La France se prépare à la « guerre cybernétique » grâce à son pacte de défense cyber

lundi 27 janvier 2014
AP

Le Forum international de la cybersécurité, qui s'est tenu il y a quelques jours à Lille, a été l’occasion d’analyser les dangers liés à l’ère du numérique et d’établir des solutions pour s’en prémunir. Pour faire face aux menaces sur internet, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a annoncé son « plan défense cyber » pour préparer la France « à la guerre cybernétique.»

La cybersécurité « touche à l'autonomie d'appréciation, de décision et d'action, elle touche donc à l'essence même de notre souveraineté », a expliqué le ministre qui a montré son intérêt pour les nouveaux outils de contrôle du réseau internet. « Face à la menace grandissante, il faut changer d'échelle. »

Ce plan, qui sera lancé dans les prochaines semaines, doit permettre à la Défense de se mettre à l’heure des cyberattaques pour en limiter le nombre et la portée. En effet, les sites officiels de la Défense sont régulièrement la cible d’attaques informatiques, le ministre révélant qu’elles ont quadruplé en deux ans pour atteindre 780.

Le 12 janvier 2013, un site internet de la défense a été la cible d’une attaque informatique provenant du Maghreb. Au moment où l’opération Serval qui engageait la France dans la guerre au Mali était lancée, le site du ministère de la défense était inaccessible, paralysé par une attaque appelée « déni de service » qui consiste à saturer de requêtes un serveur afin de l’empêcher de fonctionner normalement. Le site n’est pas tombé mais la menace a été réelle.

Des moyens accrus seront donc mis en place grâce à ce plan qui permettra « à chaque acteur, militaire ou civil, public ou privé, d'identifier les meilleures voies de coopération avec le ministère de la défense. »

Un ensemble de mesures doté d’un budget d’un milliard d’euros engagé au service du renforcement des compétences en matière de cybercriminalité et à dépenser durant la période de la loi de programmation militaire qui court jusqu’en 2019.

Les forces armées en opérations pourront ainsi bénéficier de nouveaux moyens défensifs, offensifs et de renseignement.

« Face à un nombre d'attaques qui double chaque année, nous devons recruter des experts, aptes à protéger, détecter, réparer, répliquer, » a ajouté Jean-Yves Le Drian. Ces experts, qui travaillent au Calid, le centre d’analyse de lutte informatique défensive, devraient ainsi voir leurs effectifs se multiplier tout comme les experts de la Direction générale de l’armement (DGA) dont « les effectifs [...] vont presque doubler, pour passer de 250 à 450 dans les années qui viennent. »

Par ailleurs, le ministre promet qu’un pôle d’excellence assurant la formation, l’entraînement, la recherche et le développement dans la cyberdéfense verra le jour à Rennes, ville qui accueille déjà l’école des transmissions et qui se situe non loin de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Mali : Des sites internet de l'armée française attaqués (Les Echos)

 

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