François Hollande revient sur le droit de vote des étrangers

mardi 15 juillet 2014
AP

Pas de changement de cap ni de recul en vue notamment sur le droit de vote aux étrangers. Lors de son interview annuelle du 14 juillet, François Hollande a réitéré le bien-fondé de sa méthode et révélé une accélération dans sa feuille de route jusqu’à l'élection présidentielle de 2017.

Du bout des lèvres, il a consenti que la reprise économique était « trop fragile, trop hésitante, trop vulnérable, » mais a insisté sur l’importance de faire des réformes : « La France ne peut plus attendre [...] Moi, de la première minute jusqu’à la dernière minute, je ferai des réformes pour changer la France. »

Parmi ces réformes, une promesse de campagne longtemps mise de côté : le droit de vote aux élections locales pour les étrangers extra-communautaires résidant légalement en France depuis cinq ans. Si François Hollande a réaffirmé sa détermination sur le sujet, il a cependant temporisé indiquant qu’un peu de temps était nécessaire à son application, qu’il prévoit plutôt pour 2016.

En septembre 2012, Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, s’était fait recadrer par le premier ministre Jean-Marc Ayrault après qu’il ait déclaré dans le journal Le Monde que le droit de vote des étrangers n’était pas « une revendication forte de la société » ni « un élément puissant d’intégration », semant le doute sur l’application future de cette promesse de campagne.

Le 6 mai 2014 lors de son interview, le président balaie les doutes et réaffirme son intention de faire voter un texte au Parlement sur le droit de vote des étrangers après les élections européennes de 2014.

Lundi, il a confirmé sa position et annoncé que ce texte serait présenté au Parlement pour 2016, dans l’objectif d’obtenir un consensus. En effet, il compte sur les effets de son pacte de responsabilité et sur une éventuelle baisse de la courbe du chômage pour rassembler et ainsi obtenir l’adoption du texte par le Parlement et le Sénat ainsi qu’une majorité de trois cinquièmes au Congrès réuni à Versailles.

« Peut-on comprendre que des gens qui sont là depuis vingt ans, trente ans, ne puissent pas voter ? Je ne renonce pas à ce que des majorités se constituent, » a martelé François Hollande.

Mais l’affaire est loin d’être gagnée tant les divergences sur le sujet demeurent. L’UMP et le FN ont déjà affirmé leur opposition à ce projet de loi, et même au sein de l’exécutif, la réforme fait débat.

Fanny Dassié

 

Pour en savoir plus :

Droit de vote des étrangers (Luipresident.fr)

Droit de vote des étrangers : Hollande «ne renonce pas» (par Anne Rovan, lefigaro.fr)

 

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