programmation pour l'automne.
Pas de « virage »
Voilà pour la forme. Sur le fond, le président n'a pas nié mener une politique sociale-démocrate. « Ceux qui n'ont pas compris que je suis social-démocrate peuvent encore poser une question », s'est-il ainsi amusé alors que le sujet était à nouveau évoqué.
François Hollande a cependant refusé de parler d'un quelconque « virage » dans sa politique. L'explication présidentielle est simple : dans un virage, il convient de ralentir. Or, comme il l'a répété plusieurs fois, le chef de l'État entend accélérer dans ses ses réformes. Une vision partagée par Najat Vallaud-Belkacem. « Ténacité sur les enjeux, ténacité sur les objectifs, ténacité sur la méthode. Un président cohérent qui regarde droit devant », a écrit mardi soir sur Facebook la porte-parole du gouvernement.
François Hollande a cependant refusé le terme de « libéral ». « S'il suffisait, pour être de gauche, de creuser les directs, alors ceux qui m'ont précédé étaient d'extrême gauche », a -t-il ironisé. Mais cela ne l'a pas empêché, en avançant que c'était sur l'offre qu'il fallait agir, de rompre avec la tradition keynésienne inhérente au Parti socialiste.
Sylvain Chazot
Pour en savoir plus:
Pacte de responsabilité: François Hollande dit-il amen au patronat ? (L'Expansion)