La cybercriminalité dans la ligne de mire du gouvernement

jeudi 31 janvier 2013

Face à une menace en expansion, le Forum international de la cybersécurité (FIC) s’est tenu à Lille les 28 et 29 janvier. Organisée par la gendarmerie nationale, la région Nord-Pas de Calais et la société de conseil en stratégie et en management des risques CEIS (Compagnie européenne d’intelligence stratégique), cette 5e édition du FIC, lieu d’échange sur les enjeux liés à la sécurité du cyberespace, avait pour ambition de « décloisonner le débat sur la cybersécurité », de « mettre l’accent sur le renforcement des liens entre acteurs publics et privés » et de « sensibiliser les décideurs aux risques liés aux technologies de l’information et de la communication ».

À l’occasion de cet événement, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a annoncé ce mardi, sa volonté de créer « une politique de sécurité intégrant les enjeux liés à internet » et la création d’un groupe de travail interministériel de lutte contre la cybercriminalité. En lien avec les ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Économie numérique, il sera chargé de réfléchir à « l’adaptation de notre droit matériel et processuel, de nos organisations, de notre stratégie d’enquête et de sensibilisation des citoyens ». En effet, dans le cadre de l’Observatoire FIC, le magistrat Myriam Quéméner – dont le nom circule pour la direction du groupe - dénonce « l’éparpillement des informations, de l’arsenal juridique et des structures » et appelle de ses vœux « une véritable politique publique en matière de protection et de suivi des cybervictimes qui, comme elle le rappelle, sont de plus en plus nombreuses » (cyberharcèlement, cyberchantage, ou cyberarnaques en tous genres). Cependant il reste difficile d’évaluer précisément le nombre de ces infractions. C’est pourquoi, Manuel Valls rappelle la création d’un indicateur statistique dédié à la cybercriminalité. Il plaide également pour « une réponse très structurée au plan international », un renforcement de la coordination entre les pays, notamment une réforme juridique au niveau européen, afin d’éviter les failles induites par les différences de législation.

Anne-Laure Chanteloup

 

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