Une visite qui se veut comme un pas en avant, un pas vers la continuité de la vie. Samedi, le président français s’est rendu sur ses terres d’élection à Tulle en Corrèze comme son agenda, programmé avant les attentats terroristes à Paris qui ont fait 17 morts, le prévoyait. De son propre aveu, cette visite s’apparente à « un message pour montrer que la vie continue. »
« Je ne change pas mes habitudes. [...] Nous devons en sortir plus fort. Et à ceux qui s’interrogent : faut-il reprendre ses activités ? Je réponds oui. » Comme il en a l’habitude donc, François Hollande s’est rendu sur le marché de la gare peu avant 10h où il a salué les habitants de Tulle, nombreux à avoir manifesté dimanche 11 janvier. Ils étaient 10 000 dans les rues sur une population totale de 14 000.
François Hollande est revenu sur les attentats et sur la situation en France en évoquant le principe de laïcité qui constitue un des fondements de la République française, et en rassurant les corréziens sur le rôle de l’Etat : «L'Etat est là, le pays est tenu, nous avons fait face et nous avons besoin de cette confiance en nous, c'est ce que les rassemblements de dimanche ont démontré [...] confiance dans ce que nous sommes capables de faire. »
Alors que de violentes manifestations contre les nouvelles caricatures de Charlie Hebdo ont eu lieu dans le monde musulman, et fait 4 morts au Niger, le Président a réaffirmé que « la France a des principes et des valeurs et c’est notamment la liberté d’expression » et a jugé « intolérable » que des drapeaux tricolores soient brûlés.
La journée s’est poursuivie par un tour au deuxième marché de la ville avant un déjeuner avec les conseillers généraux à l’hôtel Marbot, l’occasion de remettre quelques distinctions notamment à Gérard Bonnet, son successeur à la présidence du conseil général de Corrèze. Puis, depuis la salle polyvalente de l’Auzelou, le chef de l’Etat a présenté ses vœux de bonne année aux Corréziens, célébrant l’unité de la communauté nationale et les valeurs françaises.
Des corréziens inquiets. C’est le constat que fait la députée PS Sophie Lassus devant la faible affluence au marché : « les gens ont peur, ils sont traumatisés. » Si Corinne Patrick, une habituée du marché de Tulle consent que [François Hollande] « s’en est bien sorti [face aux attentats], elle estime que « les gens sont inquiets, ils ont peur mais je trouve que le terrorisme a pris un peu trop le pas sur la crise [économique] parce que la crise, c’est le quotidien »
Fanny Dassié
Pour en savoir plus :
Hollande à Tulle pour montrer que la vie continue (Libération)
Hollande invoque l'unité et la liberté d'expression (Le Dauphiné)