Vendredi, un vote important pour la Polynésie française est prévu par l’Assemblée générale des Nations Unies. Il porte en effet, sur la décolonisation de l’Archipel. Le président sortant, l'indépendantiste Oscar Temaru, défait aux dernières élections, mène depuis plusieurs mois un intense lobbying afin que la collectivité d'outre-mer soit réinscrite sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes à décoloniser. Une résolution en ce sens, présentée par trois petits Etats du Pacifique (îles Salomon, Nauru et Tuvalu), doit être soumise au vote vendredi et selon des diplomates, elle est quasiment assurée d'être adoptée. Le vainqueur du récent scrutin territorial en Polynésie française, l’autonomiste Gaston Flosse a demandé au président de l’Assemblée générale des Nations Unies de repousser le vote prévu pour permettre « d'entrer en relation avec les promoteurs d'un projet qui fait bien peu de cas [...] de la volonté de notre peuple ». L'élu souligne en effet que « trois électeurs sur quatre disent [...] que la Polynésie ne veut pas et ne comprend pas le projet de résolution ».
Le gouvernement français avait déjà réussi à repousser ce vote jusqu’aux élections territoriales du 5 mai remportées par le parti de Gaston Flosse, le Tahoeraa Huiraatira, qui avait remporté 45,11 % des suffrages devant l'UPLD d'Oscar Temaru qui n’avait recueilli que 29,26 %. Or seuls les promoteurs du projet de résolution peuvent désormais retirer leur texte qui affirme « le droit inaliénable du peuple de la Polynésie française à l'autodétermination et à l'indépendance ».
Bien entendu, la résolution si elle était votée ne mènerait pas illico vers l’indépendance mais engagerait toutefois un processus d'autodétermination, le même déjà en cours en Nouvelle-Calédonie. Processus à l’issu duquel, les Polynésiens pourraient opter pour la départementalisation, le statut d'Etat associé ou encore l'indépendance. D’ailleurs, le 16 mai les conseillers territoriaux élisent le président de leur assemblée, poste où est pressenti Edouard Fritch, le dauphin de M. Flosse. La semaine prochaine, ils éliront le président de la Polynésie, chef de l'exécutif, un poste qui ne devrait pas échapper à Gaston Flosse lui-même.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
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Gaston Flosse, vainqueur du scrutin territorial
Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, chartre des Nations Unies