« Avec Manuel Valls, nous souhaitons réaffirmer que les étudiants et chercheurs étrangers sont une richesse pour la France. » Dès les premières lignes de son discours prononcé mardi 18 avril à la Cité internationale universitaire de Paris, Geneviève Fioraso a affiché la couleur. La mission est placée sous le signe de la séduction, afin d’attirer davantage d’étudiants étrangers sur le sol français. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministre de l’Intérieur ont annoncé conjointement des mesures destinées à redorer le blason de la France, quelque peu entaché malgré l’abrogation de la « circulaire Guéant » qui restreignait la possibilité pour les étudiants étrangers d’obtenir un statut de salarié après leurs études.
« 290 000 jeunes étrangers font chaque année le choix d’étudier dans notre pays », a rappelé la ministre, tout en regrettant que la France soit passée l’an dernier « de la quatrième à la cinquième place dans le classement des pays les plus attractifs en matière d’études supérieures ».
L’objectif est donc de « continuer à attirer les meilleurs étudiants internationaux », mais aussi de « diversifier leur origine géographique ». Selon Mme Fioraso, les yeux de la France se tournent « vers les pays émergents, les BRICs » (Brésil, Russie, Inde et Chine NDLR), et vers « l’Afrique ».
Parmi les mesures phares du futur projet de loi sur l’enseignement supérieur, la mise en place d’un « titre de séjour pluriannuel » par cycle d’étude (trois ans pour une licence, deux ans pour un master). Cette réforme permettra de « simplifier les procédures de renouvellements ». Pour aller dans le même sens, un guichet unique sera aussi créé pour toutes les démarches administratives.
En réponse à ce que la ministre de l’Enseignement supérieur qualifie d’ « infâme circulaire Guéant », le passage du statut d’étudiant au statut de salarié sera facilité, pour les jeunes diplômés titulaires d’un Master ou d’un Doctorat.
Un nouvel élan sera également donné en matière de logement, particulièrement en région parisienne, grâce à un « plan campus », qui prévoit 13 000 nouveaux logements. Autre aspect pratique qui devrait faciliter la vie des étudiants étrangers, des nouvelles facilités d’emprunts ont été négociées par le gouvernement, auprès de la Caisse des dépôts et de la Banque européenne d’investissement.
Enfin, les étudiants internationaux non-francophones se verront « dispenser des cours en langue étrangère », un enseignement qui sera complété par l’« apprentissage du français ».
Violaine Badie
Pour en savoir plus :
Discours de Geneviève Fioraso et document préparatoire au « débat sur l’immigration étudiante et professionnelle » (Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
Étudiants étrangers : abrogation de la circulaire Guéant (par Karim Souane, AllGov France)