C’est Harlem Désir le responsable. Il a lancé un pavé dans la mare du PS électoral jusqu’alors tranquille à Marseille en avançant l’idée de primaires dans la cité Phocéenne pour désigner le candidat du parti aux élections municipales de 2014. Quand soudain, une foule de candidats se sont bousculés pour faire leur coming out. La sénatrice Samia Ghali et le président de la communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli, se sont d'ores et déjà déclarés candidats, le député Patrick Mennucci en a exprimé l' « envie » et le député Henri Jibrayel ne s'interdit rien.
C’est alors qu’Harlem Désir a surenchérit mardi, au micro du Talk Orange-Le Figaro : « Je crois qu'à Marseille, comme dans toutes les villes où cela nous permettra de créer une dynamique, de présenter notre projet pour l'avenir de la municipalité et de mobiliser pour un changement, il faut que nous soyons en capacité d'organiser des primaires ». Il s’est ensuite félicité qu’à Marseille « beaucoup de personnalités de talent qui se sont déclarées. Je crois que ce débat permettra de mobiliser les citoyens ».
Carlotti trahie ?
Mais toute cette affaire de primaire n’est-elle pas un peu comme un coup de poignard dans le dos de Marie-Arlette Carlotti ? Bien avant ces déclarations de Désir, la ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion et élue des Bouches-du-Rhône était déjà perçue comme une possible candidate à la mairie de la cité phocéenne. Dans ces conditions, dire qu’elle a accueilli la proposition avec un certain scepticisme est sans doute un doux euphémisme. Le lancement, par la ministre, de l'association « Marseille et moi » a d’ailleurs été perçu comme un premier pas vers une candidature dont elle se défend encore : « je n'ai pas encore pris de décision, je la prendrai sans doute au mois de mars ».
Ce qui ne l’a pas empêché de s’exprimer sur la proposition lancée par Harlem Désir, en marge de la cérémonie des vœux de son ministère mardi soir, où était présent le sénateur-maire (UMP) de Marseille Jean-Claude Gaudin. Sans se laisser abattre, Mme Carlotti a rétorqué en direction du premier secrétaire du PS : « S’il est capable d'organiser une primaire sans pugilat, c'est bien, mais il va falloir qu'il m'explique comment il compte faire ». Si l’on ajoute à ces municipales la candidature supposée de Bernard Tapie, les élections à Marseille ont toutes les chances de renouer avec la tradition phocéenne des naumachies romaines… Un pugilat donc…
Véronique Pierron