66 départements vont être dirigés par la droite et 34 par la gauche. Soit 25 sièges qui basculent de gauche à droite mais une seule bascule de droite à gauche, en Lozère. Le PS a notamment perdu la très symbolique Corrèze, fief de François Hollande tandis que le PCF a réussi à conserver le Val-de-Marne, l'un de ses deux derniers bastions. En bref, une victoire écrasante pour la droite. Mais sans le FN car le parti d’extrême droite n’a décroché aucun département mais se trouve en position d’arbitre dans le Vaucluse où gauche et droite sont à égalité. En nombre de voix aussi, la victoire est incontestable. Le ministère de l’intérieur a annoncé lundi à la mi-journée la totalisation définitive des voix. Ainsi, la droite a totalisé 45,03% des suffrages exprimés au second tour, contre 32,12% pour la gauche et 22,23% pour le Front national.
2418 sièges pour la droite vs 1592 à gauche
Le nombre de siège est lui aussi explicite. La droite totalise 2418 sièges et la gauche 1592. Pendant que le FN n’en glane que 62. Une observation plus fine des sièges remportés montre la préférence des Français pour les binômes associant des candidats issus de formations politiques différentes. Ainsi, les binômes Union de la droite - UD, constituée à parité UMP-UDI - ont totalisé 1956 sièges et récolté 27,61% des suffrages exprimés alors que les binômes UMP totalisent 8,64% ceux de l'UDI 1,34%, et ceux du MoDem 0,26%. A gauche la tendance est inverse : les binômes Union de la gauche, comprenant à chaque fois un socialiste, ont recueilli 9,08% et ceux du PS seul 16,06%. Les binômes PS, constitués de deux candidats PS, ont gagné 1218 sièges.
Demi-teinte pour le FN et l’abstention explose
Au final, le FN passe à coté de son second tour alors que panelistes et observateurs annonçaient comme le grand gagnant de l’élection. Son seul sortant, Laurent Lopez, est même battu dans son canton de Brignoles dans le Var. Avec 22,23% des voix et 62 sièges gagnés, le parti d’extrême droite ne dirigera aucun département. En fait, les voix FN se sont reportées dans les régions où il fait traditionnellement de gros scores comme le Sud-Est et le Nord alors que le reste de l’Hexagone reste à peu près vierge de vote Front National. Et si enracinement il y a, il demeure dans ces régions clés.
Enfin le grand, l’immense gagnant de l’élection est à nouveau l’abstention. Elle a dépassé la barre des 50% au niveau national, un chiffre légèrement supérieur à celui constaté au premier tour (49,83%). Pourtant, ce chiffre masque d’importantes disparités entre les départements. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 66% des électeurs de Seine-Saint-Denis ont boudé les urnes, tout comme 59,72% des électeurs du Val-d'Oise, 58,67% des électeurs de Val-de-Marne ou encore 57,48% des électeurs des Yvelines. A l'inverse, la Lozère apparaît – comme au premier tour – comme le département qui se mobilise le plus, et de loin, avec un taux d'abstention de 31,78%.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
La Lozère, seul département à basculer à gauche (Le Parisien)
La gauche perd la Corrèze (La Montagne)
Le PCF a réussi à conserver le Val-de-Marne (Huffington Post)
Le Vaucluse échappe au FN (RFI)
Le FN passe à coté de son second tour (Le Monde)