Geneviève Fioraso à la lutte pour généraliser l’Anglais

samedi 18 mai 2013

Le 20 mars dernier, Geneviève Fioraso a présenté en Conseil des ministres son projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche. L’officialisation de ce projet met en lumière la volonté du gouvernement de soutenir l’enseignement supérieur en en améliorant l’attractivité vis-à-vis des étudiants étrangers. Un vaste chantier aujourd’hui occulté par la polémique générée par l’une de ses mesures phares : la généralisation de l’anglais dans certaines filières universitaires.

La promotion de l’anglais en université a vivement fait réagir élus de droite comme de gauche. Une quarantaine de députés socialistes ont ainsi considéré que la loi Toubon de 1994 prévoyait déjà « des exceptions pour les écoles étrangères ou spécialement ouvertes pour accueillir des élèves de nationalité étrangère, ainsi que les établissements dispensant un enseignement à caractère international. Dès lors, cet article n’a pas d’utilité». La sphère intellectuelle aussi s’est emparée du débat. Alors que Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine, soutient le projet, l’Académie française a elle, demandé fin mars au gouvernement d’y renoncer, estimant qu’il favorise une « marginalisation de notre langue ». Face à ces critiques, la ministre a tenté de rassurer en rappelant qu’il existait déjà "plus de 700 formations en langue étrangère, principalement en anglais, qui sont dispensées surtout par les écoles, très peu à l'université" et a regretté que le reste du projet ne soit pas plus éventé.

A l’ombre de l’article 2, une soixantaine d’autres mesures existent bel et bien pour favoriser l’enseignement supérieur français. La ministre désire notamment développer les formes alternatives de formation, passerelles entre le monde de l’entreprise et celui de l’enseignement. Les stages devraient être encouragés et le nombre d’étudiants en alternance devrait doubler d’ici 2020. Le projet de loi  propose également de poursuivre la création de postes en université. Mais qui dit études dit bien souvent contraintes matérielles pour l’étudiant. A dessein, Geneviève Fioraso veut mettre en place une allocation d’études et de formation, et lancer la construction de 40000 logements étudiants.

Le projet de loi sera débattu à l'Assemblée nationale le 22 mai prochain.

Mathilde Leleu

 

Pour en savoir plus :

Projet de loi d'orientation pour l'enseignement supérieur et la recherche

Cours en anglais à la fac: Fioraso déplore la "polarisation" des débats

Enseignement en anglais à l’université: 40 députés PS refusent

Laisser un commentaire