Pour la troisième fois en cinq ans, la France est un pays en récession. Ce constat, révélé par les récents chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) découle de la courbe négative du PIB national, deux trimestres consécutifs durant. Après un recul de 0,2% du Produit Intérieur Brut au dernier trimestre 2012, la tendance s’est en effet prolongée en ce début d’année, avec une contraction de 0,2% au premier trimestre 2013. Côté pouvoir d'achat, l'Insee dévoile aussi un recul important : en 2012, la baisse avait été estimée à -0,4 % avant d’être récemment réévaluée à -0,9%. Il s’agit là de la plus forte baisse depuis 1984. Face à cela, le chef de l’Etat s’est montré lucide lors du dernier Conseil des ministres. « La situation économique est grave, rien ne sert de la minimiser", a alors déclaré François Hollande.
Mais de part et d’autre du spectre politique français, les interprétations sur la situation française divergent. Alors que l’opposition, par la voix de François Fillon sur le site de l’opinion.fr, considère que la récession est « d’abord un problème français », le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, y voit une dépression « largement due à l'environnement de la zone euro ». Le journal le Monde abonde dans le sens du dernier en accusant la Commission européenne d’avoir étouffé l’économie de certains de ses pays membres avec son obsession de l’austérité, mise en place de façon brutale et souvent inappropriée aux problématiques de chacun. « Sous la pression de l'Allemagne et de quelques autres pays créditeurs d'Europe du Nord, Bruxelles infligeait au continent, depuis deux ans, une cure d'austérité budgétaire uniforme. Principaux concernés : les pays les plus endettés de la zone euro, France comprise. Le remède a contribué à l'étouffement de l'activité en Europe » pouvait-on y lire mercredi 15 mai.
Quoi qu’il en soit, François Fillon a appelé l’exécutif à réagir de façon radicale. Pour cela, le député UMP a avancé quelques pistes : il défend l’idée d’une "augmentation du temps de travail, une baisse des charges compensée par une augmentation de la TVA" et "une réforme profonde de l'indemnisation du chômage". François Bayrou lui, a appelé à la constitution d'un"gouvernement d'unité nationale".
Mathilde Leleu
Pour en savoir plus :
Pour le gouvernement, la récession est "due à l'environnement de la zone euro"
Rapport de l’Insee : Nouveau recul du PIB au premier trimestre 2013 (-0,2 %)