La France privée de son triple A pour la deuxième fois

mercredi 21 novembre 2012

Pour la deuxième fois, la France perd son triple A… Une surprise ? Pas vraiment. La menace planait depuis quelques mois déjà. Après Standard and Poor’s le 13 janvier dernier, une deuxième agence de notation, Moody’s en l’occurrence, a dégradé d’un cran, lundi soir, la note souveraine de l’Hexagone, de AAA à AA1. Et elle maintient sa perspective négative. Comprendre qu’un nouvel abaissement de la note de la dette publique de long terme de la France n’est pas exclu… Désormais, seule l’agence de notation Fitch accorde toujours la note maximale à la France. Mais pour combien de temps encore ? Car elle aussi menace de la revoir à la baisse l’année prochaine.

 

Trois raisons sont invoquées par Moody’s pour expliquer cette perte du triple A français. Tout d’abord, « une perte graduelle et soutenue de la compétitivité et les rigidités de longue date du marché du travail, des biens et des services ». Ensuite, l’agence de notation estime que « les perspectives budgétaires de la France sont incertaines en raison de prévisions économiques dégradées, tant à court terme à cause d’une demande intérieure et extérieure faible, qu’à plus long terme à cause des rigidités structurelles ». Enfin, Moody’s estime que « la prévisibilité de la résistance de la France à de futurs chocs dans la zone euro diminue au vu de la montée des risques pour la croissance économique, les performances budgétaires et les coûts de financement ».

 

Pourtant, le gouvernement a fait de nouvelles annonces pour relancer la compétitivité. Mais pour Moody’s, elles sont insuffisantes. L’agence de notation souligne toutefois que la France « reste très bien notée », grâce à son économie « large et diversifiée » et à son « engagement fort pour des réformes structurelles et l’assainissement budgétaire ». Mais si Moody’s précise que la perspective de la note de l’Hexagone pourrait passer de « négative » à « stable », il est peu probable que la France retrouve son triple A à moyen terme.

 

Dans un communiqué, Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, a « pris acte de la décision de Moody’s et réaffirmé la qualité de la signature de l’État français ». Et lors d’une conférence de presse mardi, il a rejeté la faute sur la droite : « Cette décision sanctionne avant tout la situation dont nous avons hérité et qui n'a pas cessé de se dégrader depuis 10 ans. » À l’ouverture mardi du Congrès des maires à Paris, le président François Hollande a affirmé que « nous devons en tenir compte, mener notre politique, tenir notre cap et comprendre que nous avons tout intérêt à redresser nos comptes publics ».

Caroline Moisson

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