Prêt à mettre de l’eau dans son vin, Gérard Collomb ? On le sait, le sénateur-maire PS de Lyon est un farouche opposant au non cumul des mandats. Mais contre toute attente, il s’est adouci lors de l’émission « Preuves par trois » sur Public Sénat dont il était l’invité. Il s’est alors déclaré prêt à « se sacrifier » « pour l'avenir de la France ». Il a ensuite expliqué vouloir attirer « l'attention sur l'équilibre des pouvoirs dans notre pays » avant d’ajouter avec une certaine désinvolture « s'il n'y a que ça qui peut faire avancer l'avenir de la France, alors on se sacrifiera pour l'avenir de la France, je n'en fais pas du tout un problème personnel ». Au lendemain de l’annonce faite par Najat Vallaud-Belkacem de son intention de démissionner de ses mandats électifs à Lyon, c’est au tour de Gérard Collomb de jouer le jeu de la solidarité au gouvernement en déclarant qu’il choisira « sans problème la ville de Lyon ».
Mais le Sénateur maire n’a pas pu s’empêcher de réaffirmer dans sa phrase suivante, son attachement au cumul des mandats. « Si vous n'avez pas de présidents d'exécutif au Sénat, à quoi sert le Sénat ? se demande-t-il. Si vous n'avez pas les dirigeants de régions, de conseils généraux, d'agglomérations, le Sénat sera moins représentatif » s’est-il justifié. Chassez le naturel… Il s’est ensuite défendu sur le montant de ses indemnités. « Beaucoup de gens croient qu'on cumule les indemnités. Non ! », s’est-il exclamé. « Elles sont plafonnées. Au total, ça ferait à peu près 19 000 euros. Mais je ne touche que 9000, je travaille gratuitement pour la ville de Lyon, pour le grand Lyon. C'est parce que c'est ma passion, ma vie est à Lyon », s’est-il défendu.
Véronique Pierron