La France à la traîne sur le très haut débit

lundi 4 mars 2013

La France est à la peine en termes de connectivité à Internet, révèle un rapport présenté mercredi 26 février au Sénat. C’est aussi le postulat de l’Arcep qui rappelait fin 2012 que, malgré un nombre d'abonnements toujours croissant (+6% sur l’année 2012) et atteignant désormais les 23,6 millions, le très haut débit ne décolle pas vraiment. Pourtant, le gouvernement, par la voix de Jean-Marc Ayrault, rappelait début janvier son engagement dans l’implantation accrue du numérique en France. « Nous voulons mettre le numérique au service de la croissance, de l'emploi, et de l'égalité des territoires » avait-il alors déclaré. C’est aussi ce que suggère ce dernier rapport d'information sur la couverture numérique du territoire, porté par Yves Rome, sénateur socialiste de l'Oise et Pierre Hérisson, sénateur UMP de Haute-Savoie. Les auteurs y soutiennent que dans le contexte actuel de rigueur, la France aurait une « opportunité » à saisir et un levier de « prospérité » à ne surtout pas manquer.

Le rapport stipule que l’Etat français doit intervenir pour pallier à la frilosité des opérateurs privés de couvrir tout le territoire français, en particulier les zones rurales et plutôt isolées. En effet, si la rentabilité est l’argument clé des investissements des opérateurs en télécommunication, un tel facteur délaisse naturellement une partie du pays des programmes de raccordement. C’est donc à l’Etat "d'assumer ses responsabilités financières" estiment les sénateurs. De fait précisent-ils, si le déploiement du très haut débit en France échouait, "les inégalités territoriales s'accentueraient et prendraient des proportions alarmantes"

Une injonction pressante au gouvernement, encouragé à s’engager au plus vite dans le défi numérique. "Ce serait une faute que de tarder, l'Europe du très haut débit est à la traîne et la France décroche", assurent les élus. Décidé à agir « pour construire la France du très haut débit, tout en se gardant d'élargir la fracture numérique entre les territoires », « c'est aux départements que le gouvernement s'apprête à confier l'aménagement numérique », estime Le Monde. Même si, dans un entretien accordé au Figaro, Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée de l'économie numérique, assure que les opérateurs assumeront les deux tiers des investissements à venir, estimés entre 20 et 40 milliards d’euros.

Mathilde Leleu

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